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Le droïde qui se voulait prophète

Ora Qantilo
Grade : Protectrice
Grade : Protectrice
personnage
Grade : Protectrice

Feuille de personnage
Age: 34 ans
Race : Echani
Inventaire :
Ora Qantilo
DC Administrateur
Dim 15 Aoû - 16:41


L’orbite de Corellia était parfaitement dégagée, si l’on excluait deux croiseurs locaux chargés du contrôle spatial. Les deux vaisseaux au blindage grisâtre se tenaient côte à côte, tels deux géants gardant jalousement un trésor. Au-delà de ces structures froides et inertes, la planète se présentait sous le regard d’Ora, sphère d’océans et de terres à peine éclairée par l’étoile Corell. Au milieu de l’hémisphère sud, on pouvait apercevoir les lumières de la cité de Coronet, qui entrait tout juste dans le champ lumineux du soleil. La mine concentrée, et les yeux plissés par les rayons solaires qui filtraient à travers la vitre du cockpit, Ora observait le spectacle d’une aube nouvelle qui enveloppait la ville capitale en surface. Tout en rêvassant, de façon presque mécanique, la Mandalorienne amena l’Entropie à faible allure, au niveau des deux vaisseaux du contrôle spatial.

- Appareil non identifié, ici le contrôle orbital de Corellia. Veuillez vous identifier.

- Ora Qantilo, des Protecteurs Mandaloriens. Le Bureau Diplomatique de l’Alliance m’envoie.


Il y eut un silence. Ora se chargea de transmettre son code transpondeur et ses autorisations sur la fréquence des croiseurs. La radio grésilla quelques instants, perturbant le calme plat auquel l’Echani était habituée. Puis il y eut un bruit sec, et la même voix lui parvint à nouveau.

- Autorisation confirmée, Entropie. Vous êtes attendue aux bureaux de la Sécurité Corellienne. On vous envoie les coordonnées.

Ora réenclencha les moteurs, et poussa les manettes de pilotage pour amorcer sa descente vers Corellia. Plongeant à toute vitesse, l’Entropie fut avalée par l’atmosphère du monde, sa surface extérieure chauffée à blanc par les forces de frottements dues à la pénétration dans l’air. Très rapidement, la capitale apparut à l’horizon, ses hautes tours pointant vers le ciel tels les doigts d’une main tendue. La corvette approcha des abords de la ville en ralentissant, et obliqua vers le sud pour rejoindre sa destination. En contrebas, l’Echani put observer les lignes de métros et trains sur répulseurs qui traversaient les quartiers résidentiels, les zones industrielles et les parcs publics. Les circuits ferroviaires, perchés à au moins une centaine de mètres au-dessus du niveau du sol, s’entrecroisaient à travers toute la cité, tels les affluents d’un fleuve, se joignant et se séparant à l’infini.

L’Entropie finit par atteindre sa destination, survolant les aires d’atterrissage du siège de la Sécurité Corellienne. La corvette se posa sur une piste dégagée, faisant entendre le claquement de ses trains d’atterrissage et la décompression de ses circuits hydrauliques. Dans une volute de vapeur blanche, la rampe d’accès du vaisseau s’abaissa, et Ora en descendit, équipée de sa beskar’gam, son casque enfilé sur son crâne et son jetpack correctement fixé dans son dos. Par habitude, elle inspecta une dernière fois ses armes et tout son attirail, s’assurant de ne rien oublier.

Aux pieds du vaisseau, elle vit un humain d’environ une quarantaine d’années, portant un uniforme beige et gris. A ses côtés se trouvaient deux droïdes de sécurité. En voyant Ora venir vers lui, il tendit la main en signe de salut. Hésitante, l’Echani regarda la main tendue vers elle, puis décida quand même de la serrer.

- Protectrice Qantilo ?

- Su cuy’gar.

- Enchanté également. Je suis le Capitaine Lark Sondor, de la CorSec. Suivez-moi, je vous prie.


S’exécutant sans contestation, Ora emboita le pas à l’officier. Celui-ci marchait d’une allure vive et empressée. A sa façon de jeter des coups d’œil réguliers derrière lui, et de se frotter machinalement les mains, la Mandalorienne devina qu’il était sous le coup d’un stress important. L’affaire en cours, pour laquelle Ora avait fait le déplacement, devait être suffisamment importante pour que les supérieurs du corellien lui mettent la pression. Ce dernier, en croisant le regard – ou plutôt la visière – d’Ora, se fendit d’un grand sourire forcé, qui acheva de confirmer son état anxieux.

Ils entrèrent dans un bâtiment portant le logo de la Sécurité Corellienne, et traversèrent un genre de salle d’enregistrement. Alors que l’escorte droïde s’écartait sur les côtés pour aller attendre de nouveaux ordres, Ora et Sondor passèrent une porte qui les mena à une salle de briefing. Au centre de la pièce se trouvait une table holographique, qui projetait l’image tridimensionnelle d’un droïde en pleine course. A côté, posés sur la table, se trouvaient des blocs de données et des tablettes informatiques affichant des rapports et des photos.

- Bien ! s’exclama l’officier Sondor. Je suppose que je vous dois des explications.

- En effet. J’aimerais savoir pourquoi j’ai été redirigée vers le QG de la CorSec. Je suis à la poursuite de quelqu’un.

- Oui, tout à fait. Quelque chose, devrait-on même dire. Ora resta impassible. Écoutez, j’irais droit au but. Votre cible a commis des crimes, dans cette ville, et il est de notre devoir de mener une enquête en règle.

- Alor’ad Sondor, au risque de paraître impolie, je me passerais de vous. Je suis sur Corellia car un avis de recherche officiel a été transmis au commandement de l’Alliance, qui me l’a fait parvenir car il s’agit apparemment d’une affaire délicate. Mais on ne m’a jamais parlé d’une enquête officielle de la CorSec.


L’officier Sondor transpirait à grosses gouttes, et il semblait de plus en plus stressé. Ora n’aurait su dire si cela venait de cette affaire criminelle, ou du simple fait d’être seul dans cette pièce avec un Mandalorien armé jusqu’aux dents. Il fit un effort presque surhumain pour se ressaisir, avant de reprendre la parole.

- Protectrice, laissez-moi juste vous expliquer la situation.

- Faites.

- Eh bien voilà… Il y a trois jours, le grand conservateur du Musée d’Histoire National de Coronet a été enlevé. Par ce droïde. Il désigna l’hologramme au centre de la pièce. L’unité AD-1313 aurait paralysé sa victime avant de l’emmener dans un lieu inconnu. En abattant au passage quatre employés de sécurité et deux civils qui se trouvaient au milieu de la fusillade.

- Un droïde ?

- Oui. On ignore ce qui a pu le pousser à faire ça. Nous avons pensé à un dysfonctionnement, au début. En tout cas jusqu’à hier soir.

- Pourquoi ce revirement ?

- Le conservateur a été retrouvé mort chez lui, Madame. Attaché à une chaise et… dans un sale état.

- Personne n’avait songé à fouiller chez lui ?

- Nous l’avons fait le jour de l’enlèvement, mais il n’y avait personne, et…

- Vous vous êtes dit que personne ne serait assez stupide pour y retourner. Et vous avez laissé son domicile sans surveillance.

- C’était une erreur regrettable, mais…

- Ce qui est regrettable, c’est que votre incompétence vous ait fait perdre un temps précieux, Capitaine. Je comprends pourquoi vos supérieurs ont exigés quelqu’un de plus spécialisé auprès du commandement de Coruscant.

- Oui, je… suppose que la prime est un bon argument. Elle sera entièrement à vous à la fin de l’enquête, bien sûr ! C’est la trésorerie de la CorSec qui paye.

- Je ne le fais pas pour l’argent.


Choisissant d’ignorer l’officier, Ora examina de près l’hologramme du droïde, mais le manque de détails ne lui permit pas d’en apprendre suffisamment. Elle consulta les rapports contenus dans les blocs de données. D’après ce qu’elle lisait, l’unité AD-1313 était arrivée deux semaines plus tôt sur Corellia, mais il n’y avait aucune donnée sur son point de départ. Le droïde avait été affecté à l’archivage et l’entretien du Musée d’Histoire, après avoir passé tous les tests de sécurité nécessaires, ne démontrant aucune défaillance durant le processus. Ensuite, le rapport faisait état de l’enlèvement : AD-1313 avait utilisé un rayon paralysant pour assommer et enlever le conservateur du Musée, mais s’était défendu à l’aide d’une arme létale, un blaster, pendant sa fuite, causant ainsi la mort de six innocents, comme l’avait énoncé Sondor un peu plus tôt. Ora était de plus en plus intriguée, au fur et à mesure qu’elle lisait.

- Je souhaiterais vous emmener voir le corps de la victime, reprit le Capitaine Sondor avec un peu plus de calme.

- J’allais justement vous le demander.

- Venez ! J’ai un speeder prêt à partir. Nous y serons dans vingt minutes.


L’officier et la Mandalorienne quittèrent la salle en la laissant telle qu’elle. Ils traversèrent à nouveau le bureau des enregistrements, mais cette fois ils empruntèrent un ascenseur en bifurquant à droite. La nacelle les emmena vers le bas, vers le garage de la CorSec qui contenait les véhicules de service. Une fois dans le sous-sol, ils embarquèrent dans un speeder biplace, Sondor aux commandes. Le petit engin se propulsa à travers l’étage souterrain jusqu’à une rampe remontant vers la surface, et émergea dans une rue bondée de Coronet pour s’insérer dans la circulation.

L’enquête pouvait commencer.


Ora Qantilo
Grade : Protectrice
Grade : Protectrice
personnage
Grade : Protectrice

Feuille de personnage
Age: 34 ans
Race : Echani
Inventaire :
Ora Qantilo
DC Administrateur
Lun 16 Aoû - 23:44


Le speeder de fonction du Capitaine Sondor traversa une bonne partie du sud-est de Coronet, filant à travers la circulation irrégulière des rues et des grands axes urbains. Durant leur périple, ils traversèrent les Jardins Zoologiques et Botaniques du Parc de l’Axe, un immense quartier au trafic routier très régulé, véritable poumon vert au milieu de la mégapole industrielle. Durant la courte traversée, Ora se laissa hypnotiser par les étendues verdoyantes et arborées. Elle repensa à son enfance sur Eshan, lorsque sa sœur et elle quittaient la propriété familiale pour partir ’’en excursion’’ dans les forêts avoisinantes. Elles disparaissaient des heures durant, au grand damne de leurs parents, qui ne les voyaient revenir qu’au milieu de la nuit. Les deux sœurs avaient toujours adoré observer les étoiles durant les nuits dégagées sans lune, rêvant des mille aventures qu’elles vivraient ensemble une fois devenues adultes.

Les Jardins disparurent du champ de vision de la Mandalorienne, faisant de nouveau place aux immeubles laids grisâtres, et aux publicités tape-à-l’œil scintillantes, véritable cauchemar des épileptiques. Ora quitta instantanément ses songes en apercevant le paysage urbain déprimant, poussant un soupir mélancolique. A côté d’elle, Sondor était toujours concentré sur le trajet. Il ne jeta un regard vers sa comparse que pour voir pourquoi elle soupirait de la sorte, mais n’obtint pas de réponse. Au détour d’un immeuble, il bifurqua, et brisa le silence qui rongeait l’habitacle.

- Nous y voilà. L’appartement du conservateur est dans cette rue.

Au loin, Ora put apercevoir plusieurs agents et officiers de la CorSec, qui maintenaient un périmètre de sécurité autour de l’entrée d’un immeuble résidentiel. Tout autour, des curieux s’approchaient pour espérer en apprendre plus. Il y avait même deux journalistes du Corellia Times, suivis de leur droïde-caméra, qui harcelaient de questions les policiers. Sondor gara le véhicule à quelques mètres de la zone, et descendit au pas de course. La Mandalorienne lui emboîta le pas, et leur arrivée sur les lieux créa une série de clameurs dans la foule. Les deux reporters tentèrent bien évidemment d’approcher Ora pour lui arracher quelque information ; celle-ci se contenta de les ignorer, pour entrer dans le bâtiment à la suite de son camarade de la CorSec. Ils empruntèrent un turbo-ascenseur qui les propulsa jusqu’au trente-huitième étage, toujours dans le silence. Arrivés à destination, ils furent accueillis par un Corellien d’une trentaine d’année aux cheveux blonds, qui écarquilla ses yeux bleu azur en voyant la guerrière en beskar’gam.

- Euh, je… Capitaine.

- Ora Qantilo, des Protecteurs Mandaloriens, présenta Sondor sur un ton presque cérémonieux. Voici le Lieutenant Caled de la Sécurité Corellienne.

- Où se trouve la scène de crime ? demanda directement Ora, hochant légèrement la tête en guise de salut.

- C’est par ici, suivez-moi.


Ils traversèrent un couloir dans lequel s’alignaient de nombreuses portes numérotées. Caled leur désigna l’une des entrées, ouverte et dont l’encadrement était gratifié d’une banderole holographique annonçant ’’Scène de crime, personnel autorisé uniquement’’. Le petit groupe marcha au travers de la projection, découvrant un loft spacieux et lumineux parfaitement rangé. Le conservateur du Musée, sans vivre dans un luxe ostentatoire, possédait un logement richement et élégamment décoré. Au fond du loft, une large baie vitrée offrait une vue imprenable sur les Jardins du Parc de l’Axe. Et au milieu de la pièce, attaché sur une chaise, se trouvait le corps sans vie du propriétaire des lieux.

Ora passa à côté de la victime et s’approcha de la grande vitre. Elle dégusta une dernière fois du regard la vision apaisante du Parc verdoyant. Puis elle retira son casque, estimant qu’il ne lui serait pas utile en ce lieu, le posa sur une grande table à manger, et commença à scruter en détail chaque élément de la pièce. Le Capitaine Sondor eut une légère expression de surprise en découvrant le visage fin et pâle de la Mandalorienne, mais ne fit aucun commentaire. Il préféra se concentrer sur le meurtre.

- Alors ? Qu’en pensez-vous, Madame ?

- Alor’ad ?

- Euh… Oui ?

- Ne me dérangez pas pendant le travail.


Sondor, gêné, n’osa pas répondre et préféra rejoindre son Lieutenant. Ora se mit alors au travail. Elle n’était pas spécialement formée à l’investigation criminelle, mais elle avait développé une certaine agilité à résoudre les crimes, à force de travailler pour les instances juridiques de l’Alliance et de l’Empire. Les impériaux en particulier, étaient très friands de ses services ; ils appréciaient son professionnalisme, sa rigueur et son impartialité.

Ora porta donc son attention sur le cadavre du vieux conservateur. C’était un homme d’une soixantaine d’années au moins, au visage ridé par la vieillesse. Il avait des cheveux gris clair, et une petite barbe finement taillée. Sa tête était basculée en arrière ; il avait la bouche grande ouverte, un effet de la perte de tension des muscles à la suite du décès. Au milieu du front, un large rond noirci indiquait qu’il avait pris un tir de blaster en pleine tête ; certainement la cause de la mort. Il lui manquait également l’œil droit ; celui-ci semblait avoir été soigneusement retiré de son orbite. Tout en analysant les éléments sous ses yeux, Ora écoutait de loin ce que se disaient les deux officiers. La voix du Lieutenant lui parvenait.

- …confirme que c’est bien l’unité AD-1313 qui est sortit du loft hier soir, les caméras l’ont filmé…

C’était donc bel et bien l’œuvre du droïde. Ora reporta son attention sur le cadavre. Il y avait quelques traces de sang sur la partie droite du visage et la chemise déchirée du conservateur, sûrement apparues lors du retrait du globe oculaire. Mais quelque chose de plus inhabituel attira le regard de la Mandalorienne. Sur le visage, les bras et le cou, le mort portait une multitude de plaies nettes et séchées, dont le sang avait teinté les vêtements. Mais en observant la pièce, Ora ne découvrit aucune trace de sang quelconque. Enfilant son casque pour scanner les surfaces, elle ne trouva aucun indice concernant l’utilisation de produits nettoyants. Ni de signe que l’appartement avait été rangé à la suite d’un quelconque événement violent. L’Echani commença à rassembler les éléments de l’énigme dans sa tête. Elle tenait quelque chose.

- Le droïde l’a tué ici, mais il l’a torturé ailleurs avant de le ramener, conclu-t-elle en retirant à nouveau son buy’ce.

- Vous en êtes sûre ? demanda Sondor avec un léger doute.

- Oui. Regardez ses plaies. Elles ont été faites par les coups rapides et amples d’une lame aiguisée. Le genre qui crée des projections tout autour. Or le salon est propre, et il n’a pas été nettoyé. Le mobilier et la décoration n’ont pas bougé ni n’ont été endommagés, ce qui signifie que la victime était déjà trop faible pour essayer de se débattre.

- Mais quel serait le mobile ? questionna le Lieutenant Caled.

- Il n’y en a pas, Lieutenant. Ce droïde à juste complètement déraillé.

- Non, reprit Ora. Quand on torture quelqu’un, c’est pour obtenir des informations. Ce beskar’ad cherchait quelque chose. Les deux officiers étaient pendus à ses lèvres. D’après vos rapports, il est arrivé au Musée il y a treize jours. Mais il n’a enlevé le conservateur que dix jours après.

- Où voulez-vous en venir, enfin ?

- Il cherchait quelque chose au Musée d’Histoire, Sondor ! Il s’est fait affecter à l’archivage et à l’entretien pour avoir accès à toutes les zones et à toutes les reliques du musée. Au bout de dix jours, n’ayant rien trouvé, il a donc décidé d’interroger la personne la mieux placée dans l’infrastructure.

- Le conservateur…

- Exact ! Il l’a torturé pendant trois jours, dans le but d’obtenir des informations…

- Pourquoi l’aurait-il amené ici pour le tuer ? Il a pris un énorme risque !

- Parce que le conservateur a parlé… Et ce que cherchait AD-1313 se trouvait ici, dans cet appartement.

- Mais nous avons fait le tour, et il ne semble rien manquer.

- Alors quelque chose nous échappe. Au travail !


Ora dépassa le cadavre attaché, et commença à fouiller minutieusement le loft, rapidement imitée par les deux autres. Ils relevèrent les tapis de sol hors de prix, inspectèrent minutieusement les recoins de chaque meuble, chaque tiroir, chaque rangement. Ils retournèrent complètement le lit dans la chambre à coucher, cherchant une éventuelle entaille dans le matelas. Au bout de quinze minutes, la lassitude commença à se faire sentir, et tous trois songèrent à abandonner. La Mandalorienne était prête à jeter l’éponge, lorsqu’un nouveau détail lui sauta aux yeux. Au bas d’un mur, dans le prolongement d’un vaisselier, elle aperçut une minuscule et unique goutte de sang. ’’Tu es bien loin de ton propriétaire’’, songea Ora. Sa curiosité piquée, elle confirma son intuition en se baissant au niveau du parquet ciré : elle décela une fente, presque imperceptible de loin, entre le sol et la base du mur. Se redressant d’un bond, elle chercha du regard autour d’elle, devant l’air intrigué des enquêteurs. Puis elle commença à passer les mains sur les parois murales, comme si elle les caressait. Sondor s’apprêta, une fois de plus, à l’interrompre, lorsque l’Echani déclencha quelque chose. Un petit carré lumineux était apparu dans le mur lui-même.

- Une commande tactile, commenta Ora. Cachée dans la paroi.

Elle posa la main dessus, et une porte secrète coulissa dans le mur. La Mandalorienne découvrit une petite pièce éclairée artificiellement par des néons bleutés, dans laquelle se trouvaient des vitrines contenant toutes sortes d’objets : la collection cachée du conservateur. Il y avait des statuettes, des parchemins parfaitement conservés, ou encore des gravures indéchiffrables. Ora trouva même une sorte d’araignée – ou bien était-ce un crabe – constituée d’une myriade de petites pièces métalliques, imbriquées les unes dans les autres comme pour un puzzle. ’’Ah, ça c’est bizarre’’. Absorbée par les pièces de collection qui se trouvaient en cet endroit, la Mandalorienne manqua de poser le pied sur un petit élément circulaire qui se trouvait au sol. Elle le ramassa du bout des doigts, et le présenta devant son visage : il s’agissait de l’œil manquant du conservateur. Elle regarda au fond de la pièce, et découvrit, encastré dans le mur, un coffre-fort entrouvert. Il était équipé d’un verrou à scanner rétinien, ce qui expliquait certainement le retrait de l’organe oculaire de la victime. Ora s’approcha du coffre, et en ouvrit complètement la trappe. Il était vide. Derrière elle, dans l’entrée de la pièce secrète, Sondor observait. Il avait également vu que le coffre avait été vidé de son contenu.

- Alors le droïde a trouvé ce qu’il cherchait.

Ils quittèrent tous deux la petite salle pour retourner dans le grand salon de l’appartement. Le Capitaine semblait déçu, et une pointe d’agacement commençait à apparaître sur son visage. Ora, de son côté, resta impassible. Elle récupéra son casque, l’enfila d’un geste fluide par habitude, puis se tourna vers l’officier.

- AD-1313 a-t-il pu quitter la planète ?

- Non. Les spatioports, les gares et les lieux publics sont surveillés et contrôlés depuis l’enlèvement, il y a trois jours. S’il avait tenté de partir, on l’aurait découvert.

- Et en prenant un vaisseau à l’extérieur de la ville ?

- Le contrôle spatial l’aurait intercepté. Sondor soupira. Il n’a pas pu quitter Corellia, mais il peut être n’importe où à l’heure qu’il est. Et on n’a plus aucune piste.

- Il en reste une.

- Ah oui ? Et laquelle ?

- Les tests de sécurité.

- Les… Ceux du Musée ?

- Oui ! AD-1313 n’aurait jamais pu entrer en service au Musée avec ces contrôles, il se serait fait démasquer !

- Il avait donc un complice sur place ! Sondor marqua un temps de réflexion, et sortit un bloc de données. Attendez que je vérifie les rapports… Là !

- Qu’est-ce que vous avez trouvé ?

- Marsh Berren. Un ingénieur Bothan. C’est un auto-entrepreneur, il possède un atelier dans la Vallée de l’ouvrage, à l’ouest de la ville. Il était payé par le Musée pour assurer la maintenance et les tests de sécurité des droïdes et du matériel informatique.

- Vous ne l’avez pas interrogé ?

- Si, bien sûr, mais le type avait l’air correct. Simple, poli, coopératif, pas plus paniqué que les autres suspects. Et puis on ne s’imaginait pas que ce droïde avait des complices.

- Ah, oui, c’est vrai. Il « déraillait ».

- D’accord, j’ai commis une erreur. Mais on a une nouvelle piste !

- C’est vrai, je vous l’accorde. Sondor la gratifia d’un sourire reconnaissant. Allons rendre visite à ce Marsh Berren.

- C’est parti ! Lieutenant ! Prévenez les légistes, et embarquez toutes les pièces à conviction pour les gars du labo !


Ora et Sondor quittèrent l’appartement à la hâte, et redescendirent au rez-de-chaussée de l’immeuble par le même turbo-ascenseur. Ils traversèrent le hall d’entrée, esquivèrent une nouvelle fois la foule de curieux, plus épaisse qu’à leur arrivée, et remontèrent dans le speeder de service. Le Capitaine opéra un demi-tour serré au milieu de la rue, et poussa les moteurs à fond en direction des quartiers de l’ouest de Coronet.

Le jeu de piste continuait…


Ora Qantilo
Grade : Protectrice
Grade : Protectrice
personnage
Grade : Protectrice

Feuille de personnage
Age: 34 ans
Race : Echani
Inventaire :
Ora Qantilo
DC Administrateur
Ven 20 Aoû - 22:04


La Vallée de l’ouvrage était la plus grande zone industrielle de tout Coronet City. Véritable jungle d’usines, de cheminées et de stockages de matériaux, ce quartier aux apparences dystopiques était le plus à l’ouest de la ville. Des transporteurs aériens acheminaient des matières premières, tandis que d’autres emmenaient d’énormes conteneurs de produits manufacturés. Les centres de production recrachaient des volutes de fumées blanches et noires dans l’air. Le vacarme des manufactures et des raffineries englobait tout le secteur. Au milieu de cette fourmilière industrieuse, les ouvriers et les droïdes se mêlaient au sein d’une routine réglée comme la mécanique d’une horloge. Métro, boulot, dodo, comme le disait la vieille maxime…

Ora et son compère de la CorSec, le Capitaine Sondor, s’arrêtèrent après une traversée d’une demi-heure dans la mégapole. Après avoir souffert de la circulation chaotique du centre-ville, le duo avait finit par arriver dans le quartier de la Digue, une zone d’habitation toute en longueur, qui séparait la Vallée de l’ouvrage du reste de la cité. En ce lieu, de hautes tours aux designs géométriques d’une laideur sans équivalent se dressaient, telles les dents d’un monstre difforme. Une vingtaine d’années auparavant, un accident aux proportions cataclysmiques avait soufflé une grande partie du secteur industriel, ainsi que la précédente Digue. La reconstruction de la zone avait été opérée de façon précipitée, pour loger de nouveaux ouvriers ; la qualité de l’architecture s’en était faite ressentir, et resterait telle qu’elle pour encore de nombreuses années.

La Mandalorienne et l’officier quittèrent leur véhicule devant la boutique d’un atelier sans grande prétention, dont la devanture grisâtre affichait « Berren Cyberware : maintenance et dépannage ». Les deux compagnons se lancèrent un regard dubitatif, avant de passer la porte d’entrée. A l’intérieur, des étagères de vieux matériaux – des pièces et des outils recyclés, récupérés ou simplement bricolés à la hâte – côtoyaient des carcasses inactives de droïdes de toutes sortes, des éléments issus de véhicules qui n’étaient plus produits et des kits techniques dont le contenu n’était plus homologué depuis des lustres. L’endroit était un véritable capharnaüm, où tout était disposé de façon désordonnée, sans classement ou étiquetage ; l’éclairage était faiblard et le ménage n’était pas fait souvent. Au fond de la boutique, Ora et Sondor aperçurent un jeune Elomin crasseux, qui les dévisagea de ses grands yeux ronds.

- Bienvenue chez Berren Cyberware ! déclara-t-il avec un air théâtral sans conviction. En quoi puis-je vous aider ?

- On cherche votre patron, annonça le Capitaine Sondor en montrant son insigne de la Sécurité Corellienne. Il est là ?


A travers la visière de son buy’ce, la Mando observa avec attention les réactions et le comportement du vendeur. Il nia connaître la localisation de Marsh Berren, répondant à l’officier que son employeur avait pour habitude de toujours arriver tôt pour ouvrir la boutique et l’atelier, et que son absence était inquiétante. Pour Ora, il disait la vérité : il leur jetait des regards surpris et embarrassés, certainement désolé de ne pas pouvoir venir en aide aux forces de l’ordre. Il s’exprimait de façon fluide, bien que sur un ton inquiet, et ne semblait pas inventer son histoire au fur et à mesure de la conversation. L’Echani décida de raccourcir le dialogue à une seule question.

-  Il y a un endroit particulier où on peut le trouver ? Où il a l’habitude d’aller ?

- Euh… Oui ! La cantina du Sacré Drall. Un lieu un peu louche, mais qui suis-je pour juger ? Monsieur Berren connait bien le patron là-bas.

- C’est loin ?

- A deux rues d’ici, vers la Vallée. Vous pouvez pas le rater.


Ora et Sondor se lancèrent un regard entendu, puis quittèrent la boutique en remerciant l’Elomin. Ils descendirent la rue vers la gauche, marchant pendant quelques minutes. Au-dessus d’eux, les tours aux allures menaçantes se projetaient des ombres ciselées les unes sur les autres. La Mandalorienne n’était pas à son aise ; à vrai dire, elle n’avait aucune affection pour les grandes villes grouillantes. La cité des Protecteurs, sur Uphrades, était une exception : l’architecture était élégante, le climat convenable, la population stable et intelligemment répartie, et les Mando Cabure veillait à maintenir un développement durable en limitant les infrastructures industrielles, et en les séparant par de grandes distances. Coronet était à l’opposé de tout cela. C’était un lieu étouffant et pollué, où une population trop concentrée s’entassait en consommant une quantité déraisonnable de ressources. Les immeubles ternes et les structures dénuées d’identité propre s’alignaient à perte de vue, n’autorisant que quelques maigres espaces verts à se faire une place au milieu de la jungle urbaine. Ora regrettait le Parc de l’Axe traversé plus tôt en journée, et était de plus en plus impatiente de retourner sur Uphrades, pour profiter du paysage de l’île de Jate’kara.

Son début d’agoraphobie se dissipa rapidement lorsqu’ils arrivèrent devant une cantina portant le nom qui leur avait été transmis : le Sacré Drall. Comme tout dans le quartier de la Digue, la devanture était grise et terne, simplement ornée d’un panneau holographique classique montrant deux verres à cocktail se percutant. Une fois de plus, la Mando et le Capitaine échangèrent un regard ; il n’était pas difficile de comprendre leur réticence, devant l’esthétique déplorable du lieu. Mais leur mission les menait là, en cet endroit. Ils se résolurent à entrer.

L’ambiance à l’intérieur était tout ce qu’on pouvait imaginer dans ce genre d’endroit : l’odeur de l’alcool bon marché et de la cigarette froide, des musiciens Bith et Ortoliens jouant un air endiablé déjà entendu un million de fois, des mines patibulaires dans tous les recoins. Les murs de la salle étaient ponctués d’alcôves, où devaient se préparer nombre de méfaits et trafics peu reluisants. En plein milieu, une danseuse humaine au physique sans prétention se trémoussait autour d’une barre métallique, offrant une médiocre prestation à l’image du bouge dans lequel elle travaillait. Sur un côté, un bar tenu par un Gran accueillait quelques piliers de comptoir à peine capables de tenir leur verre. Ce qui surprit le plus Ora ne fut pas la tendance à l’alcoolisme en elle-même, mais plutôt le contexte horaire : c’était la fin de matinée, et ces types étaient déjà pleins comme des cargos YT.

L’Echani et l’officier n’eurent à faire que quelques pas pour se faire remarquer. Nul doute que tous ces gens louches devaient reconnaître les représentants de l’ordre de loin. Quant aux Mandaloriens : l’armure parlait pour elle-même. Le duo fut vit intercepté par un videur Houk à la carrure imposante. Mesurant pas loin des deux mètres cinquante, l’armoire à glace à tête de crapaud les toisa avec un regard mauvais. Il avait un blaster à la ceinture, mais Ora était prête à parier son vaisseau que cette arme ne devait pas souvent être utilisée. La Mando se fit comme réflexion qu’elle ne croisait que rarement des membres de cette espèce. Les Houk étaient caractérisés par leur grande taille, leur force impressionnante et, surtout, leur penchant naturel pour les solutions violentes. Beaucoup comparaient les Houk aux Wookies, en termes de force physique, mais peu se doutaient que les premiers étaient les plus dangereux des deux ; les Wookies avaient le sang chaud et étaient prévisibles, alors que les Houk pouvaient se montrer vicieux et retords.

- Pas de flics ici, annonça le videur d’une voix grave et puissante. Et pas de tête-de-seau non plus.

- On veut voir ton boss, exigea Ora en se plaçant entre Sondor et le Houk. Et fissa.

- HA ! Tu veux jouer aux durs, ma petite ? Barre-toi, avant que je te brise en deux !


La Mandalorienne poussa un soupir d’exaspération, avant de tendre le bras gauche vers le videur. Ce dernier, envisageant un coup, eut un réflexe de recul. Tout ce qui se produisit ensuite, fut le rayon paralysant d’Ora qui émergea de son brassard pour frapper la grande brute. Le Houk se figea l’espace d’un instant, avant de s’effondrer sur le sol dans bruit sourd. Flegmatique jusqu’au bout, Ora enjamba son adversaire assommé sans plus d’intérêt pour lui, et fit signe à la danseuse de dégager de son estrade. L’Echani prit sa place, dégaina sa vibro-lame, et la pointa vers la foule de clients et d’employés d’un air provocateur.

- Je ne cherche pas les ennuis, adike ! Mais sachez une chose : je n’hésiterais pas à vous éventrer un par un, si ça me permet de parler au patron de ce trou.

Une manœuvre bien inutile cependant : les alcoolos de service ne comprirent même pas ce qu’il se passait, et le reste des clients ne sembla pas plus concerné par la situation. Ora se retrouva bêtement debout au milieu de la salle, agitant sa lame en faisant la girouette. Nul ne se présenta à elle pour lui tenir tête ; un client quitta même sa table sans la regarder, enjambant le Houk assommé sans se poser de question. Les musiciens avaient à peine daigné s'arrêter de jouer, pour reprendre aussitôt leur morceau. Sondor, qui n’avait pas bougé d’un centimètre, l’observait d’un air moqueur.

- Protectrice, vous croyez que ces types paient une conso dans ce trou perdu pour se prendre la tête avec le premier venu ? Descendez donc de là.

- Arrêtez de glousser, Sondor, s’agaça la Mandalorienne en rejoignant l’officier. Ces types n’ont même pas sourcillé.

- Je vous le dis : la Digue est un royaume de désespoir. Les habitants d’ici bossent pour un salaire de misère, et crèveront de leur boulot avant d’atteindre la soixantaine. Il y a peu de crimes, ici. Mais beaucoup de gens qui n’en ont rien à foutre…


Ora rangea sa lame d’un geste lent et peu convaincu. Il lui était invraisemblable qu’un tel attroupement, de ceux qui n’inspiraient pas confiance, puisse ignorer une rixe se déroulant sous leurs yeux. Pourtant, le comportement apathique de la clientèle prouvait le contraire. L’Echani n’eut pas le temps de disserter sur cette constatation ; un Mirialan d’une cinquantaine d’années, aux cheveux gris et barbe poivre et sel, apparut au fond de la cantina, et traversa la salle à grandes enjambées. Lui n’était pas apathique, loin s’en fallait, mais plutôt en colère. Il se planta devant la Mando et le Capitaine, pointant vers eux un doigt accusateur.

- C’est quoi ce bordel ?! Qu’est-ce que vous avez fait à Kulp ?!

- Sécurité Corellienne, annonça Sondor en exhibant à nouveau son badge. Nous avons des questions concernant un Bothan du nom de Marsh Berren.

- Connais pas !

- Son employé nous a affirmé le contraire.

- J’vous emmerde, moi ! Rien m’oblige à vous répondre, j’ai des droits !

- Quelle perte de temps, soupira la Mandalorienne, avant de s’adresser à Sondor. Restez là.

- Mais…


Sans prévenir, Ora s’avança vers le patron Mirialan et l’attrapa par le col, pour l’emmener vers le fond de la salle. Ils passèrent la porte d’où le vieil home était sorti, et se retrouvèrent dans un petit local administratif sans grande prétention. La Protectrice plaqua violemment la tête du Mirialan sur son propre bureau, puis sortit son pistolet blaster, qu’elle lui colla sur la tempe.

- On m’a chargé de retrouver quelqu’un et je compte bien accomplir ma mission. Alors dis-moi où est passé Marsh Berren !

- Mais vous êtes dingue !

- Berren ! Où il est ?! Parle !

- Qantilo ! fit Sondor en faisant irruption dans la pièce. Vous n’allez pas le tuer, quand même ?

- Silence ! ordonna Ora avant de reporter son attention sur le Mirialan. Alors ? Ta réponse ?!

- Les Séloniens ! Pitié, pitié, j’vous jure que c’est la vérité ! Les Séloniens…

- Des aliens qui vivent dans des tunnels sous la ville, commenta le Capitaine. Qu’est-ce qu’ils ont à voir avec Berren ?

- Marsh était paniqué ! Il disait que quelqu’un voulait sa peau, qu’il devait disparaître ! Et les Séloniens me devaient un service…

- Comment ça ?

- Ils récupèrent du matos, dans les décharges de la Vallée. Ils le bricolent et le revendent, ou l’échangent contre autre chose. Je suis un de leurs meilleurs clients, depuis des années. Alors ils ont accepté de cacher mon pote Marsh. J’vous jure, je mens pas !


Sondor posa sa main sur l’épaule d’Ora, qui sursauta légèrement. Elle se ressaisit bien malgré elle, et lâcha sa prise sur le vieil homme. En vérité, peu lui importait de l’avoir un peu secoué ; elle avait obtenu une information. Et à voir la façon dont tremblait le patron, il ne faisait aucun doute qu’il n’avait pas menti sur le sujet, car il ne souhaitait certainement pas voir revenir une brute Mandalorienne dans son établissement. Ora jeta alors à l’officier un regard indéchiffrable, à travers la visière noire de son casque, et quitta le bureau sans un mot. Sondor, confus par le comportement de sa comparse, voulu dédommager le Mirialan d’une poignée de crédits. Le vieux se contenta de lui aboyer dessus. L’officier corellien se ravisa donc, en se contentant de se confondre en excuses, avant de suivre la Mandalorienne à l’extérieur.

La chasse à l’homme se poursuivait sous terre…


Ora Qantilo
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Ora Qantilo
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Mar 24 Aoû - 10:05


Même si la Vallée de l’ouvrage était grande et difficile à traverser, Ora et Sondor n’eurent aucun mal à trouver l’entrée des tunnels des Séloniens. En se basant sur des informations glanées çà et là auprès des ouvriers du coin, le duo avait débusqué une large galerie, creusée dans les ruines d’une usine soufflée par le grand accident vingt ans plus tôt. Ils s’étaient aventurés dedans sans même en discuter ou réfléchir aux risques, motivés uniquement par la résolution de leur enquête. Mais à force de courir partout, en suivant ce jeu de pistes qui n’en finissait pas, l’officier corellien commençait à douter de mettre un jour la main sur AD-1313. Et son alliée Mandalorienne, qui s’était enfermée dans un silence glacial, ne faisait rien pour dissiper ses craintes.

Alors qu’ils avançaient dans ce tunnel sans fin, éclairé par de faibles lampes usées aux câbles apparents, Sondor se risqua à lancer une nouvelle conversation. Il eut la présence d’esprit de s’exprimer à voix basse, conscient de l’écho présent en ce lieu.

- J’ai l’impression qu’on perd notre temps, Protectrice. Et si le patron du bar nous avait menti.

Pas de réponse. Ora se contentait d’avancer d’un pas prudent, le regard fixant droit devant elle. Sondor remarqua, à la lueur d’un vieux néon bleuté, qu’elle avait son blaster en main. Se fiant à l’instinct de sa comparse, il défit la boucle de l’étui de son arme, prêt à dégainer si besoin était. Il continua cependant à parler.

- Je sais, vous pensez que je vous en veux pour avoir bousculé le vieux.

- Non.

- Alors, pourquoi vous…

- Je me tais pour rester concentrée, Alor’ad. Il y a peu de lumière et nous pourrions être pris en traître par les Séloniens. Le seul moyen de ne pas tomber dans une embuscade, c’est de les entendre arriver.

- Comme s’ils allaient nous tuer sans raison… Ora allait répondre, mais Sondor enchaîna. En fait, vous savez quoi ? Je vous en veux, oui.

- Ce n’est pas le moment…

- Vous n’aviez pas à faire ça à ce pauvre gars. Cinq minutes avec lui et j’aurais eu la même info sans foutre autant de bordel.

- Alors quoi ? Vous voulez que je me justifie ? Vous voulez des excuses ? Elle s’arrêta nette, haussa le ton et devint plus acerbe. Ou peut-être que vous voulez un mouchoir pour sécher vos petites larmes ?

- Arrêtez votre comédie, Qantilo. Qu’est-ce que ça vous a apporté, hein ? De brutaliser un vieux sans défense. Vous vous êtes sentie forte, impressionnante ?

- Vous avez une très mauvaise image des Mando’ade.

- Alors expliquez-moi !

- J’ai gagné du temps ! AD-1313 est dans la nature et chaque minute qui passe lui donne plus de chance de disparaître.

- Donc la fin justifie les moyens ?

- Pas du tout. Ora reprit sa marche. Mais parfois, il faut savoir faire le nécessaire pour avancer. Parfois, les bons sentiments et la morale sont des obstacles dont il faut se débarrasser.

- Vous le pensez vraiment ?


La Mandalorienne ne répondit pas, mais lui fit signe de s’arrêter. Ils levèrent tout deux leurs blasters, sur le qui-vive. Ora avait entendu un bruit, elle en était sûre, mais elle ne savait pas d’où il provenait. Les parois du tunnel étaient très régulièrement parsemées d’alcôves, de recoin et d’embranchements secondaires, autant de cachettes pour des prédateurs cherchant à piéger leurs proies. Ils continuèrent d’avancer, mais à tâtons, surveillant chaque angle par de vifs mouvements de tête, tels des girouettes ballotées par le vent. Leur précaution leurs sens alertés ne suffirent malheureusement pas à leur éviter l’embuscade inévitable qu’Ora redoutait tant. Une dizaine de Séloniens, armés de vibro-épées et de fusils, les encerclèrent en l’espace de quelques secondes.

Ces aliens étaient des plus intrigants. Ils avaient l’apparence de loutres, qui auraient évoluées pour se redresser sur leurs deux pattes arrière. Leurs corps étaient couverts d’un pelage allant du beige au brun, et leurs petits yeux noirs scintillaient dans la pénombre. Ils s’adressèrent aux deux intrus, dans une langue que l’Echani ne reconnut pas. Cependant, en voyant les gestes insistants des canons de fusils, elle comprit qu’ils exigeaient qu’elle rengaine son arme. Peu emballée par cette perspective, elle s’y résigna en apercevant Sondor s’exécuter sans protestation.

- Vous les avez compris ?

- Bien sûr, je vis dans cette ville, je connais les Séloniens. Il y eut une nouvelle exigence sélonienne. Ils veulent aussi pouvoir voir votre visage.

- Aarff…


A contrecœur, Ora retira lentement son buy’ce de son crâne, révélant ses cheveux blancs et son visage au teint pâle, aux assaillants velus. Ceux-ci semblèrent satisfaits, car ils entamèrent une marche dans le tunnel, obligeant les deux comparses à les suivre.

- Les Séloniens parlent le Mandaba, expliqua Sondor. Une langue aussi claire et facile à prononcer pour nous que le Wookie.

- Ils comprennent le Basic, au moins ?

- La plupart d’entre eux, oui. C’est nécessaire pour commercer avec les habitants de Coronet.

- Vous savez autre chose sur eux ?


Le Capitaine Sondor se fit un plaisir de faire un cours à la Mandalorienne. Il expliqua que les Séloniens étaient divisés en différentes tanières, chacune dirigée par une Reine. Ces créatures avaient une structure eusociale : tout comme certaines espèces insectoïdes, ils étaient divisés en castes. La Reine était la seule femelle fertile de la tanière. Les mâles reproducteurs, eux, jouaient un rôle assez limité, puisqu’ils étaient chargés d’assurer la pérennité et la diversité génétique de la tanière. Enfin, le reste de la tanière était constitué de femelles infertiles, sortes d’ouvrières assurant tous les différents rôles nécessaires ; la plupart étaient des guerrières, certaines étant chargées d’assurer la protection de la Reine, des mâles et des nouveau-nés.

Tout en discutant, Ora et Sondor furent amenés par les Séloniens dans une large zone où de nombreux autres se trouvaient déjà. Il y avait beaucoup de combattantes armées, et le peu de civils sans défense et d’enfants furent emmenés dans des galeries attenantes, à l’arrivée des deux étrangers. Sur un promontoire taillé dans la roche, une guerrière au pelage roux les observait sans broncher. Elle descendit ensuite de sa hauteur sans se presser, pour aller se tenir devant les humanoïdes. Du haut de ses deux mètres, elle les scruta de ses petits yeux perçants, avant de leur adresser la parole dans un Basic sifflant, en roulant les R.

- Je suis Relith, de la tanière Zaradar. Vous n’êtes pas les bienvenus ici.

- Toutes nos excuses, répondit Sondor sur un ton mielleux. Malheureusement nous avons besoin de votre aide, pour retrouver un homme qui vous a été confié dans la journée. Un Bothan.

- Les Zaradar ne trahissent pas la confiance de leurs amis, humain de la CorSec. Nous rendons des services, en échange de biens, de matériel, de nourriture. Trahir ceux que nous aidons, c’est handicaper la tanière.

- Si vous permettez…

- Ce Bothan a aidé un meurtrier à échapper à la CorSec, interrompit sèchement Ora.


La Sélonienne se figea, avant de se tourner vers ses congénères. Très rapidement, les conversations en Mandaba se multiplièrent entre les aliens. La Mandalorienne comprit facilement qu’elle venait de jeter un pavé dans la mare, sans vraiment savoir comment. Sondor grimaçait, comme si sa camarade venait de dire quelque chose d’aberrant ou déplacé. Très vite, les murmures des Séloniens se calmèrent puis se turent. Relith s’adressa à nouveau à Ora et l’officier.

- Le Bothan dénommé Marsh ?

- Oui.

- Il a prétendu être en danger. Il disait que de dangereux criminels en avaient après lui.

- Il vous a menti. C’est un criminel recherché.

- Sssshhhhhh ! siffla Relith avec une expression de colère.

- J’ai… encore dit un truc de travers ? s’interrogea Ora.

- Non, répondit Sondor. C’est juste que… Marsh les a abusés avec ses mensonges.

- En effet. Et alors ?

- Eh bien… Pour les Séloniens, mentir est presque pire que commettre un meurtre.

- Oh ! Je vois…


Relith siffla de nouveau, aboyant des ordres en Mandaba. Deux guerrières se placèrent autour d’Ora et Sondor, qui se sentirent soudainement mal assurés. La Sélonienne dissipa cependant leur appréhension, en expliquant sa décision.

- Si le Bothan s'est joué de nous, alors il sera chassé ! Ces guerrières vont vous conduire au repaire d’une de nos septs, où nous avons installé cette vipère ! Nous vous le livrons volontiers, du moment que vous débarrassez notre tanière de son infâme présence !

Elle leur tourna alors le dos pour disparaître dans un tunnel, accompagnée de quatre autres combattantes. Le duo d’enquêteurs fut, lui, emmené par les deux guerrières dans un passage différent. Le corellien profita de cette nouvelle marche pour continuer son petit cours. Les septs étaient des sous-groupes au sein de chaque tanière, et regroupaient toutes les Séloniennes nées du même mâle reproducteur. D’une certaine façon, il s’agissait d’une séparation entre les différentes familles génétiques au sein de la population.

Ils arrivèrent, au bout d’une dizaine de minutes de marche, dans un espace similaire à celui où ils avaient rencontré Relith. Une grande salle creusée dans la roche leur apparut, où débouchaient de nombreuses galeries secondaires, et un large tunnel qui, d’après les guerrières, menait à la surface, non loin d’une gare de trains sur répulseurs. Il y avait là toutes sortes d’habitations troglodytes où des groupes de Séloniens de tous âges se mêlaient. La zone semblait presque labyrinthique, avec des genres de couloirs menant à d’autres espaces de vie pour la même sept. Ora remit en place son casque, voulant profiter des scanners intégrés de son équipement.

- J’espère qu’il est ici, lâcha-t-elle dans un murmure.

- On devrait commencer à chercher tout de suite. Il pointa deux directions différentes. Prenez vers le sud, moi vers le nord. On se retrouve au tunnel de surface.

- Entendu.


Ora et Sondor se séparèrent et entamèrent une fouille minutieuse des lieux. Par chance, les deux guerrières de Relith ordonnèrent aux membres de la sept de les laisser mener leur investigation, ce qui leur fit gagner énormément de temps. La Mandalorienne cherchait le moindre indice, la moindre trace attestant de la présence de Marsh Berren. Le corellien, lui, profitait de ses connaissances basiques en Mandaba pour interroger les occupants Séloniens. Au bout d’une bonne demi-heure d’enquête et de recherche intensives, les deux se rejoignirent comme convenu, vers le tunnel menant à la gare en surface. Ils étaient tous deux bredouilles.

- Aucune trace de lui, ronchonna Ora.

-Pareil pour moi. Les Séloniens disent qu’il est arrivé ce matin, puis qu’il s’est terré dans un coin et qu’ils ne l’ont plus revu. Ils disent aussi que c’est un cyborg.

- Vraiment ?

- Oui. Système oculaire et jambes synthétiques, apparemment. J’aurais aimé qu’on le sache plus tôt.

- Et moi d…


Ora s’interrompit, faisant signe à Sondor de se taire. Elle tendit l’oreille, car il lui semblait avoir décelé un léger bruissement aux alentours. De nouveau en alerte, blasters en main, ils guettèrent l’origine du son étrange. C’était comme les chocs légers de bruits de pas s’approchant à tâtons : faible, dispersé, presque imperceptible. Malgré la vision nocturne de son casque, la Mandalorienne distinguait mal son environnement ; la pénombre mêlée aux lumières diffuses des galeries créait une luminosité bâtarde qui gênait l’adaptation spectrale du buy’ce. Ce désavantage l’empêcha de voir approcher furtivement le Bothan aux jambes cybernétiques, qui tenait un pistolet en main. Elle l’aperçu au dernier moment, dans un angle légèrement éclairé, alors qu’il pointait son arme sur le Capitaine Sondor, prêt à tirer.

- ATTENTION !!!


Ora Qantilo
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Ora Qantilo
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Ven 3 Sep - 21:50


D’un réflexe fulgurant, sans aucune hésitation, Ora se jeta sur Sondor pour le couvrir. Elle entendit le coup partir, et sentit un choc dans son dos. Le bruit d’un tir de blaster dévié se répercuta dans les tunnels. La Mandalorienne et le corellien tombèrent à la renverse, tandis que Marsh Berren prenait ses jambes à son cou, vers la sortie des souterrains. Vive et alerte, Ora se redressa, remarquant que son jetpack avait encaissé le gros du tir – se retrouvant au passage sérieusement endommagé et inutilisable. Pestant en Mando’a, l’Echani décrocha rapidement ses propulseurs de son dos, puis se dressa sur ses jambes en un éclair. Sous le coup de l’adrénaline, elle se propulsa à la poursuite du fuyard Bothan, rejoignant elle aussi l’extérieur ; et abandonnant au passage le Capitaine Sondor, qui n’était toujours pas sûr de ce qui venait de se produire.

Ora émergea du tunnel en trombes. Elle se retrouva dans un cul-de-sac qui débouchait sur une avenue plus large de la Vallée de l’ouvrage. Un quartier d’habitation. Elle s’y précipita, pour remarquer que Marsh avait déjà une bonne avance. Elle pouvait le voir au milieu de la foule d’ouvriers qui quittaient le travail, poussant et bousculant ceux qui se trouvaient sur son chemin. Elle se lança à sa poursuite, pistolet en main, esquivant autant que possible les passants. Elle dépassa un groupe de travailleurs Quarren au teint sale. Bouscula deux Twi’leks en train de se quereller. Elle traversa la rue pour rejoindre le trottoir d’en face où se trouvait déjà Marsh : un speeder manqua de la renverser en klaxonnant. Esquivant de peu, Ora se remit en chasse. Elle atteignit l’autre côté de l’avenue. Jeta un rapide regard aux alentours. Le Bothan cyborg allait vers le sud. Elle s’élança de nouveau.

Berren et sa poursuivante arrivèrent aux abords d’une gare de trains sur répulseurs. Le Bothan se précipita à l’intérieur, se noyant dans la foule. Ora était sur ses talons. Une fois de plus, elle dût se frayer un chemin au milieu des civils hagards. L’espace d’un instant, elle le perdit de vue. Puis le retrouva presqu’aussitôt : il venait de pousser deux gardes de la CorSec, pour accéder aux rampes du personnel, sous le toit de la gare. La Mando se propulsa dans cette direction. Elle bouscula à son tour les gardes. Avala les marches menant aux rampes à grandes enjambées. Se remit à courir une fois en haut. Marsh était toujours devant, mais sa voie était sans issue. Ils traversèrent les passerelles qui traversaient la gare au-dessus des voies des trains. Marsh eut une seconde d’hésitation, avant de sauter. Il atterrit sur le toit d’un wagon en partance. Ora accéléra la cadence, et bondit à son tour de la passerelle.

Elle glissa sur le toit du train et se rattrapa sur le côté de justesse. Elle se hissa à la force de ses bras pour retrouver le toit. Berren était quinze mètres devant. Il tentait d’avancer mais le train avait pris de la vitesse. L’accélération était trop forte pour tenter le moindre mouvement. Ora voulu également bouger, sans plus de succès. Ils ne pouvaient que s’observer. Les yeux synthétiques du Bothan dévisageaient la Mandalorienne ; mais la peur se lisait sur son visage. L’Echani voulu l’abattre d’un tir paralysant. Elle s’y refusa : s’il tombait et se tuait, elle perdait sa seule piste. Puis au détour d’un virage, Marsh se tourna vers un côté. Le train s’apprêtait à passer près d’un toit en pente descendante. Lorsqu’il se trouva à son niveau, le Bothan bondit à nouveau, pour se réceptionner sur le métal pentu. Ora prépara son saut, et se propulsa à la suite de sa cible.

Elle se heurta violemment l’épaule gauche en atterrissant. Elle roula sur le flanc tout au long de la pente, mais réussit à retomber sur ses pieds une fois en bas. L’épaule meurtrit, elle continua pourtant sa traque. Marsh fuyait désormais à travers une zone industrielle, à ciel ouvert. Ora le poursuivit au milieu des échappements de gaz. Elle esquiva un droïde de chargement, qui manqua de l’écraser. Roula sur l’épaule – la bonne – pour dépasser une pile de caisses. Couru en zig-zags pour éviter les ouvriers beuglants sur son passage. Elle vit Berren atteindre l’autre extrémité de la zone. Il escalada le mur en s’aidant du matériel empilé contre.

Ora fit de même pour ne pas le perdre. Ils se retrouvèrent sur des toits. Sautant de toiture en toiture, d’une usine à un HLM. Plusieurs fois, la Mando lui envoya des tirs paralysants. Marsh fut assez vif pour les esquiver. Mais la poursuite s’acheva de façon abrupte ; au détour d’une large cheminée, le Bothan se retrouva acculé au bord d’un toit, faisant face au vide. En se retournant, il découvrit la Mandalorienne, qui avait fini par le coincer. Il dégaina son blaster mais Ora fut plus rapide : d’un tir, elle toucha la main de Berren, qui lâcha son arme dans le vide. Tenant ses doigts brûlés, le fuyard se positionna juste au bord de la toiture.

- N’approchez pas, Mando ! Je vous jure que je sauterais !

- Berren ! C’est fini, ne résistez pas !

- Vous êtes là pour le droïde, hein ? Je le savais ! Je savais que ça finirait mal !

- Où est AD-1313 ?

- Peu importe ! Je suis mort de toute façon. Ils me tueront parce que j’ai été découvert !

- Qui ça, ’’ils’’ ?

- Ils ne laissent jamais de témoins !

- Berren ! De qui parlez-vous ?

- Ils m’ont obligé, vous savez ?! A falsifier les résultats du droïde ! Ils m’auraient tué si j’avais refusé !

- Je suis sûr que la CorSec peut vous protéger !

- Non ! Je suis un homme mort ! Personne ne leur échappe !

- BERREN !


Avant qu’elle ait pu réagir, Ora vit le Bothan se laisser chuter du haut du toit. Il disparu de son champ de vision, et elle se précipita au bord. Bien entendu, il était trop tard : Marsh Berren gisait dans son propre sang, cent-vingt mètres plus bas. Serrant les poings, Ora lâcha un juron mandalorien en levant les mains au ciel.

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Une demi-heure plus tard. Les enquêteurs de la Sécurité Corellienne étaient arrivés rapidement sur les lieux, et avaient sécurisé la zone. Tout autour du corps du Bothan, un cordon holographique jaune était dressé. Des droïdes de sécurité surveillaient le lieu de l’incident, s’assurant qu’aucun curieux de passage ne touche au cadavre. A une dizaine de mètres de là, adossée contre un platane, son buy’ce posé au sol, Ora observait la scène. Elle tenait dans ses mains un petit bloc de données, qu’elle faisait mine de lire. Au milieu du tumulte des sirènes et des policiers s’affairant dans la zone, le Capitaine Sondor émergea, les mains enfoncées dans les poches de son pantalon, une triste mine sur le visage. Il rejoignit la Mandalorienne sans se presser, cherchant quelque chose de constructif à lui dire.

- Je vous ai pourtant dit de ne pas les bousculer, lança-t-il sur un ton humoristique, un sourire amer sur les lèvres.

- Ah, fit Ora sur le même ton, souriant de la boutade. Ce pauvre fou a sauté. C’est dingue…

- Oui, des témoins l’ont vu se jeter de lui-même. Il s’adossa lui aussi à l’arbre. Il a dit quelque chose, avant de faire le grand saut ?

- Qu’on l’avait forcé à faire ce qu’il a fait. Mais il n’a pas donné de noms.

- Hé, typique…

- Il y avait ça sur lui, ajouta l’Echani en tendant le bloc de données.


Sondor saisit le petit dispositif, et consulta les données se trouvant contenues dedans. Les sourcils froncer, il lut avec concentration, avant de laisser échapper une légère exclamation de surprise.

- Un ticket pour un train se rendant dans la cité minière de Dalissine. En partance la nuit dernière… Il leva un regard interloqué. Pourquoi était-il encore en ville ?

- Lisez tout.

- OK… Mmh… Un ticket pour un emplacement de soute… Bon sang !

- AD-1313 est à Dalissine. Berren lui a fait quitter la ville dans la nuit, avant de se cacher dans les tunnels Séloniens.

- Mais pourquoi là-bas ?

- Vous savez quelque chose sur cet endroit ?

- Dalissine ? Eh bien… Sondor se gratta les cheveux. C’est une petite cité minière, à mille trois cents klicks au sud de Coronet. Qui a fait parler d’elle il y a peu, d’ailleurs.

- Pour quelle raison ?

- Un des puits de mine aurait débouché sur un site archéologique de grande valeur, je crois. Il marqua un temps de réflexion. Vous pensez que le droïde est allé là-bas pour ça ? Des ruines ?

- Je l’ignore encore. Cette histoire n’a aucun sens : de mystérieux inconnus auraient menacé un pauvre technicien pour faire passer leur beskar’ad illégalement sur Corellia. Puis ce tas de ferraille aurait kidnappé et torturé un conservateur de musée, tout ça pour lui voler une pièce de sa collection privée. Avant de quitter la ville pour rejoindre un site archéologique.

- Dit de cette façon…


Il y eut entre eux un long silence, doublé d’un échange de regards. Ora était heureuse d’avoir sauvé la vie de son coéquipier. Même s’ils avaient eu du mal à s’entendre, elle devait admettre que le corellien s’était montré utile, et que sans lui, elle ne serait sans doute pas arrivée aussi loin. Passant la main dans ses cheveux blancs ébouriffés, elle afficha un sourire sincère, que Sondor lui rendit avec sympathie. Ce qu’elle trouva dommage, ce fut l’idée qu’il n’allait pas apprécier sa prochaine décision.

- Je pars pour Dalissine. La gare n’est pas loin.

- Nous partons, vous voulez dire.

- Non, je préfère y aller seule.

- Qantilo…

- AD-1313 a déjà provoqué la mort de huit personnes en l’espace de trois jours. Et il se peut qu’il y ait d’autre victimes à Dalissine. Sans parler de ses éventuels complices.

- Vous croyez au délire de Berren ?

- Il était vraiment terrorisé… Elle ramassa son casque, en frottant la visière. Je ne risquerais pas un bain de sang.

- S’ils sont vraiment nombreux, comme vous le pensez…

- Si je ne suis pas revenue dans vingt-quatre heures, je vous autorise à débarquer en force à Dalissine. D’ici là, laissez-moi faire.

Sondor voulut répliquer, mais il commençait à s’habituer au comportement de la Mandalorienne ; même s’il l’avait rencontré le matin-même. Ora enfila son casque en beskar, et lança un dernier regard indéchiffrable à l’officier. D’un hochement de tête, elle le salua, avant de quitter l’ombre du platane pour s’orienter vers la gare de trains sur répulseurs. Elle avait quelques heures de voyage pour atteindre Dalissine ; l’après-midi serait bien avancée lorsqu’elle arriverait sur place.

Elle pria toutefois pour que le droïde soit encore à Dalissine à son arrivée…


Ora Qantilo
Grade : Protectrice
Grade : Protectrice
personnage
Grade : Protectrice

Feuille de personnage
Age: 34 ans
Race : Echani
Inventaire :
Ora Qantilo
DC Administrateur
Lun 13 Sep - 20:50


La végétation s’étendait devant elle, bloquant son champ de vision dans toutes les directions. L’épaisseur de la forêt ne lui permettait en aucun cas de se repérer ; pourtant elle courait. Elle courait sans s’arrêter, sans un regard par-dessus son épaule. Les branches et la végétation lui fouettaient les jambes, tels les doigts crochus d’un millier de monstres facétieux, cherchant à la faire chuter. Les arbres à l’écorce brune et moussue défilaient tout autour d’elle, supporters imaginaires de cette course effrénée. Elle filait à toute vitesse, comme si la mort en personne la pourchassait. Chaque pore de sa peau suintait de transpiration, et sa respiration était de plus en plus haletante et saccadée. Elle manqua, au détour d’un large tronc, de trébucher sur une racine émergeant du sol. Elle se réceptionna, d’une roulade, sur la litière forestière, avant de repartir en trombe. Elle parcourut de nouveau une certaine distance, avant d’apercevoir, loin devant elle, un rayon de lumière filtrer sous la cime des arbres. Elle approchait du but.

Ora émergea de la forêt, se retrouvant face à un paysage magnifique. Sous ses yeux s’étendait un large vallon, boisé et verdoyant. Plus loin, à l’horizon, des montagnes aux sommets enneigées découpaient le ciel violacé. Un soleil couchant, à la teinte orangée, éclairait timidement la jeune femme. Elle se plia en deux, prenant de grandes inspirations pour retrouver son souffle. Une légère brise fraîche vint délicatement sécher la sueur qui perlait sur son front et ses pommettes. Ses poumons la brûlaient, et tout son corps était vacillant. Malgré tous ses efforts, ses muscles cédèrent face à l’épuisement, et elle se résigna à s’asseoir dans l’herbe, les jambes croisées en tailleur. Elle entendit alors, derrière elle, un bruissement ; quelque chose, ou quelqu’un, qui émergeait de l’orée du bois. Sans se retourner, elle devina de qui il s’agissait. Elle resta sur place, cherchant toujours son souffle, tandis que le nouveau venu se rapprochait. Ora vit soudainement le Mandalorien, en armure bleue et or, s’asseoir à ses côtés. Il tenait son casque en main, révélant son visage buriné aux cheveux courts et à l’épaisse barbe brune.

- Tu as battu ton record, annonça Darian Qantilo. Pas mal, pour quelqu’un qui passe son temps à trébucher.

- Si je faisais ça sur les quais d’Uphr’aloryia, et pas dans ce trou plein de ronces, je battrais tous les records.

- Il n’y a pas d’intérêt s’il n’y a pas de difficulté. En tant que Mandalorienne, tu dois pouvoir faire face à tous les dangers, quelles que soient les circonstances.

- On se bat pour le clan et pour les Protecteurs, je sais, buir. Je connais mon Resol’nare.

- Tu es capable de bien plus, Ora. Tu dois rester concentrée.

- Je sais… Je fais de mon mieux, je me donne à fond ! Et pourtant…

- Tu penses toujours à ta sœur, c’est ça ?

- Mari me manque. Et… Elle hésita, serra les dents, et retint ses larmes. Et rien. C’est tout.


Ora leva les yeux vers les monts enneigés qui se trouvaient au loin. Darian l’observa un instant, une pointe d’inquiétude et de tristesse dans le regard, avant de porter également son attention sur le soleil qui se couchait sur les cimes montagneuses. La teinte orange de l’astre, mêlée à l’éclat violet du ciel d’Uphrades, créait un spectacle de couleur des plus stupéfiants. Les deux Mandaloriens restèrent assis là, sous le vent frais du soir, à contempler ce superbe coucher de soleil.

- C’est magnifique, commenta Darian. Et si paisible.

- Si seulement il pouvait en être de même pour tout le reste…



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Ora se réveilla en sursaut, arrachée à ses rêveries par un soubresaut du train corellien. Reprenant ses esprits et chassant son souvenir onirique, elle se massa le visage. D’un coup d’œil rapide, elle vit avec soulagement que son casque était toujours posé sur le siège voisin, à ses côtés. Observant le paysage par la vitre du wagon, elle comprit qu’elle avait dormit durant une longue partie du trajet. Le transport sur répulseurs se trouvait désormais dans une zone plus aride et rocailleuse de Corellia. Un paysage désertique s’offrait à ses yeux, ponctué ça et là de quelques mesas rocheuses de hauteur et envergure variables. Le tout était baigné dans la lumière rougeoyante du soleil couchant, qui commençait à disparaître derrière l’horizon. Un autre élément qui attira son attention, fut le défilement du paysage, qui se faisait de plus en plus lent. Scrutant toujours l’extérieur, elle aperçut des structures à flanc d’une falaise, qui pouvaient faire penser à une ville industrielle – ou minière. Comme pour confirmer ses soupçons, un droïde-steward remonta le wagon jusqu’à son siège pour s’adresser à elle.

- Terminus, Madame. Bienvenue dans la cité de Dalissine. Nous espérons vous revoir très bientôt sur nos lignes.

Ignorant le baratin du robot, Ora saisit son buy’ce et l’enfila, avant de se diriger vers la sortie. En quittant le train, elle se retrouva sur les quais d’une gare à ciel ouvert, dominée par la falaise rocheuse de cette large mesa, et les structures troglodytiques de Dalissine en surplomb. La Mandalorienne se dirigea vers le seul accès à la ville, un large monte-charge qui l’amena lentement une centaine de mètres plus haut. La ville était originale, constituée de plusieurs niveaux faits de passerelles et de structures taillées dans la roche, chaque étage étant accessible par un système d’ascenseurs ou des escaliers métalliques en colimaçon. Ora se trouvait au niveau le plus bas de Dalissine. Arpentant la large coursive avec vue sur le désert, elle croisa quelques groupes d’ouvriers avant d’atteindre la devanture d’un bureau d’orientation – un établissement destiné à diriger les nouveaux arrivants vers leur zone de travail. Elle s’y engouffra sans hésitation. A l’intérieur, l’air était plus frais et plus humide. Il s’agissait d’une zone de réception, avec un large comptoir d’accueil de forme carrée en son centre. Tout autour, des espaces d’attente, avec bancs, tables, magazines et connexion Holonet, emplissaient la zone. Des travailleurs patientaient, çà et là, qu’on daigne les orienter vers leur nouveau poste. Suspendus au plafond, au-dessus du carré central, des écrans retransmettaient les dernières actualités du moment. Les propos du présentateur corellien attirèrent momentanément l’attention d’Ora.

« Alors que les événements qui perturbent Onderon semblent s’intensifier, les répercussions de cette affaire commencent déjà à se faire ressentir à travers les territoires de l’Empire et de l’Alliance Galactique. En effet, certaines rumeurs laissent entendre que non seulement Corellia, mais également Muunilinst, Telos et Fondor, auraient entamé des négociations avec Hapès, dans le but de rejoindre les mondes alliés du Consortium. Malgré le manque d’informations vérifiables à ce sujet, beaucoup redoutent un nouveau mouvement séparatiste d’ampleur galactique, plus de deux siècles après la tragique Guerre des Clones… »

Ora grimaça sous son casque. Elle ne portait pas particulièrement les Hapan dans son cœur, et son éducation de Protectrice lui avait enseigné la loyauté envers l’Alliance et l’Empire. Mais en vérité, les manœuvres politiques ne l’intéressaient guère. Elle vivait dans un état d’esprit où elle se souciait plus de son peuple mandalorien que des institutions qui l’utilisaient comme de la chair à canon. Sa seule véritable inquiétude se portait sur sa sœur Mari ; bien que civile, cette dernière n’en était pas moins une citoyenne de l’Alliance des plus dévouées. Si la galaxie venait à être déchirée par une guerre civile de grande ampleur, Mari se porterait volontaire. Elle chercherait à servir par tous les moyens. Les Protecteurs Mandaloriens seraient aussi mobilisés. Peut-être même les Jedi…

L’Echani chassa toutes ces pensées avant de se faire du mal. De nouveau concentrée sur sa mission, elle se dirigea vers le carré central de la salle, passant devant plusieurs ouvriers qui attendaient leur tour, sans même se soucier d’eux. Ignorant les invectives et les plaintes, elle s’adressa directement au réceptionniste corellien, qui la regarda d’un mauvais œil.

- Pardon Madame, mais vous devez attendre votre tour.

- Ora Qantilo, Protectrice Mandalorienne. Je suis ici sur ordre de la CorSec.

- Aah, les autorités… s’exclama l’homme sur un ton plein de sarcasme. Écoutez, si vous pensez que brandir un badge vous donne tous les droits…


Sans un mot, Ora tira sa vibro-lame de son fourreau, et l’abattit d’un seul geste sur le comptoir. Le métal acéré frappa la surface synthétique à quelques millimètres à peine du bras du réceptionniste, qui devint pâle comme un mort en l’espace d’un instant.

- J’ai passé ma journée à me heurter à des emmerdeurs dans votre genre. Un de plus ne m’arrêtera pas. Vous répondez à mes questions, ou je dois vous broyer le visage pour vous persuader de coopérer ?

- D’accord ! D’accord, pas de problème ! Pas besoin de s’énerver, hein !

- Je cherche un droïde. Ora sortit un petit projecteur holographique contenant une image d’AD-1313. Il serait arrivé à Dalissine tôt ce matin.

Je… je vérifie !


Sans perdre de temps, le corellien consulta son ordinateur, tapant frénétiquement sur les touches de son clavier. Ora en profita pour rengainer en douceur sa lame, sous les regards hostiles des ouvriers présents dans la salle. Elle se contenta de les ignorer, observant sans broncher le pauvre réceptionniste qui se donnait grand mal pour satisfaire sa demande. Au bout de quelques minutes de recherches, il releva la tête, l’air victorieux et soulagé.

- Je l’ai ! Ce droïde a été enregistré en début de matinée. Un chargement de matériel pour le site archéologique du secteur C-22.

- Comment on y accède ?

- Ah, euh… C’est à quelques klicks, à l’est d’ici. Il vous faudra un skyhopper pour vous y rendre. Il pianota sur son clavier. Je vous en ai réservé un. Il vous attend sur la plateforme du niveau quatorze.

- Parfait. Elle laissa une poignée de crédits sur le comptoir. Pour le dérangement.


Ora fit volte-face, et se dirigea d’un pas rapide vers la sortie des bureaux. La nuit allait bientôt tomber, et elle traquait sa cible depuis de nombreuses heures déjà. Elle sentait qu’elle approchait du but, mais elle ne devait pas tarder : chaque seconde de gaspillée était une occasion pour AD-1313 de disparaitre pour toujours…


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Le droïde qui se voulait prophète
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