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Firris
Grade : Dame des Sith
Grade : Dame des Sith
personnage
Grade : Dame des Sith

Feuille de personnage
Age: 38 ans
Race : Sith de sang pur
Inventaire :
Firris
DC Administrateur
Dim 29 Aoû - 21:18


Firris / Siqsa


Nom : Xarathel
Prénom : Ceri
Titre Sith : Darth Firris
Double personnalité : Siqsa
Age : 38 ans
Genre : Féminin
Groupe : Sith
Rang souhaité : Dame des Sith
Espèce : Sith de sang pur (espèce éteinte)
Planète d'origine : Dromund Kaas
Particularités :
Firris est la dernière représentante de son espèce. Jadis reine de la planète Begeren, puis conservée en stase pendant près de quatre mille ans, elle s’est réveillée dans une galaxie totalement différente de ce qu’elle a connu.

Qui plus est, les millénaires de stase éveillée ont gangréné son esprit par la folie : elle a développé une deuxième personnalité appelée Siqsa, bien différente de la sienne, qui ne reculera devant rien pour l’anéantir et prendre le contrôle de son corps et de son âme…


Approche de la Force :
« Si l’on désire tirer au clair le grand mystère, il convient d’en étudier tous les aspects, et non de s’en tenir à la vision étroite et dogmatique des Jedi. »
– Darth Sidious, Seigneur Noir des Sith –

La Force est un outil, une arme, une source illimitée de puissance brute, qui ne demande qu’à être exploitée. Alors que les Jedi et les Chevaliers Impériaux en deviennent les esclaves en choisissant le fardeau moralisateur et discipliné du côté Lumineux, Firris choisit d’en être maîtresse. Pour elle, la volonté de la Force n’est qu’un artifice, une chimère visant à manipuler les plus faibles pour les éloigner du pouvoir. En vérité, la Force – qu’elle soit Lumineuse, Obscure, équilibrée ou bien d’autres choses encore – n’est qu’une source d’énergie, la plus puissante qui soit. Et seuls les forts méritent d’en posséder les bénéfices.

Firris est une Sith ; elle a appris à contrôler et diriger les pouvoirs conférés par la Force pour son propre intérêt, et ce quelles que soient leurs applications. Qu’elle doive terrasser son ennemi d’une frappe de foudre, ou guérir les blessures d’un serviteur utile, peu lui importe. Les aspects Lumineux et Obscur sont pour elle hors de propos : seules comptent sa volonté et son ambition. La Force n’est qu’un moyen d’obtenir des résultats, et dans cette optique, Firris veille à en connaître les moindres secrets.





Arme :
- Une pique-sabre laser, équipée d’un cristal émettant une lame turquoise.

Tenue :
- Une longue robe noire simple, fendue sur le côté droit.
- Une ample cape noire munie d’une large capuche.

Vaisseau :
- Un transport armé de type Blade-Wing, le Continuum.

Firris - La reine aux deux visages 7f8s


Firris est une grande femme menue, mesurant 181 centimètres. Comme ceux de son espèce, elle est caractérisée par une peau d’un rouge pâle ; mais également par des excroissances osseuses au visage, autour des yeux et au long de la mâchoire inférieure. Son faciès fin et anguleux aux joues légèrement creusées, et son regard aux iris rouges incandescentes, lui donnent un air à la fois mystérieux et inquiétant, dont la froideur est accentuée par une expression sévère et fermée. Ce portrait est complété par une ample chevelure ondulée, couleur rouge pourpre, qui lui descend jusqu’aux hanches, et lui confère une allure sauvage et indomptable.

Firris n’a rien d’une femme coquette, et le soin de son apparence ne lui provient que d’une vieille habitude : issue de sang noble, on lui enseigna qu’il fallait toujours afficher avec orgueil sa supériorité. Bien qu’elle ne soit plus qu’une Sith spoliée et isolée, elle garde certains vestiges de son ancienne vie royale : un bijou en aurodium incrusté à même la chaire, sur le front et l’arête nasale, ainsi qu’une ligne d’encre dorée, tatouée directement sur sa lèvre inférieure.

Dépossédée de tout ce qui faisait son rang et son prestige, Firris doit évoluer incognito dans une galaxie qui a bien changé depuis son époque. Elle a donc troqué les vêtements d’apparat voyants pour de simples robes aux teintes sombres, généralement noires, agrémentées d’une cape de couleur similaire et munie d’une large capuche, servant à dissimuler au mieux son apparence atypique. Ainsi vêtue, ne portant avec elle que sa pique-sabre passant pour une simple lance, elle passe quasiment inaperçue dans le flot incessant de voyageurs galactiques.

D’un point de vue physique, Firris est loin d’être une combattante au corps soigneusement sculpté. Fine et élancée, aux formes peu prononcées, elle n’accorde aucun intérêt à perfectionner ses capacités corporelles. Plus douée dans les arts de la Force, elle préfère puiser dans ses pouvoirs pour amplifier ses prouesses physiques lorsque la situation l’exige. Ses seules pratiques physiques consistent à entretenir la souplesse et les réflexes nécessaires au maniement de son arme.

Firris - La reine aux deux visages 9cb2

Concernant le combat, Firris manie la pique-sabre laser, une arme longue d’environ un mètre cinquante, constituée d’un alliage titane-phrik à l’épreuve des armes Jedi, et d’un placage en mythra, un métal doré similaire à l’aurodium mais plus léger. Pour se battre, Firris s’est entraînée à la pratique de l’Ataru et du Juyo, créant ainsi un style offensif rapide et mortel. Cependant, n’étant elle-même pas taillée, physiquement parlant, pour les combats intenses, elle compense son désavantage physique par un usage excessif de la Force, visant à renforcer ses facultés corporelles. Lorsqu’un combat peut être terminé rapidement, Firris devient un tourbillon de mort grâce à son hybride Ataru/Juyo.

Toutefois, lors de combats plus longs, elle sait qu’elle est incapable de puiser indéfiniment dans la Force. Dans ces situations, elle s’adaptera avec un style plus prudent et persévérant, mêlant le Shien So au Juyo. Grâce à cet hybride, elle conserve la puissance chargée du Juyo, mais appliquée à des méthodes de combat plus lentes et précises, qui ne l’obligent pas à s’épuiser entièrement pour mettre fin à l’affrontement, et lui offrent une meilleure endurance. En dernier recours, si sa survie et sa fuite en dépendent, Firris se rabattra sur un style Soresu purement défensif.


Comme on peut s’y attendre de la part d’un Sith, Firris est d’une grande froideur, et d’un pragmatisme absolu. Insensible à la moralité et terriblement ordonnée et déterminée, elle poursuit ses objectifs inlassablement, sans considération pour la vie ou la dignité des autres êtres. Par son sang et sa puissance, elle s’estime supérieure en tout point, et n’accorde aucun intérêt à ceux qu’elle estime inférieurs, en dehors de leur utilité. Chaque vie est sacrifiable, chaque serviteur est un pion ou une arme ; la demi-mesure et la sensiblerie n’ont jamais mené personne sur le chemin du pouvoir et de la domination. Quand un esclave cesse d’être utile, il faut le supprimer. Quand il s’émancipe, il faut le supprimer. Quand il trahit, il faut le supprimer. Firris n’a que faire des autres, car ils sont tout autant d’étapes à franchir ou d’obstacles à surmonter avant d’atteindre le but ultime : le contrôle de la galaxie et la soumission de la Force.

Bien que déterminée et dénuée de toute sensibilité, Firris n’a que peu d’intérêt pour les petits plaisirs malsains auxquels s’adonnent nombre de Sith. La cruauté gratuite l’ennuie, et n’est à ses yeux que l’expression ridicule d’êtres pathétiques et infantiles, qui cherchent à compenser leur insécurité et leur faiblesse. La torture doit être selon elle un outil, et non pas l’amusement d’un enfant gâté, qui détruit tout sur son chemin comme un animal stupide. Tous les actes de Firris ne sont motivés que par ses intérêts, et rarement par plaisir coupable. Elle a cependant un faible pour l’humiliation et la soumission des autres, sous tous les aspects. Car au bout du compte, il n’y a qu’une seule chose qui importe : détenir le pouvoir absolu, et l’imposer.

Firris est une érudite, bien plus portée sur le travail intellectuel que sur les disciplines physiques. Elle fut poussée dès l’enfance à étudier, que ce soit la Force ou des domaines plus classiques comme les mathématiques, l’histoire ou encore la philosophie et la stratégie. Arrogante et méprisante envers les idiots et les faibles, c’est une méritocrate, qui estime que chacun doit s’imposer et mériter sa place et ses possessions, au lieu de tout obtenir sans efforts. Elle ne daigne s’entourer que des meilleurs, ceux qui pourront lui apporter quelque chose de plus intéressant que des muscles et des platitudes. A ce titre, elle exècre les Jedi, les Sith étroits d’esprit qui se vautrent dans la brutalité et la cruauté gratuite, les petits bourgeois sans intérêt, les militaires aux idées limitées, et tous les êtres faibles et indignes qui n’apportent rien, ni à elle ni à la galaxie en général.

En dépit de tout cela, la personnalité de Firris est en train de basculer. Rendue presque folle par une stase éveillée de plusieurs millénaires, elle subit un dédoublement de personnalité qui pollue peu à peu sa psyché. Se faisant appeler Siqsa (un terme Sith signifiant ’’démon’’), cette deuxième personnalité a les mêmes motivations que son hôte : dominer la galaxie et imposer sa volonté sur la Force. Le seul bémol, c’est qu’elle cherche également à évincer l’esprit originel de la Sith, pour devenir la seule et unique Darth Firris. Brutale, chaotique et assoiffée de violence, Siqsa estime que le caractère calculateur et patient de Firris est une faiblesse qui doit être supprimée. Sans aucune considération à long terme, Siqsa prévoit de noyer la galaxie dans le sang de ses habitants, sans retenue et sans aucune pitié. Elle se complait dans le meurtre et la torture, sans se fixer aucune limite et le plus souvent pour son simple plaisir. Les êtres vivants sont des jouets jetables à ses yeux, et la galaxie n’est qu’un immense terrain de jeu où s’adonner librement à sa monstruosité sans borne. Siqsa ne compte pas se cacher dans l’ombre comme Firris : tous doivent savoir qui elle est et quelle est l’étendue de son pouvoir.

Sans aucune solution rapide ou efficace pour se débarrasser de Siqsa, Firris doit mener un combat de tous les instants pour garder le contrôle. Car il se pourrait que le plus grand ennemi qu’elle doive affronter, soit celui qui se terre dans son esprit…



Partie I – Guerre et pouvoir


« Ceux qui détiennent la Force doivent toujours chercher le pouvoir. »
– Sorzus Syn, alchimiste Sith –


I – Les conquérants de Begeren



3678 années avant la bataille de Yavin. L’homme regardait, droit devant lui, les vestiges de la civilisation qui fut celle de ses ancêtres. Une cité en ruines, dont il ne restait que quelques fondations, et les pieds de statues autrefois érigées sur les ossements des esclaves qui les avaient bâties. Cet endroit chargé d’histoire, était désormais balayé par le vent et le sable, sous un soleil de plomb qui semblait vouloir calciner tout ce que touchaient ses rayons. Ce jour-là, l’astre ne brûlait rien d’autre que les cadavres des guerriers pathétiques de la République, qui avaient cédé face à la puissance inébranlable de l’Empire Sith.

Essuyant machinalement, du bout de ses doigts, le sang qui perlait depuis la blessure sur son bras, le Seigneur Xarathel cessa d’observer les restes de la glorieuse Begeren. Caressant les excroissances osseuses de son menton, le Sith de sang pur tendit l’oreille, percevant un léger bruit de pas dans son dos. Sa pique-sabre laser dans une main, il était prêt à tout : la République avait fui, mais un rival pouvait toujours profiter du chaos de la guerre pour l’assassiner impunément. Se risquant à tourner la tête pour regarder par-dessus son épaule, il vit que le guerrier qui approchait n’avait aucune intention hostile à son égard. Sans relâcher son attention, Xarathel se retourna sans précipitation, faisant face à l’arrivant.

C’était un jeune humain, qui n’avait pas plus d’une vingtaine d’années. Il avait des cheveux noirs ébouriffés, et un tatouage sur le côté droit du visage. Un sabre laser à double-lame battait le long de son flanc, au rythme de ses pas. A ses côtés, une jeune Sith de sang pur, adolescente, suivait la marche. Elle avait la tête haute, et arborait un air à la fois fier et méprisant. Elle tenait dans la main un sabre shoto, qu’elle serrait si fort que ses doigts en tremblaient. Son visage se fendait d’un sourire satisfait, et ses yeux rouges brûlaient de haine et de passion.

- Vous avez perdu ceci, Seigneur Xarathel, annonça froidement l'humain en désignant la jeune Sith.

- Teneb Kel. Hier soir vous pourfendiez le gouverneur de cette planète avec la passion d’un vrai Sith ; et ce matin vous jouez les nourrices pour mon insolente de fille…

- Elle n’a pas prononcé un mot depuis que je l’ai trouvé. Elle était assise au milieu des corps fumants de soldats de la République. Avec ce même air fier et satisfait.

- Je m’occupe d’elle, mon ami. Allez annoncer à l’Empire la nouvelle de notre victoire écrasante ici, sur les terres de nos ancêtres.

- Gloire à l’Empire Sith.


Teneb Kel salua les deux Sith en inclinant respectueusement la tête, avant de faire volte-face pour disparaître, enjambant les corps des soldats au passage. Xarathel reporta son attention sur son impétueuse descendante, qui semblait toujours dans un état de transe continue. Le Seigneur posa une main puissante sur l’épaule de sa fille, sentant les muscles contractés de cette dernière. Le corps de l’adolescente était tendu d’une extrémité à l’autre, sous l’effet de l’adrénaline et du côté Obscur de la Force. Elle était extrêmement sensible et puissante à ce pouvoir. Formée depuis sa petite enfance, la jeune fille apprenait à être le meilleur de tous les Sith depuis des années déjà ; elle étudiait la Force et les écrits Sith depuis qu’elle avait l’âge de lire et parler, et s’entrainait au combat depuis qu’elle savait marcher. Son père l’avait élevée, éduquée et formée à la dure, sans pitié, sans retenue et sans aucune sensibilité. Il lui avait appris à s’endurcir et à mériter ce qu’elle obtenait, et lui enseignait désormais comment diriger et utiliser ses pouvoirs de façon intelligente.

Tout cela avait payé car, en ce jour, à seulement treize ans, la jeune Ceri Xarathel venait de participer à sa première bataille.

- Tu brûles de passion et de colère, ma fille.

- J’ai suivi vos conseils, Père. J’ai vu ces soldats fouler ce sol sacré, et j’ai senti la haine m’envahir. J’ai senti le pouvoir brûlant du côté Obscur qui m’appelait, qui me suppliait de le soumettre à ma volonté. Elle leva un regard scintillant vers son père. Je les ai anéantis, Père. J’ai déchaîné toute ma rage sur ces chiens de la Républiques ! J’ai fait couler leur sang, et je n’avais jamais ressenti un tel plaisir jusqu’à aujourd’hui !

- Tu as franchi une nouvelle étape de ton apprentissage, Ceri. Tout Sith doit détruire ses ennemis pour survivre, et pour préserver notre histoire et nos croyances.

- Et je l’ai fait !

- Mais… Le sourire de Ceri s’effaça légèrement. La haine, aussi pure et puissante soit-elle, ne doit jamais te détourner de ton but. Car pour assurer la pérennité de son peuple et de son héritage, un leader doit toujours avoir les idées claires. Tu peux choisir d’être une guerrière, et te laisser guider par tes instincts comme une bête sauvage. Ou bien tu peux choisir d’être une reine, incarnation du pouvoir et de la mort de tout un peuple.

- Mais, Père… La haine nous permet d’obtenir le pouvoir.

- Le pouvoir, quelle que soit son importance et son influence, n’est pas un but en soi, contrairement à ce que croient les plus stupides d’entre nous. Le pouvoir n’est qu’un échelon supplémentaire, pour atteindre notre objectif ultime. Il marqua une légère pause théâtrale. La divinité.

- C’est notre destin de devenir des Sith’ari ?

- En effet, et cela commence aujourd’hui, ma fille. Aujourd’hui, pour avoir rendu à notre peuple le monde sacré de Begeren, l’Empereur Vitiate va m’en confier la gouvernance. Il échangea un regard avec Ceri. Aujourd’hui, je deviens le roi de Begeren. Et toi, qui prendra un jour ma suite, deviendra à ton tour… reine.



II – Leçon royale



Du haut de son imposant siège, la jeune Ceri Xarathel dominait du regard sa cour et les soldats sous les ordres de sa famille. Juchée sur le trône de son père, elle assurait la régence de Begeren en l’absence de ce dernier. L’adolescente venait de fêter son quinzième anniversaire, et se retrouver assise en ce lieu, à devoir s’occuper des doléances du peuple, constituait pour elle une véritable corvée. Elle aurait été bien mieux dans ses quartiers à étudier les voies de la Force et du côté Obscur, ou sur le terrain d’entrainement à apprendre à manier la pique – car il lui faudrait un jour hériter de la pique-sabre de son père.

Au milieu de la salle du trône, entourés des soldats impériaux et de la cour royale du Seigneur Xarathel, se trouvaient des esclaves à genoux, poings liés et colliers électriques au cou. Vêtus de loques sales, ces travailleurs chargés de rebâtir la grande capitale de Begeren à la gloire des Sith, étaient prostrés, regardant vers le sol en émettant de faibles gémissements de crainte. Accusés d’avoir voulu lancer une révolte contre leurs oppresseurs, ils avaient échoué avant même de mettre leur plan à exécution, trahit par un ami qui avait vendu la mèche, pour obtenir un meilleur statut social auprès des Sith. Ceri décida, en se levant de son trône, de s’occuper du rapporteur en premier. Elle s’avança vers lui, ce dernier affichant un sourire fier.

- Majesté, fit-il en s’inclinant très bas.

- On me dit que c’est toi qui nous as rapporté les plans de ces misérables.

- Oui, Excellence.

- Et tu souhaites certainement une récompense substantielle pour ce service que tu m’as rendu ?

- Oui… Excellence.


L’esclave se figea soudainement, et son visage se crispa de douleur. Ceri, elle, ne le lâchait pas du regard, concentrée sur la projection de son pouvoir à travers sa victime. Simplement par la pensée, elle compressait les organes internes du pauvre homme, qui se tordit rapidement sous la torture, sans pouvoir pour autant crier sa souffrance.

- Je te trouve bien effronté, pour croire qu’une vipère pathétique comme toi puisse m’être d’une quelconque utilité. Tu n’es rien, rien d’autre qu’une charogne sans foi qui gaspille l’air qu’elle respire.

Le rapporteur devint violacé à cause de son incapacité à respirer, du fait de la compression de ses poumons. Il tomba à genoux, se tenant le torse des deux bras, en train de convulser. Puis ses yeux roulèrent en arrière, un filet de sang suinta de ses lèvres bleutées, et il s’effondra devant le trône sans un son. Sans attendre d’ordre, deux soldats se saisirent du corps désormais sans vie, pour l’emmener hors de la vue de leur princesse. Ceri baissa brièvement les yeux sur le groupe de presqu’insurgés, avant de s’en détourner, faute d’intérêt.

- Qu’on remette ces vermines au travail. Je veux qu’ils en fassent deux fois plus que les autres, pour des rations deux fois moindres. Ils apprendront ce qu’il en coûte de défier ceux qui leur sont supérieurs.

Et c’en était fini. Les gardes relevèrent les esclaves agenouillés et les poussèrent vers la sortie en les invectivant. La cour prit congé, et Ceri regagna ses quartiers, plongée dans ses pensées. Elle n’ignorait pas que les absences répétées de son père étaient liées à la guerre qui faisait rage entre l’Empire des Sith, et la République et ses alliés Jedi. Mais elle pressentait qu’il y avait autre chose de bien plus important en jeu : le Seigneur Xarathel l’obligeait à assurer le devoir royal en son absence pour la préparer. Ce qui semblait étrange pour la jeune adolescente. Son père n’était pas encore âgé au point de se soucier de sa succession, et même si la guerre comportait des risques, il faisait plus partie de ceux qui commandaient que de ceux qui affrontaient l’ennemi.

L’esprit de la Sith était en proie à l’impatience, et son sang bouillait. Elle souhaitait plus que tout prendre part au conflit. Ecraser la République, affronter pour de bon des Jedi en chair et en os, conquérir des systèmes entiers. La guerre l’appelait, et si son père ne voulait rien savoir, elle n’attendrait pas indéfiniment l’occasion de prouver sa valeur.


III – Sur le front



La pluie battait sur le blindage du blindé impérial. A l’intérieur, Ceri se dandinait sur son siège, incapable de tenir en place. Sa persévérance arrivait à son terme, et les soldats autour d’elle pouvaient le sentir. Incapable de réfréner le bouillon d’émotions qui menaçait de la faire exploser, elle se leva, et se dirigea vers l‘avant du véhicule, allant à la rencontre du pilote et du mécanicien. Elle trouva ce dernier affairé avec un bloc de données, en train d’effectuer un diagnostic des systèmes de l’engin.

- Nous devons repartir ! cracha-t-elle sur un ton colérique.

- Navré, Excellence, mais avec ces marécages, le char s’est emb…


Le mécanicien ne put terminer sa phrase ; une force invisible lui comprimait la gorge, l’empêchant de respirer. Tout en se tenant au niveau de la compression, il vit la Sith, main tendue vers lui, le dévisager d’un regard incandescent.

- Nous sommes une cible facile pour la République ! Je me moque de vos excuses !

- Excellence, intervint un soldat, une navette ennemie approche de notre position !


Ceri relâcha la pression sur le mécano impérial, qui s’écroula contre la paroi derrière lui, inspirant à grand peine. La jeune Sith se rua de l’autre côté du char, jusqu’à atteindre une trappe ouvrant sur l’extérieur. Elle aperçut les deux autres blindés du convoi, également embourbés dans les marécages répugnants de Nim Drovis.

A dix-huit ans, la jeune Ceri avait été affectée à un bataillon impérial, pour participer aux affrontements contre la République. Mais ce qu’elle pensait être un glorieux combat s’était révélé jusque-là un fiasco total. Son convoi, comme de nombreux autres, avait été déployé sur la planète Nim Drovis, pour détruire un avant-poste républicain qui pourrait menacer le territoire impérial. Mais le commandement de l’Empire n’avait pas pris en compte le terrain marécageux, et les conditions météorologiques désastreuses de ce monde. Ceri et son unité étaient désormais embourbés, pris au piège dans des marais à découvert. Des cibles idéales pour les troupes de la République qui arrivaient vers eux.

Au loin, un petit vaisseau semblait se rapprocher d’eux. Utilisant les jumelles du soldat, Ceri l’observa en détail, confirmant qu’il s’agissait bien d’un vaisseau de transport de la République ; un appareil qui embarquait certainement des soldats. Focalisés sur l’engin volant, la Sith et ses hommes n’aperçurent pas les troupes de marais républicaines au sol, qui approchaient de leur position, camouflés par leurs armures dans la vase verdâtre. Le temps que Ceri sente, par le biais de la Force, des présences indésirables, il était trop tard.

Les premiers tirs de laser commencèrent à fuser dans tous les sens. Deux soldats impériaux furent abattus dès les premières salves. Les républicains, de véritables commandos d’élite, alignaient des tirs précis et mortels. Les combattants de l’Empire tombèrent les uns après les autres. Ceri, sabre laser en main, fit front contre les assaillants, mais ne put que protéger certains des siens face à l’intensité des tirs. Très rapidement, les guerriers de la République allaient prendre le dessus et les exécuter un par un.

Tout était déjà joué, à un détail près : la navette républicaine, aperçue plus tôt, fini par arriver au-dessus de la zone de combat. Ceri sentit sa dernière heure arriver, et fit appel à toute sa puissance, prête à emmener un maximum d’ennemis dans la tombe. Mais ce ne furent pas des soldats de la République qui sautèrent du vaisseau, mais bien de l’Empire. Les troupes de choc impériales se ruèrent sur leurs adversaires sans prévenir. A leur tête se trouvait un Seigneur Sith imposant, portant une armure intégrale avec des pointes sur les épaules, un masque métallique et une capuche rouge rabattue sur sa tête. Sans peur et sans doute, il dégaina son sabre laser, dont la lame écarlate éclaira le métal de son plastron. Il se jeta dans la mêlée avec un cri rauque, rapidement imité par Ceri qui avait redoublé de vigueur.

En très peu de temps, les commandos de la République furent exterminés par les Sith et leurs soldats, après un affrontement court et sanglant. Alors que Ceri achevait sa dernière victime d’un Eclair de Force, l’autre Sith et le reste des soldats impériaux se regroupaient vers la navette républicaine volée. La jeune femme les accompagna à bord, ce qui fut l’occasion pour l’imposant Seigneur de faire des présentations en bonne et due forme.

- Darth Marr, du Conseil Noir, se présenta le guerrier Sith avec une voix sombre, déformée par son masque. La Force était avec vous, mon amie : les autres convois n’ont pas eu la même chance.

- Ceri Xarathel, Dame de Begeren, répondit-elle en inclinant la tête. Que s’est-il passé ici ?

- Les services de renseignements n’ont pas été assez clairs sur les caractéristiques de cette planète, ni sur les forces en présence.

- Quelqu’un n’a pas bien effectué son travail, on dirait.

- Et ce quelqu’un paiera pour son incompétence, en temps voulu. Il dévisagea la jeune Sith, le temps d’une turbulence. Nos troupes sont prêtes, mais notre tête-de-pont a lamentablement échoué : nous sommes les deux seuls Sith sur place. J’ai besoin de vous pour me seconder, et diriger notre armée au sol.

- Vous pouvez compter sur moi, Excellence.


Alors que Ceri venait d’avoir un premier avant-goût des hautes sphères du pouvoir impérial, grâce à cette rencontre, la navette volée les emmenait, elle et ses alliés, jusqu’au camp de base de Marr, où étaient en train de débarquer les troupes de l’Empire, en vue d’un assaut massif sur la base de la République.


IV – La bataille de Nim Drovis



L’assaut préliminaire sur la base républicaine s’était déroulé sans encombre. Retranchés dans une petite ville convertie en place fortes, les combattants de la République avaient subi une frappe aérienne impériale, qui avait percé leurs défenses au sol. Les deux Sith s’étaient partagé leurs troupes pour mener l’assaut. La jeune Sith avait mis en place un plan simple mais efficace : Darth Marr entrerait par le nord de la cité, tandis que Ceri mènerait ses soldats par une ouverture au sud-est. Ils se rejoindraient ensuite au cœur de la forteresse ennemie, pour prendre définitivement le contrôle de la zone. Une fois la ville sous domination impérial, la République perdrait son principal point de ravitaillement sur Nim Drovis. Leur chaîne logistique brisée, les troupes adverses seraient, à la longue, dans l’obligation de capituler, incapables de tenir indéfiniment un état de siège.

Attaqués sur deux fronts différents, les républicains furent rapidement désorganisés. Bien que connaissant le terrain et bien installés, ils furent surpassés dès le début des combats par les forces écrasantes des impériaux. Marr mena un assaut direct et brutal, obligeant ses ennemis à reculer en abandonnant leurs positions. Ceri, à l’autre extrémité de la ville, opéra une tactique d’encerclement, divisant ses troupes en trois unités qui se dispersèrent pour former une cuvette, et ainsi piéger les soldats repoussés par Marr entre trois lignes de tir, les obligeant à se regrouper vers leur centre de commandement. Une fois la cité sous contrôle impérial, il ne leur resta plus qu’à investir la base d’opération de la République.

Ceri fut la première à faire pénétrer ses troupes dans l’enceinte fortifiée. Malgré les défenses mises en place, les troupes républicaines en pleine débandade n’eurent pas le temps d’organiser leur défense, et furent balayés par les vagues de soldats de l’Empire. La Sith, en première ligne, abattait de son sabre et de ses Eclairs chaque ennemi se trouvant sur son chemin. Elle sentait la puissance de la Force, la pureté de sa colère et la frénésie du combat l’alimenter un peu plus à chaque soldat tué. C’était pour elle presque une transe éveillée, un état second où elle ne faisait plus qu’un avec le côté Obscur, distribuant la mort et l’effroi. Enhardie par ce pouvoir qui coulait en elle comme son propre sang, elle oublia de se regrouper avec Darth Marr, poursuivant sur sa lancée meurtrière. Son unité effectua une telle percée dans les rangs adverses qu’elle se retrouva au cœur du centre de commandement de la République, dans une large salle où étaient installés des écrans de contrôle, une table de commandement stratégique, des caisses d’armes et des pièces d’artillerie légère. Au milieu de tout cela, les derniers soldats républicains de Nim Drovis se tenaient là, accompagnés de leur commandant Jedi humain. La présence de ce dernier provoqua une éruption de haine et de joie malsaine chez Ceri.

- Halte, Sith. Je suis le Chevalier Har…

- Vous croyez que votre nom m’intéresse ? Les mondanités ne vous sauveront pas. L’Empire aura Nim Drovis ; j’aurais votre tête !


Elle pointa sa lame écarlate vers son adversaire dans un air de défi. Le Jedi fronça légèrement les sourcils, avant de se saisir de son arme, en faisant jaillir une lame jaune scintillante avec un grésillement aigu. Les deux opposants se firent face à quelques mètres de distance, sans un mot, se défiant du regard. Etrangement, ce ne fut pas Ceri qui attaqua la première, mais bien le Jedi, qui empoigna son sabre de ses deux mains avant de se ruer sur la Sith. Les soldats des deux camps ouvrirent le feu les uns sur les autres, prenant des positions à couvert dans la salle. Ceri laissa approcher son adversaire au maximum, et au dernier moment effectua un bond au-dessus de lui, tourbillonnant avec grâce et agilité. Leurs lames s’entrechoquèrent durant le saut, provoquant un éclat lumineux dans la pièce. Reprenant ses appuis, la Sith opta pour une série de frappes rapides. Le Jedi fit volte-face, et les deux lames se heurtèrent à nouveau plusieurs fois, dans un échange de coups fulgurants. Telle une dance improvisée, les deux duellistes se forçaient l’un l’autre à reculer, esquiver ou adapter leur technique. Le Jedi était talentueux, mais se contentait d’une offensive timide, cherchant plus à désarmer qu’à tuer son adversaire. Ceri, de son côté, donnait tout ce qu’elle pouvait : il s’agissait de son premier Jedi, et elle espérait bien se montrer digne de l’éducation prodiguée par son père. Faisant appel au côté Obscur de la Force, elle puisa le plus d’énergie possible pour décupler ses forces et ses sens, redoublant de vigueur et de réflexes.

Les deux lames se bloquèrent soudainement, et les visages des deux combattants se retrouvèrent l’un en face de l’autre. Ils commençaient tous deux à fatiguer, le Jedi perdant en concentration et Ceri sentant ses forces quitter progressivement son corps de jeune femme menue. S’alimenter de la Rage de Force n’était toujours que temporaire, et elle perdrait bientôt le dessus. Réunissant sa haine et sa passion pour un ultime coup de sabacc, elle trouva la force de défaire le blocage des deux lames en poussant intensément vers sa gauche. Ce faisant, elle mit le Jedi en défaut, sa garde baissée l’espace d’un bref instant. Sans réfléchir, Ceri lui envoya un prodigieux Eclair à l’éclat indigo, alimenté par toute la puissance de son esprit et de son être. Le Jedi, sous la force du choc, lâcha son arme et fut projeté en arrière, avant de heurter violemment le mur le plus proche. Sonné, et souffrant de plusieurs fractures, il se retrouva au sol, adossé à la paroi. Levant les yeux, il aperçut à travers sa vision troublée la Sith, titubante et exténuée, s’approcher de lui, le sabre à lame rouge en main. Il échoua à se redresser, et encore plus à utiliser la Force pour la repousser. C’en était fini de lui.

- Il… n’y a pas… de mort…

Sans plus attendre, Ceri leva son arme au-dessus de sa tête, avant de l’abattre d’un seul coup sur le Jedi. Ce dernier, le torse entaillé par une large plaie cautérisée, roula sur son flanc gauche, rejoignant la Force dans un ultime soupir. La Sith, à bout de force, tomba à genoux devant son accomplissement, laissant glisser son sabre devant elle. Elle ne se souciait même pas de savoir si les soldats de la République avaient été éliminés, ou s’ils étaient sur le point de l’exécuter dans son dos. Elle avait épuisé toute son énergie dans ce combat. Force lui était de constater que les Jedi étaient de redoutables adversaires, mais également qu’il lui restait beaucoup de choses à apprendre sur le combat, et sur la Force. Cette épreuve avait également été une leçon pour elle ; elle comprenait qu’elle n’était pas invincible ou surpuissante. Du moins pas encore. Si elle comptait devenir une Sith’ari, l’être absolu régnant sur la galaxie, elle devait accroître sa puissance, ainsi que son intellect et sa volonté. La recherche du pouvoir ne cessait jamais réellement.

Elle sentit alors une présence derrière elle. Puis une main puissante se posa sur son épaule. La voix métallique de Darth Marr l’arracha à ses pensées.

- Vous vous êtes battue avec passion et ferveur aujourd’hui. Ce Jedi n’avait aucune chance. Il commença à se détourner, avant d’ajouter : L’Empereur sera certainement satisfait de vos accomplissements, Dame Xarathel.

Un sentiment d’orgueil et de satisfaction emplie la jeune Sith, soudainement portée par une énergie nouvelle. Elle récupéra son arme au sol, avant de se relever. Puis elle jeta un ultime regard au cadavre du Jedi, d’un air supérieur et méprisant. Se fendant d’un large sourire, elle se détourna à son tour. L’air de rien, le puissant Darth Marr venait de faire d’elle un Seigneur de l’Empire Sith.


V – Le péché de mon père



Quatre ans plus tard. Ceri Xarathel, enorgueillie par son nouveau statut au sein de la société impériale, avait commencé à vivre sa vie en dehors du cercle royal de Begeren. Elle passait beaucoup de temps sur Korriban, berceau de ses ancêtres et de sa famille, où elle s’entrainait plus intensément auprès d’instructeurs aux méthodes différentes de celles de son père. Elle étudiait l’histoire des sangs purs, désireuse de connaître leurs moindres secrets pour en faire, un jour, la race d’élus supérieurs qu’ils étaient censés devenir. Elle explora également les tombeaux des anciens Seigneurs Noirs, et les contrées désolées de ce monde aride et mortel, recherchant toujours plus de défis pour éprouver et parfaire ses compétences et sa maîtrise de la Force. Sa dernière pratique en date concernait le Flamusfracta, une technique consistant à faire exploser un objet ou élément quelconque, par le simple pouvoir de la pensée.

Elle fraya avec la haute société de Dromund Kaas, désireuse de découvrir à quoi ressemblait les sphères de noblesse Sith en dehors de Begeren. Bien entendu, elle fut extrêmement déçue en s’apercevant que, au cœur de la capitale impériale, tout n’était que jeu de pouvoir et coups de poignards dans le dos. Elle comprit très vite que l’Empire était gangréné par les luttes intestines entre Seigneurs Sith, luttes auxquelles même certains dirigeants militaires non-Sith prenaient part, espérant se retrouver dans les bonnes grâces d’un éventuel vainqueur. Ceri fut rapidement dégoûtée par la société impériale : les Sith et les officiers haut gradés véritablement patriotes se faisaient rares, et tout au sein de la culture impériale n’était que trahison et poursuite de statut social. La plupart des Sith de cet Empire ne cherchaient qu’à obtenir une place bien au chaud pour impressionner et se sentir puissants. Ils n’avaient cure du véritable pouvoir, ou bien simplement ils ignoraient ce qu’était le véritable pouvoir.

A la suite d’une campagne sur la planète Circarpous V, Ceri revint passer quelques temps sur Begeren, auprès de son père. Approchant de sa vingt-troisième année, modelée par ses études de la Force et l’intensité des combats, elle n’était plus l’adolescente impatiente qui avait goûté au sang pour la première fois en ces lieux, quelques années plus tôt. C’était une jeune femme élancée et sûre d’elle, au regard de feu et qui dégageait un sentiment de puissance et de prestance. Vêtue d’une longue robe luxueuse faite de vert et d’or, parée de ses plus beaux atours pour se présenter à son père et souverain, elle pénétra dans le palais royal de la capitale, accueillie par deux rangées de gardes impériaux qui s’inclinèrent respectueusement sur son passage. Sur son trône, le Seigneur Xarathel semblait lire le contenu d’un bloc de données tactile, l’air songeur. Lorsqu’il aperçut sa fille se présenter à lui, il abandonna toute occupation, et fit signe à tous les occupants de la salle de sortir. Ils ne s’étaient pas revus depuis plusieurs mois, et même si les Sith ne faisaient pas montre de tendresse envers leurs enfants, Xarathel n’éprouvait pas moins d’attachement pour son héritière si prometteuse. S’appuyant sur sa pique-sabre laser qui lui servait de sceptre, il se leva pour accueillir la jeune femme.

- Ceri, mon enfant. Te revoilà. Il la saisit par une épaule, la dévisageant avec un sourire et un regard plein de fierté. Regarde-toi, débordante de passion et renforcée par la victoire. Tu es certainement la créature la plus magnifique que la galaxie connaisse en cette heure.

- Inutile d’en faire trop, père. Ne préférez-vous pas connaître les détails de ma campagne sur Circarpous ?

- Je suis transporté de joie à l’idée d’entendre ton récit.

- Oh, je pense que vous allez apprécier. Les hérétiques de la République étaient plus nombreux, mais nous leur avons donné la leçon d’une vie. Darth Azamin est véritablement un stratège hors du commun. J’ai beaucoup appris à ses côtés.


Ceri se lança dans le récit d’une bataille spatiale aux proportions épiques, dans l’orbite de la planète Circarpous V. Relatant de ses faits d’armes aux commandes d’un intercepteur ISF Sith, elle remarqua à peine l’air absent de son père, qui n’écoutait que d’une oreille distraite. La jeune femme interrompit rapidement son histoire, car cela ne lui semblait guère normal. Habituellement, le Seigneur Xarathel était friand des exploits de sa fille dans la grande guerre opposant l’Empire à la République. Son manque d’attention cachait quelque chose.

- Dites-moi ce qui vous préoccupe, père.

Xarathel poussa un soupir de mécontentement. Il ne souhaitait pas impliquer sa fille dans ses affaires, pas encore. Mais il n’avait pas réellement le choix. Elle méritait de savoir, et il lui fallait des alliés. Il fit quelques pas devant son trône, avant de se résigner à révéler la vérité.

- Chère fille, tu ne dois jamais révéler à quiconque, ce que je suis sur le point de te dire.

- Ne tournez pas autour du pot. Allez à l’essentiel !

- Une telle ardeur… Il jeta un regard autour d’eux, s’assurant que personne ne les espionnait. J’ai eu vent par mes relations d’une terrible menace, qui plane au-dessus de nos têtes.

- Une menace pour l’Empire ?

- Pour la galaxie tout entière… Sa fille afficha un air troublé. Notre Empereur, Vitiate, n’est pas celui que l’on croit. Il nous a menti, à tous, depuis le début.

- Que voulez-vous dire par là ?

- Son Empire, ses sujet, ses armées, rien de tout cela n’a de valeur à ses yeux. Cette guerre n’est qu’un prétexte, pour lui permettre d’appliquer son véritable plan.

- Je ne comprends pas…

- Vitiate prévoit d’anéantir toute forme de vie dans la galaxie, par un rituel qui lui permettra de devenir un véritable dieu.


Ceri prit un instant pour peser les paroles de son géniteur. Ce qu’il prétendait lui paraissait impossible, mais son père en semblait convaincu. Pourtant, elle ne pouvait se résoudre à le croire ; l’Empereur était au sommet de la société impériale. Il était l’être absolu, et tous devaient lui vouer fidélité.

- Alors il deviendra Sith’ari, en conclu la jeune femme.

- Le dieu d’une galaxie morte, Ceri ! s’emporta le roi. Ce n’est pas tolérable, tu le sais. Nous sommes aussi destinés à la grandeur. Peut-être plus que lui !

- Comment osez-vous blasphémer, père ?! Il est notre Empereur, notre guide dans le conflit qui nous oppose à nos ennemis ancestraux !

- Cette guerre t’a aveuglé, fille ! Les beaux discours patriotiques et les parades t’ont détourné du droit chemin. Cet Empire est en train de pourrir sur ses fondations, abandonné par un Empereur qui n’en a déjà plus l’utilité ! Seule notre volonté compte dans cette histoire !

- Assez ! Ceri se détourna pour s’éloigner de son père. Je repars, l’Empire a besoin de moi.

- Ma fille…

- J’ose espérer que vous aurez les idées plus claires lors de notre prochaine rencontre, père ! Estimez-vous heureux que je ne vous dénonce pas pour avoir tenu de tels propos…


Dans un rare et bref instant de faiblesse, Ceri préféra ignorer le comportement aberrant de Xarathel, et décida de le laisser ruminer seul ses noires pensées. Rongée par une colère sourde, mais également par un léger doute, la jeune Sith se contenta de reprendre une navette pour Dromund Kaas. Elle avait accumulé suffisamment de haine pour sa prochaine bataille.


VI – La Furie de l’Empereur



Deux années de plus s’étaient écoulées. Ceri courait la galaxie, entre batailles intenses et recherche de savoirs liés à la Force. Elle était insatiable, infatigable, et sa soif de connaissance était inextinguible. Il en allait de même pour sa dévotion à la cause impériale : elle enchaînait les missions et les affectations sur les lignes de front, risquant sa vie lors d’affrontement intenses, qui incluaient souvent la présence de Chevaliers Jedi. Malgré les horreurs de la guerre et les dangers, elle faisait en sorte de toujours revenir indemne. Elle avait même appris à utiliser un pouvoir de guérison de Force, pourtant associé au côté Lumineux, pour soigner ses blessures les plus graves. Bien que compliqué à maîtriser, et lui demandant de puiser dans un autre aspect de la Force, ce don s’était révélé considérablement utile au quotidien.

Agée de vingt-cinq ans, Ceri commençait à devenir également plus sage et plus réfléchie dans ses actes et ses décisions. Ce qui la poussa à retourner sur Begeren, pour renouer avec son père dont elle n’avait plus eu de nouvelles au cours des deux années précédentes. La Sith se rendit donc sur le monde de son souverain, le fief de leur famille noble et de leurs serviteurs dévoués.

Lorsqu’elle arriva sur les lieux, dans la capitale, l’agitation était à son comble. Les gardes impériaux du palais étaient amassés autour des entrées, tandis que la population de serviteurs, de civils et de militaires se regroupaient devant l’enceinte, mus par la curiosité. Ceri put se frayer un chemin à travers la foule, reconnue et aidée par les soldats de son père qui l’escortèrent jusqu’au palais. Arrivée devant l’entrée principale, un officier de la garde l’informa de la situation.

- Navrée pour ce désordre, Excellence. C’est votre père.

- Que lui arrive-t-il ?

- Il a reçu la visite d’un Seigneur de Dromund Kaas. Personne ne sait qui il est. Et il a exigé que tout le monde quitte le palais. Je crois… que la situation est grave, Excellence.


Sans un mot, Ceri se rua à l’intérieur. Elle traversa le grand hall d’entrée jusqu’à un couloir, pour atteindre une antichambre qui menait à la salle du trône. Arrivée là, elle découvrit son père, sa pique-sabre émettant une lame orange à la lueur incandescente, en plein duel avec un autre Sith armé d’une lame rouge. L’autre était un sang pur, comme eux. Grand et imposant, son crâne était parfaitement chauve, et il avait des excroissances osseuses qui lui garnissaient tout le visage. Ses yeux rouges perçants fixaient le Seigneur Xarathel sans se détourner, tandis que les deux hommes échangeaient des frappes de la pointe de leurs armes. Approchant de la scène, Ceri s’empara de son sabre laser, et pointa l’arme vers l’arriviste qui menaçait son père.

- Reculez ou je vous détruis !

- Ce serait une erreur regrettable de vous en prendre à moi, renchérit le grand Sith d’un ton glacial.

- Ceri ! Cet homme est là pour m’assassiner ! Aide-moi !

- N’en faites rien, Dame Xarathel, ou vous rejoindrez votre père dans le néant pour vous être opposée à la volonté de l’Empereur.

- Ma fille ! Tue-le !


Les deux Sith échangèrent de nouveaux coups de sabre laser. Les lames s’entrechoquèrent à plusieurs reprises, émettant des grésillements prononcés et stridents. Ceri était indécise, en conflit entre sa dévotion envers l’Empire et sa loyauté envers son père. Face à un choix impossible, elle prit la décision la plus logique : les laisser s’affronter ; le plus fort gagnerait et mériterait de vivre, tandis que le perdant mourrait dans la honte et la médiocrité. Le Seigneur Xarathel, voyant sa fille ranger son arme, explosa de haine et de désespoir.

- Ceri, que fais-tu ?!

- Je ne peux m’opposer à aucun de vous ! Montrez-vous digne de votre sang et de votre puissance, père !

- Salle petite traîtresse ! Enfant indigne, tu me le…


Aveuglé par la colère, distrait par sa fille, Xarathel avait baissé sa garde durant le duel. L’autre Sith en profita pour lui asséner un coup précis et mortel dans le ventre. Ceri vit son père se tordre de douleur et lâcher son arme, avant de s’effondrer au sol. Agonisant, il tenait sur sa plaie brûlée une main tremblante. Il jeta un regard implorant à sa fille, qui s’agenouilla à ses côtés. Le grand Sith se contenta de les observer, rengainant son arme. La voix de Xarathel était faible et vacillante. La vie s’apprêtait à le quitter.

- Pourquoi, mon enfant ? Pourquoi défendre ce monstre qui veut nous consumer ?

- Peut-être avez-vous raison, père : peut-être que l’Empereur est une menace. Peut-être qu’il faut l’éliminer. Mais ici, en cet instant, il ne s’agit pas de lui…

- Je vois, ah… Il émit un petit rire saccadé, qui provoqua une nouvelle douleur. Tu t’es rangé du côté du plus fort. Le Seigneur Scourge… m’a affronté sans faillir, alors que moi, j’ai imploré ton aide… comme un vulgaire mendiant.


Ceri leva les yeux en direction de l’autre Sith, le dénommé Scourge. Celui-ci ne laissait transparaitre aucune expression, aucun sentiment quel qu’il soit. Pas même un peu de colère. Il se contentait d’observer la scène froidement, ses bras puissants croisés sur le plastron de son torse.

- Vous étiez le plus faible, père, continua Ceri, et vous deviez périr. Telle est la voie des Sith : seuls les forts survivent.

- Tu as été… bien formée, ma fille. Tu mérites de me succéder… De devenir un grand Sith… Mais tu dois… tu dois…

- Je ferais ce que j’ai à faire, père.


Elle le serra contre elle une dernière fois, puis le grésillement d’un sabre laser se fit entendre. Une lueur rouge transperça de nouveau le ventre de Xarathel, qui rendit son dernier souffle. Ceri éteignit son arme, et laissa choir le corps de son géniteur sur le sol, avant de se relever. Avec une pointe d’amertume, elle regarda son père, avant de porter son intérêt sur Scourge. Ce dernier n’avait pas bougé d’un iota, et son expression n’avait pas changé non plus.

- Intéressant, dit-il sur le même ton glacial. L’Empereur sera satisfait.

Scourge se détourna de la scène, pour se diriger vers la sortie du palais. Avant qu’il ne disparaisse, Ceri l’interpella une dernière fois.

- Je pensais devoir vous affronter. Elle vit Scourge s’arrêter et tourner légèrement la tête. Vous avez l’air de quelqu’un d’intelligent. Vous savez très bien que je n’ai pas foi en l’Empereur.

- Votre père a fait trop de bruit. Dans mon intérêt comme dans le vôtre, j’ose espérer que vous serez plus discrète que lui.

- Je ne comprends pas. ’’Votre intérêt’’ ?

- Au revoir, Dame Xarathel.


Sur ces dernières paroles pleines de mystère, le Seigneur Scourge quitta la pièce, laissant Ceri seule avec le cadavre de son père. Elle posa une dernière fois les yeux sur ce dernier, se baissa, et lui ferma les paupières. Elle se redressa, attira la pique-sabre laser à elle grâce à la Force, et se dirigea vers la sortie à son tour. Elle devait préparer des obsèques dignes de ce nom. Et annoncer la nouvelle au peuple de Begeren : son bien-aimé roi ne deviendrait jamais un dieu.


« Et à la fin, alors que les ténèbres m’emportent, je ne suis rien. »
– Darth Malak, Seigneur Noir des Sith –
Firris
Grade : Dame des Sith
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personnage
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Age: 38 ans
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Inventaire :
Firris
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Dim 29 Aoû - 21:19

Partie II – Darth Firris, Reine de Begeren



« C’est le titre du pouvoir. Il exprime l’autorité et est couronné par le jugement de l’histoire. Il symbolise la transformation. »
– Darth Bane, fondateur de la Règle des Deux –


I – Couronnement


Ceri se tenait debout devant son peuple. En haut des marches du palais de Begeren, elle pouvait voir la place et les rues attenantes qui étaient noires de monde. La foule scandait son nom, ou tout du moins le nouveau nom qu’elle devait désormais porter. Darth Firris, Dame des Sith et Reine de Begeren, récompensée pour avoir réduit au silence son père blasphémateur, opposant au règne incontestable de l’Empereur Vitiate. C’était la version officielle de l’histoire au sein de l’Empire, et cela lui convenait parfaitement. Pour l’heure, tout ce qui lui importait était d’être couronnée, et de prendre ses fonctions le plus rapidement possible. Une reine avait toujours beaucoup à faire.

A ses côtés se tenait sa cour royale, les fidèles serviteurs de sa famille, qui n’avaient qu’à peine sourcillé lorsqu’on leur avait annoncé la mort de leur précédent souverain. Ainsi allait les choses au sein de la société Sith : certains périssaient, d’autres les remplaçaient, et le cycle de vie et de mort continuait inlassablement. Auprès de Ceri se trouvait également un Garde impérial, guerrier en armure écarlate intégrale faisant partie d’un corps d’élite, désigné par l’Empereur en personne. Ce Garde était un humain aux cheveux courts et aux yeux jaunes perçants. Il s’adressait à la foule. A ses côtés, un droïde protocolaire impérial se tenait près d’un petit caisson métallique d’où émanait une forte chaleur.

- Peuple de Begeren ! clamait le Garde impérial d’une voix puissante et solennelle. En ce jour, béni par l’Empereur tout-puissant, nous sacrons l’honorable Ceri Xarathel ! Par ses actes, par sa passion et par sa volonté, cette grande Dame des Sith a démontré son incontestable dévotion à l’Empire !

Il fit un signe au droïde, qui se tourna vers l’étrange caisson. Il en tira une sorte de longue pince en métal forgé, qui tenait une tiare en aurodium chauffée à blanc. Ceri connaissait le rituel que son père lui avait expliqué. Elle s’y était préparée pendant des années, et la douleur ne l’effrayait pas, bien au contraire : ce serait un honneur pour elle de porter un tel ornement, symbole de noblesse, de puissance et de souffrance qui alimente le pouvoir du côté Obscur. Le Garde impérial saisit la pince métallique, faisant de nouveau face à la jeune Sith.

- Par la volonté de l’Empereur et les pouvoirs qu’il me confère aujourd’hui, tu n’es plus Ceri Xarathel ! Tu répondras désormais au nom de Darth Firris, Dame des Sith, Reine de Begeren, conquérante de Nim Drovis et Circarpous !

Ceri posa un genou à terre, et le Garde appliqua alors d’un seul geste, vif et d’une extrême précision, la tiare chauffée à blanc sur le front de la Sith. La douleur qu’elle ressenti fut la plus insupportable qu’elle ait alors connue. La scène ne dura que quelques secondes, mais il lui sembla qu’une torture éternelle lui était infligée, comme si l’on versait de l’acide sur son visage. La tiare s’appliquait sur son front en remontant sur les extrémités extérieures, et une pointe descendait sur l’arête de son nez ; cette zone sensible brûla si intensément qu’elle crut qu’on lui tranchait le visage en deux dans le sens de la hauteur. En appelant à toute sa fureur, canalisant comme jamais sa rage et ses passions, la Sith désormais nommée Darth Firris serra les dents à s’en faire imploser la mâchoire, retenant du plus profond de son être ce hurlement de douleur qui souhaitait lui échapper. Invoquant la puissance de la Force, elle guida son pouvoir de guérison durant l’application de la tiare, soignant la brûlure du rituel au fur et à mesure, fusionnant le métal à sa peau avec une perfection artistique.

Lorsque le Garde impérial retira la pince, il put apercevoir que la tiare d’aurodium était parfaitement fusionnée avec la peau de Firris, sans qu’aucune trace ou séquelle ne subsiste autour de la zone de fusion. Impressionnée par une telle prouesse de puissance et de volonté, il ne put que s’incliner devant la Sith, ébahit par cet accomplissement.

Darth Firris se ressaisit, et posa machinalement une main sur le bijou qui ne faisait désormais plus qu’un avec son corps. Le métal encore chaud provoqua une sensation douce et apaisante, qui remonta du bout de ses doigts jusqu’au plus profond d’elle-même. Elle pouvait sentir le côté Obscur en elle imprégner cet objet, cette nouvelle extension de son être. Elle exigea qu’on lui apporte sa pique-sabre, ordre exécuté par l’un de ses serviteurs royaux. Elle admira un instant la longue arme plaquée de mythra doré, avant d’en faire jaillir la lame orangée. Puis elle la brandit au-dessus de sa tête, dans un geste de supériorité à l’attention de son peuple.

- Gloire à Darth Firris ! scanda le Garde impérial. Gloire à votre Reine !

Ce fut l’ovation. La Sith regarda la foule en ébullition pendant un instant, avant de lancer un regard vers le Garde en armure. Une pensé amusée lui traversa l’esprit, et elle fit l’effort de cacher le sourire qui commençait à se dessiner sur ses lèvres. Elle possédait Begeren, le titre de Darth et une influence grandissante. Avec du temps et une bonne stratégie, rien ne pourrait l’empêcher d’atteindre son objectif ultime : détrôner l’Empereur Vitiate, et devenir une déesse vivante.


II – Devoir et ambition


Année 3660 avant la bataille de Yavin. Alors que la guerre battait son plein, et que l’Empire et la République s’empêtraient toujours plus dans le conflit, Firris consolidait sa base de pouvoir, année après année. La population de Begeren, dévouée à sa reine bien-aimée, ne cessait de s’enrôler dans l’armée impériale, démontrant de grandes qualités au combat ; quelques officiers gradés de la flotte impériale, ainsi que de puissants Sith déployés sur le front, étaient eux-mêmes de Begeren. La Dame Sith avait joué de ses relations construites au fil du temps pour se faire un nom au sein de la société impériale. Froide et mystérieuse, ne laissant jamais quiconque l’approcher ou la connaitre plus que nécessaire, elle avait la réputation d’être une stratège calculatrice, et une puissante utilisatrice de la Force. Lentement mais sûrement, au gré de son influence, elle tissait la toile de son grand plan, attendant patiemment son heure.

Firris, qui entamait sa trente-deuxième année, se trouvait sur Dromund Kaas. L’état d’urgence avait été décrété : les forces de la République avaient percé le blocus mandalorien de la Voie Hydienne, ouvrant ainsi la porte à une invasion massive du cœur de l’Empire Sith. Tous les combattants disponibles, toutes les flottes et tous les Sith devaient être prêts au déploiement, dès que les républicains feraient leur apparition. En attendant l’heure fatidique, Firris s’était frayé un chemin au sein de la Citadelle impériale, centre du pouvoir des Sith dans la capitale. De nombreux acolytes et Seigneurs s’agitaient en ce lieu ; la tension et la colère étaient palpables par le biais de la Force. Tous se préparaient au pire, en appelant à leurs émotions les plus fortes et les plus noires. Dromund Kaas était un véritable pot-pourri de passions canalisées, qui ne demandaient qu’à exploser au visage de la République.

Au détour d’un couloir, elle croisa deux jeunes acolytes Sith à couteaux tirés : un Chagrien et une Dévaronienne, prêts à en découdre des suites d’une quelconque querelle. Firris pouvait sentir leurs émotions brûlantes à plusieurs mètres de distance, comme deux astres solaires irradiant toute la zone. A l’approche de ce duo extrêmement tendu, elle les vit sortir leurs sabres pour en finir, sous les regards curieux et divertis des autres Sith aux alentours. Ils étaient prêts à se frapper de leurs armes, lorsque Firris intervint, parant les deux lames pourpres par celle, orange, de sa pique-sabre.

- Gardez cela pour les Jedi, tonna-t-elle froidement.

- Ce sale rat m’a manqué de respect ! éructa la Dévaronienne.

- Et cette chutta a insulté mon maître ! renchérit le Chagrien.

- Quelle ardeur, quelle… tension, analysa Firris avec une voix légèrement plus suave. Ne pourriez-vous pas régler ce conflit par… d’autres moyens ? Les deux Sith se dévisagèrent d’un regard scintillant. Vos morts ne nous serviront pas, contrairement à vos passions.


Les acolytes rangèrent leurs armes, et la Dévaronienne invita son adversaire Chagrien à la rejoindre dans ses appartements, pour ’’décider du score final’’. Rien ne les empêcherait de s’écorcher vif plus tard, mais Firris ne pouvait guère faire plus. Ces moments de grandes tensions, chez les Sith, étaient à double tranchant : les guerriers étaient plus en phase que jamais avec le côté Obscur, mais ils risquaient toutefois d’évacuer leur trop-plein d’émotion sur leurs pairs. La Sith regarda les deux acolytes s’éloigner à travers la Citadelle, lorsqu’une voix sombre et métallique s’adressa à elle dans son dos. En se retournant, elle découvrit un imposant guerrier Sith, pâle et chauve, qui la dévisageait de ses yeux jaunes. Il portait un genre de masque respirateur qui lui couvrait la mâchoire et le nez, et une armure de combat Sith ornée d’une large cape.

- Je suis heureux de voir que certains trouvent encore des solutions inventives pour régler nos conflits, annonça le guerrier.

- Darth Malgus, je ne pensais pas vous voir ici. Ord Radama a été un sacré revers pour vous.

- Ce n’est que partie remise. Pour l’instant, je dois faire mon devoir, et défendre l’Empire.


Ils marchèrent côte à côte, s’éloignant des lieux bondés pour pouvoir discuter en toute tranquillité. Firris devait admettre qu’elle connaissait peu Malgus ; en tant que guerrier, ce dernier était souvent déployé sur les champs de bataille. Certaines de ses idées contraires aux doctrines impériales lui valaient aussi d’être évités par les autres Sith, ou de voir sa réputation ternie. Pour Firris, c’était un allié potentiel dans l’élaboration de son plan.

- Vous avez été très active depuis votre nomination en tant que Darth, enchaîna Malgus en rentrant dans le vif du sujet. On dit que votre influence s’étend à travers tout l’Empire.

- Les Sith et les impériaux reconnaissent la puissance, Malgus. J’ai travaillé dur, et fait des sacrifices pour obtenir cette puissance.

- Je ne vous reprocherait pas d’être l’un des meilleurs Sith de cette génération. Mais… Des rumeurs circulent, à votre sujet.

- Ah oui ?

- On raconte que vous posez beaucoup de questions. Au sujet de l’Empereur, en particulier.


Firris ne répondit pas, alors qu’ils atteignaient un grand balcon en extérieur, avec une vue imprenable sur la capitale et le ciel orageux zébré d’éclairs. Elle savait très bien que Malgus prêchait le faux pour obtenir le vrai, car elle ne posait pas de question à propos de l’Empereur. Son plan reposait sur son fidèle peuple de Begeren, dont elle infiltrait progressivement des membres dans toutes les strates de la société impériale. Elle n’avait pas besoin de se montrer indiscrète en interrogeant grossièrement le premier venu : ses serviteurs recueillaient pour elle toutes les informations nécessaires. C’était un plan à long terme, risqué et complexe, reposant sur de nombreux pions qui pouvaient s’avérer faillibles. Mais s’ils échouaient, elle savait qu’il y en avait toujours d’autres pour les éliminer et les remplacer.

- Dites-moi le fond de votre pensée, Seigneur Malgus.

- Je pense que votre ambition dépasse celle de tous les autres Sith ici présent, moi y comprit. Il regarda autour d’eux, s’assurant que personne ne les écoutait. Je pense que vous cherchez à renverser l’Empereur.

- En voilà une idée ! rigola Firris en feignant la surprise.

- N’insultez pas mon intelligence, Firris. J’ai également de l’influence, contrairement à ce que beaucoup pensent. Et j’ai compris votre petit manège.

- Et donc ? Vous comptez me tuer ? Ou me faire la morale ? Me dénoncer, peut-être ? Malgus ne répondit pas. Nous savons tous les deux que cet Empire est malade, gangréné de l’intérieur par les luttes de pouvoir et les conflits d’intérêt. Si nous gagnons la guerre, ce sera grâce à l’incompétence de la République, et au millénaire de préparation qui nous a précédé.

- Je ne vous contredirais pas à ce sujet.

- Que me voulez-vous, alors ?

- Vous dire de redoubler de prudence. Firris prit un air interrogateur. Je suis curieux de voir si votre ambition portera ses fruits.

- Vous ne comptez pas me dénoncer ?

- Si vous réussissez, je pense que vous ne pourrez pas faire empirer les choses. Et si vous échouez, la situation ne changera pas. Il y a tout à gagner, et rien à perdre.

- Si vous êtes de mon avis, pourquoi vous, vous ne voudriez pas détrôner Vitiate ? Vous pourriez être… l’Empereur Malgus.


Leur conversation fut interrompue par une puissante sirène, qui résonna à travers toute la cité. Firris et Malgus sentirent tous les occupants de la Citadelle se mettre en branle, dans un puissant soubresaut qui fit trembler le voile de la Force. Une voix masculine au fort accent impérial se fit alors entendre à travers les haut-parleurs du bâtiment.

- Alerte de niveau Aurek : la République a investi le système Ziost !


III – L’Empire contre-attaque


Le siège de la planète Ziost, mis en place par la République, n’avait duré que quelques jours. La flotte républicaine avait harcelé sans cesse les villes en surface par l’emploi d’escadrons de chasseurs et de bombardiers, seuls vaisseaux assez petits pour éviter facilement les tirs d’artillerie sol-air. La bataille finale avait été purement spatiale : la flotte impériale, menée par les Sith Darth Marr et Darth Angral, était intervenue pour chasser les vaisseaux de la République du système. Firris avait pris part au combat, en tant que pilote de chasse, tout comme Malgus. Elle souhaitait plus que tout voir leurs ennemis repoussés loin du territoire Sith ; si la République menaçait Begeren, cela risquait de compromettre les plans de Firris concernant l’Empereur. Par chance, la bataille avait tourné court, les forces adverses préférant se retirer plutôt que de perdre de précieuses ressources dans une manœuvre inutile.

Malheureusement, le retrait de Ziost n’avait servi qu’à couvrir l’ouverture d’un autre front. Sur la planète Ashas Ree, la République avait opéré une tête-de-pont, réussissant à s’implanter durablement en surface. Seule la réactivité de Malgus et Firris avait permis de sauver une partie des effectifs militaires d’Ashas Ree. Les deux Sith devaient désormais diriger une contre-offensive désespérée au sol, tandis que les flottes impériales faisaient tout leur possible pour repousser les vaisseaux de la République hors des systèmes de l’Empire. Ils menaient tout deux une colonne de blindés, de troupes, de guerriers Sith et de droïdes de guerre à travers une gorge rocheuse, abrités sous un dôme protecteur d’énergie, énorme bouclier projeté par un imposant générateur fixé sur l’un des blindés. A l’extérieur du dôme, des canonniers et des pièces d’artillerie de la République pilonnaient le convoi impérial depuis des positions en hauteur, provoquant des éclats blancs lumineux chaque fois qu’un projectile heurtait l’écran déflecteur.

- Combien de temps tiendrons-nous, à ce rythme ? demandait Firris.

- Aussi longtemps que nécessaire, répondit Malgus. Il nous faut atteindre le prochain dépôt d’armes, qui est encore à vingt klicks d’ici. Là nous pourrons faire le plein de munitions et de vivres, et lancer notre contre-attaque sur les forces ennemies.

- La République défendra ce dépôt avec tout ce qu’elle a.

- Auriez-vous peur que cette bataille nuise à vos chères ambitions ?

- Malgus, la seule peur que je connais, c’est celle que je vois dans les yeux de ces infidèles, chaque fois que je leur ôte la vie…


La campagne d’Ashas Ree dura presque soixante jours. Grâce à leur ténacité, Malgus et Firris purent mener leur convoi au travers des lignes ennemies, et reprendre de nombreuses places fortes de la planète, les unes après les autres. Ils profitèrent des combats pour essayer d’atteindre le commandant des envahisseurs républicains, un Maître Jedi du nom de Ven Zallow. Malgré leurs tentatives, le Jedi et ses Chevaliers prirent la fuite lorsque la flotte impériale arriva en renfort. Mais même s’ils échouèrent à capturer leur cible, les deux Seigneurs Sith réussirent à délivrer la planète des occupants de la République, par la force. Des suites de cette victoire, l’Empire put définitivement chasser ses ennemis de ses systèmes, les repoussant jusqu’à Rhen Var, Serenno et Telos.

Une fois la contre-offensive terminée, Darth Malgus reparti sur le front, chargé de traquer Ven Zallow sur Serenno, et de reconquérir Ord Radama par tous les moyens nécessaires. Malgré ses tentatives, Firris ne put rallier le Seigneur Sith à sa cause : Malgus, en dépit de ses idées controversées, ne souhaitait pas s’impliquer dans un complot qui pouvait menacer l’Empire de l’intérieur. Une perspective intéressante, que la Sith n’avait jamais envisagé ; son grand plan pour nuire à l’Empereur pouvait potentiellement nuire à toute la structure impériale. Même si son ambition était gigantesque, Firris ne voulait en aucun cas anéantir l’Empire des Sith, aussi imparfait soit-il. Son objectif était Vitiate, et seulement lui.

Après les événements d’Ashas Ree, Firris resta au sein du territoire impérial, offrant les services de Begeren pour aider à la reconstruction sur Ziost, et aussi Korriban, que la République avait faite bombarder durant les sièges ; une occasion supplémentaire d’infiltrer de nouveaux fidèles sur deux mondes Sith d’importance. L’Empire sauf, les Jedi et leurs troupes en déroute, la Dame Sith pouvait de nouveau se concentrer sur son principal objectif : la recherche continue du pouvoir et de la divinité.


IV – Un écho du passé


Quatre ans plus tard. Le conflit entre l’Empire et la République prenait une ampleur sans précédent, alors que les armées impériales commençaient, petit à petit, à rogner les frontières les plus intérieures des territoires républicains. Le vent commençait à tourner pour l’institution millénaire de la République, et nombreux étaient ceux qui voyaient les Sith sortir vainqueurs de la guerre.

Cette année-là, un soir où Firris méditait sur le côté Obscur, et sur l’élaboration continue de son plan, elle entendit l’écho d’une voix à travers la Force. Un léger murmure, presque imperceptible, faible et vacillant, comme s’il peinait à atteindre la surface de Begeren. Curieuse de savoir ce qu’elle avait entendu, et voulant surtout s’assurer qu’elle ne devenait pas folle, Darth Firris s’isola plusieurs jours dans son palais sans voir personne, occupée à méditer sur la Force, concentrant tout son être sur cette voix lointaine qui essayait de lui parvenir. La tâche fut complexe, et la persévérance de la Sith fut mise à rude épreuve. Six jours durant, elle resta seule à communier avec la Force, sans boire ni manger, focalisant tous ses sens sur cet écho, ce fil insaisissable qui semblait la narguer. Quant enfin son âme fut parfaitement accordée avec l’énergie même de la Force, Firris réussit à concentrer son esprit sur cette voix qui l’avait touché. Un chuchotement qui se répercutait à travers l’espace et le temps, qui ne prononçait qu’un seul mot.

- Katarr.

La semaine qui suivit, Firris quitta Begeren à bord d’un vaisseau de la République volé ; une réquisition de l’armée impériale fort utile en temps de guerre totale. Après avoir effectué de nombreuses recherches sur le terme ’’Katarr’’, elle était tombée sur des archives républicaines volées, qui mentionnaient l’existence d’une planète portant ce nom, dans la Bordure Médiane. Pourtant situé derrière les lignes ennemies, ce monde sans importance n’était ni visité ni exploité par la République, ce qui avait attisé la curiosité de la Sith. Elle ne disposait pas de plus d’informations sur le sujet, mais elle ne comptait pas abandonner. Quelque chose – ou quelqu’un – était entré en contact avec elle par le biais de la Force, pour l’envoyer là-bas. Elle devait comprendre pourquoi.

Utilisant un itinéraire comprenant plusieurs sauts hyperspatiaux, dans le but d’éviter toute rencontre inopportune avec la République, Firris entreprit un voyage d’une douzaine d’heures à bord de son petit vaisseau volé. Durant le vol, elle se surprit à être aussi impatiente qu’une enfant à qui l’on offre un cadeau. Elle qui avait apprit à tout planifier, tout anticiper sans jamais se laisser surprendre, n’avait plus depuis longtemps connu cette sensation de découverte, lorsque quelque chose d’inattendu et surprenant vous tombe dessus, sans prévenir. Faisant les cent pas dans la navette, elle s’était résolue à méditer de nouveau, espérant entrer en nouveau en contact avec la voix mystérieuse. Mais son esprit était bien trop agité. Elle se rendit compte que là où elle était, seule dans l’espace, loin des manigances impériales et des complots des Sith, loin de son grand plan pour atteindre la divinité, elle se permettait d’évacuer la pression accumulée. Vivre au quotidien dans une société de traîtres et de scélérats sans scrupules, à devoir surveiller ses arrières à chaque pas, était épuisant pour l’esprit. Une grande partie du potentiel des Sith était employée à surveiller les autres et leur survivre, à accumuler du pouvoir inutilement dans le seul but de rivaliser avec ses rivaux. Firris profitait de cette introspection pour se rendre compte, à quel point elle s’était éloignée de l’image qu’elle se faisait, à l’origine, de sa vie en tant que Seigneur Sith. Elle était entrée dans les jeux de pouvoirs des Sith, à tel point qu’elle en avait elle-même créé un.

Sa petite séance spirituelle lui avait certainement fait perdre la notion du temps, car la console d’hyperespace du vaisseau émit un avertisseur sonore, signalant une sortie imminente de vitesse supraluminique. Firris s’installa aux commandes, priant ses ancêtres pour que la République ne patrouille pas dans le secteur. Lorsque l’appareil quitta le tunnel hyperspatial, la Sith se retrouva face à une planète à la teinte grise et terne, dont l’atmosphère semblait balayée par des vents brutaux. Elle n’en était pas certaine, mais depuis l’orbite, Katarr ressemblait à un monde mort. Résolue à aller au bout de cette histoire, elle amorça néanmoins sa descente vers la surface. En approchant du sol planétaire, une sensation angoissante commença à la saisir à travers la Force : elle ignorait encore les détails, mais elle était convaincue qu’un événement cataclysmique s’était produit à cet endroit.

La navette républicaine se posa de façon chaotique sur la surface morte de Katarr, ballotée par des vents violents chargés de poussière. Vêtue d’une large cape et d’une capuche rabattue sur sa chevelure, équipée d’un masque respirateur et de lunettes de protection, Darth Firris s’aventura hors de l’engin, tenant d’une main le tissu qui couvrait son crâne. Elle se trouvait au milieu d’une plaine aride clairsemée de ruines effondrées, sûrement ce qu’il restait d’une cité. Et il n’y avait rien d’autre : pas âme qui vive, pas de plantes, pas d’animaux. Sur ce monde, la Force était présente, mais muette, car elle ne se répercutait à travers aucun être vivant, exceptée Firris elle-même à ce moment précis. Mue par la curiosité, la Sith s’aventura avec prudence à travers les restes de civilisation, utilisant sa pique-sabre comme une canne, les vents poussièreux l’empêchant de voir correctement où elle mettait les pieds. Cependant, elle eut à peine fait quelques mètres que la voix mystérieuse, apparemment féminine, s’adressa à nouveau à elle. Non plus dans son esprit, mais oralement, à l’endroit où elle se trouvait.

- Vous êtes venue. Bien.

Firris fit volte-face, sa lame orange jaillissant au même instant. Et elle n’en crut pas ses yeux ; face à elle se tenait une femme, dont l’apparence était bleutée et translucide. Sans baisser son arme, elle scruta l’esprit de Force qui venait de lui apparaître. Ce ne pouvait être un esprit Sith, en cela que les Sith dont le fantôme subsistait après la mort restaient rattachés à certaines possessions matérielles, certains objets particuliers ; ils ne pouvaient, en temps normal, aller et venir à travers l’espace. La réponse s’imposa d’elle-même à Firris.

- Que me voulez-vous, Jedi ?

- Oh, il y a bien longtemps que je ne suis plus une Jedi. Je suis… plus, aujourd’hui.

- Qui êtes-vous ?

- Mes amis m’appellent Meetra. L’esprit leva les yeux vers le ciel grisâtre. Ne serions-nous pas mieux à bord de votre vaisseau ?


Puis la dénommée Meetra disparut sans prévenir. Interloquée par ce qui venait de se produire, Firris resta, pendant un instant, figée sur place, sa pique-sabre toujours allumée et pointée devant elle. Recouvrant ses esprits, la Sith désactiva son arme, et rebroussa chemin en direction de la navette républicaine. Les vents redoublant de vigueur la ralentirent plus qu’elle ne l’aurait souhaité ; cela lui rappela les marécages impraticables de Nim Drovis. Lorsqu’elle atteint enfin son vaisseau, elle s’assit dans le sas d’embarquement pour souffler, et retirer tout l’attirail qu’elle portait au visage. Elle prit également un moment pour réfléchir. Car il s’agissait d’un esprit Jedi, après tout. Et s’il s’agissait d’un piège ? Ou d’un simple canular ? Peut-être qu’aucun vaisseau ne pouvait quitter cette planète, que les Jedi leurraient ici les Sith trop curieux pour se débarrasser d’eux. La méfiance et la paranoïa l’assaillirent brièvement, avant que son pragmatisme glacial remonte à la surface : elle était sur place, de toute manière. La meilleure chose à faire était donc de résoudre ce mystère, d’obtenir des réponses.

Elle se redressa, puis se dirigea vers le poste de pilotage du vaisseau. Là, elle trouva l’esprit dénommé Meetra, qui observait le paysage apocalyptique, les mains croisées dans son dos. Lorsque Firris fit irruption, le fantôme se retourna, mais pas comme le ferait un être matériel ; à la place, ses deux faces semblèrent s’interchanger au cours d’une subtile ondulation à la surface de son image.

- Une sang pur ? Meetra marqua une courte pause. Très pur, d’après la Force. Il y a une grande puissance en vous, Dame Firris.

- Vous savez qui je suis ?

- Évidemment. Je vous ai bien contacté.


Firris leva les yeux au ciel, consciente de la stupidité de sa question, avant de reprendre la conversation.

- Pourquoi moi ? Je suis Sith, après tout.

- Je vous observe depuis un certain temps, Firris, et je sais ce qui occupe votre esprit depuis plusieurs années déjà. Lui.

- Vous parlez de Vitiate ?

- Oui.

- Je suppose que vous le connaissez, alors…

- J’ai essayé de le détruire, jadis. J’ai échoué, trahie par l’un des vôtres, qui a préféré s’associer à l’Empereur pour sa survie.

- Il ne se nommerait pas Scourge, par hasard ?

- Vous avez eu affaire à lui…


Firris ne répondit pas, son esprit assaillit par les souvenirs de la mort de son père. Ces images firent surgir en elle une puissante colère, accompagnée de façon surprenante par un profond chagrin. Ces émotions n’échappèrent pas à Meetra.

- Celui qui se fait aujourd’hui appeler la Furie de l’Empereur est un être cruel et implacable. Ne croyez pas à ses mensonges…

- Pourquoi m’avoir fait venir ici ? interrompit Firris.


L’esprit se tourna de nouveau vers la vitre du cockpit, pour observer une fois de plus le spectacle de désolation de Katarr. Firris attendit une réponse, mais Meetra resta muette. La Sith s’approcha lentement d’elle, scrutant elle aussi ce monde mort. Elle repensa alors à ce que son père lui avait dit avant de mourir, de nombreuses années plus tôt : que Vitiate prévoyait de ravager la galaxie, de détruire tout ce qui y vivait.

- C’est… Lui, qui a fait ça ? questionna la Sith.

- Non. Pas ici, en tout cas. Firris la laissa continuer. Ici, sur Katarr, eut lieu un grand Conclave de l’Ordre Jedi, il y a trois cents ans de cela. Un grand débat entre tous les Maîtres et Chevaliers qui avaient survécu à la Guerre Civile des Jedi, pour décider de la nouvelle organisation de l’Ordre.

- Que s’est-il passé ?

- Un Seigneur Sith se nourrissant de la Force, Darth Nihilus, découvrit la présence des Jedi, et ’’dévora’’ toute vie sur Katarr pour assouvir sa faim. Il n’a laissé derrière lui que ce rocher sans vie.

- Je suppose que ce Nihilus est mort, depuis…

- Je l’ai détruit, en l’affamant. Firris leva un sourcil curieux. C’est une longue histoire.

- Mais quel est le rapport avec Vitiate ? Vous dites qu’il a fait la même chose ailleurs.

- Sur un ancien monde Sith appelé Nathema, oui. Il s’est servi d’un rituel obscur, sacrifiant tous les Sith de la planète. Cela a ravagé la surface, et tué tous les êtres vivants qui s’y trouvaient, comme sur Katarr. Tout cela pour acquérir l’immortalité.


Firris réagit immédiatement à cette dernière phrase, et tout commença à faire sens dans son esprit. Son père devait avoir découvert le sombre secret de l’Empereur, et tenté de l’exposer au grand jour, ou peut-être de l’arrêter lui-même. Toutefois, la Sith repensa également à la destinée qui devait être la sienne. Son ambition était de devenir une Sith’ari, de régner sur la galaxie en déesse absolue. Le sacrifice d’une seule planète était peu cher payé pour atteindre le pouvoir ultime.

- Ce pouvoir n’en vaut pas la peine, lâcha Meetra, comme si elle lisait les pensées de la Sith. Nihilus s’est laissé dévorer par sa propre puissance, devenue incontrôlable. Et il en sera de même pour Vitiate.

- Comment pouvez-vous en être aussi sûre ?

- A votre avis, pourquoi a-t-il lancé son Empire dans une guerre meurtrière contre la République ? Firris ne répondit pas, mais elle connaissait la réponse. Il veut se servir des victimes du conflit pour alimenter de nouveau son rituel. Il n’a que faire des autres créatures, des êtres vivants. Son seul but est d’échapper à la mort par tous les moyens.

- Échapper à la mort est le but de tout Sith.

- Même si cela implique de détruire l’univers ?


La Sith resta une fois de plus silencieuse. Elle voulait répliquer, mais le bon sens de Meetra ne pouvait être contré : à quoi bon devenir une divinité, s’il n’y avait plus de mortels à gouverner ? Firris se résolu à accepter le point de vue de l’esprit, au moins sur un détail : le rituel employé par Vitiate était une aberration. Elle trouverait un autre moyen de devenir immortelle. En attendant, il lui fallait débarrasser l’Empire et la galaxie de ce monstre dévoreur de mondes.

- J’ai une dernière question : pourquoi m’avoir fait venir sur Katarr, et pas sur cette Nathema ? Si c’est bien là que l’Empereur a usé de son pouvoir…

- Nathema est dans un pire état que Katarr, je le crains. Vitiate ne l’a pas seulement ravagé ; il a absorbé la Force elle-même sur la planète.

- Donc Nathema serait un… trou béant dans la Force ?

- Oui. Je n’aurais pu vous contacter là-bas. Et si l’Empereur surveille toujours ce monde, vous auriez été en danger.

- Je n’y comprends rien. Pourquoi être venue vers moi ? Je suis Sith, j’aurais pu simplement vous ignorer et repartir.

- Vous êtes actuellement la seule dans la galaxie qui sache ce qu’Il est vraiment, et qui consente à s’opposer à Lui. Je n’approuve pas ce que vous êtes, ni vos motivations. Dans un sens, vous me rappelez Scourge. Mais vous êtes Son ennemie, et ça me suffit pour le moment.

- Vous prenez un risque.

- Je ne suis plus à ça près, fit Meetra avec un sourire. Je dois vous laisser repartir, maintenant. Je n’ai pas assez de force pour maintenir cette forme, surtout dans un endroit comme celui-ci.

- Très bien. Au revoir, Jedi.

- Adieu, Darth Firris. Que la Force soit avec vous.


L’esprit se dissipa, laissant la Sith seule dans la cabine du vaisseau. Cette dernière regarda une dernière fois les étendues stériles de la planète Katarr, désormais consciente des enjeux. Vitiate était plus qu’un danger : c’était un parasite, qui vampirisait la Force et la galaxie pour se nourrir. Il était l’ennemi de la vie elle-même, et bien que Firris ne donna pas dans la charité et la bonté, c’était une raison suffisante de le détruire.

Ça, et la possibilité de prendre sa place en tant qu’Impératrice Sith.


V – Point de non-retour


En possession de toute la vérité, Firris n’attendait plus que le bon moment, l’instant idéal où mettre en branle tous ses pions, tous ses atouts placés au sein de l’Empire. Ses serviteurs de Begeren, centaines d’individus dévoués à sa cause et à la destruction de l’Empereur, étaient infiltrés dans toutes les strates de la société impériale : les organisations civiles, la noblesse et la bourgeoisie, les Services Secrets, l’armée, et même les rangs des Sith. Tout était prêt pour faire tomber l’être le plus puissant de la galaxie.

Et ce fut en l’an 3653 avant la bataille de Yavin que tout se joua. Alors âgée de trente-huit ans, la fière et puissante Darth Firris était préparée pour son coup d’éclat. Elle avait mis en place un grand plateau de dejarik à l’échelle d’une planète, Dromund Kaas, patientant dans l’ombre, prête à saisir l’occasion idéale lorsqu’elle se présenterait. Ce qui arriva cette année-là, lorsque les forces impériales, menées par les Seigneurs Darth Angral et Darth Malgus, réquisitionnèrent le plus de troupes et de matériel possible, pour tenter l’impensable : l’assaut à grande échelle et l’occupation de Coruscant, la capitale de la République.

Bien qu’invitée par Malgus à se joindre à ce que tous considéraient comme ’’la bataille finale’’, Firris refusa, bien consciente qu’il s’agissait là de l’instant qu’elle attendait depuis si longtemps. Avec la plupart des forces Sith et impériales loin de Dromund Kaas, l’occasion était trop belle pour la laisser passer. Et si vraiment l’Empire éliminait la République, alors Vitiate prendrait le contrôle de la galaxie, et deviendrait à ce moment-là beaucoup trop fort. Il ne fallait pas hésiter à frapper.

Depuis son palais sur Begeren, Darth Firris ouvrit un canal sécurisé vers tous ses serviteurs infiltrés dans la capitale impériale. Le moment était venu de changer le cours de l’histoire.


« Intrépides, nous acceptons le chemin sur lequel nous envoie le Côté Obscur et le destin qu’il nous prépare, quels qu’ils soient. »
– Darth Plagueis, Seigneur Noir des Sith –
Firris
Grade : Dame des Sith
Grade : Dame des Sith
personnage
Grade : Dame des Sith

Feuille de personnage
Age: 38 ans
Race : Sith de sang pur
Inventaire :
Firris
DC Administrateur
Dim 29 Aoû - 21:20

Partie III – Le prix de l’ambition


« L’avenir n’est pas un long fleuve tranquille. C’est un océan tumultueux, dans lequel l’imprudent peut se noyer. »
– Valkorion, dernier avatar connu de l’Empereur Vitiate –


I – Ima in mano sunt. Vorrator terrarum.


L’heure avait sonné pour eux. Du coin de l’œil, Firris observa les guerriers Sith de Begeren groupés derrière elle. Ils étaient au nombre de dix, et la Dame espérait que ce serait suffisant pour venir à bout de l’Empereur. Elle les avait formés elle-même pendant plusieurs années, les préparant physiquement et mentalement pour ce jour. Elle ne sentait en eux ni doute ni crainte, mais la plus grande dévotion à son égard, et une haine puissante pour l’ennemi qu’ils étaient sur le point de confronter.

Leur plan était simple : des serviteurs infiltrés dans les troupes de défense de la capitale impériale, Kaas City, devaient prendre d’assaut en masse les quartiers de la Garde impériale, créant ainsi une distraction et réduisant les défenses de Vitiate. En même temps, Firris et ses acolytes pénétraient dans la Citadelle grâce à des codes d’accès volés par des infiltrés des Services Secrets. Grâce à l’assaut sur les Gardes, la voie serait dégagée jusqu’aux chambres de l’Empereur, et il leur faudrait agir vite et sans hésitation. Des impériaux et des Sith restés sur place trouveraient certainement la mort durant les combats, mais Firris n’en avait cure : c’était un maigre sacrifice comparé à ce qu’elle était sur le point d’accomplir.

L’opération se déroula exactement comme prévu : lorsque les alarmes sonnèrent à la suite de l’assaut sur la garnison des Gardes impériaux, Firris et sa suite de guerriers s’engouffrèrent dans la Citadelle d’un pas rapide. Au loin, des explosions retentirent dans la cité : certains serviteurs faisaient de l’excès de zèle concernant les diversions. Son petit groupe descendit les étages de la place forte impériale à toute vitesse, esquivant au maximum les Sith et les gardes encore présents sur place. Occasionnellement, il leur fallait tuer un malchanceux qui les croisait au mauvais moment, mais ils ne rencontrèrent pas de réelle résistance jusqu’aux quartiers de l’Empereur.

Arrivés là, ils furent confrontés à deux Seigneurs Sith et quatre Gardes impériaux déjà armés et prêts à en découdre. Firris et ses acolytes brandirent leurs propres armes, et une intense et périlleuse mêlée débuta entre les deux groupes. Assez rapidement, un Garde impériale et un acolyte de Begeren périrent dans le chaos du début du combat. Puis les affrontements devinrent plus clairs, penchant en faveur de Firris grâce à sa supériorité numérique. Il fallait vite en finir, pour pouvoir se charger rapidement du véritable ennemi. Malheureusement, les diversions de ses autres serviteurs ne semblèrent pas avoir été aussi efficaces que prévues, car déjà un groupe de nouveaux Gardes impériaux approchaient de la zone, accompagnés par des guerriers Sith. Firris n’eut d’autre choix que d’abandonner ses acolytes. Faisant appel à toute sa puissance, elle usa de la Force pour ouvrir la porte magnétiquement scellée de la chambre de Vitiate. Dans un effort improbable, elle réussit à écarter suffisamment les deux battants, et se propulsa à l’intérieur, pique-sabre en main. La porte se scella à nouveau aussitôt derrière elle.

Elle se retrouva dans une pièce sombre, éclairée de quelques néons rougeâtres et d’une faible lueur blanche artificielle émanant du plafond. Au font de la salle, elle aperçut ce qui ressemblait à un siège – ou un trône. Elle discerna une forme assise à cet endroit, et à ses côtés, un être qu’elle connaissait déjà : Scourge, la Furie de l’Empereur. Ce dernier décrocha son sabre de sa ceinture, s’écartant de son maître pour approcher Firris. La Sith enclencha la lame orange de son arme, tandis que Scourge faisait jaillir le rouge écarlate de la sienne.

- Je vous avais dit de vous faire discrète, Dame Xarathel.

- Je suis Darth Firris, Scourge. Et je viens pour lui. Ecartez-vous !

- Je serais amusé de vous voir tenter votre chance contre mon maître… Mais cette comédie a assez duré.


Les deux lames se rencontrèrent dès leur première attaque. Scourge assenait des coups puissants et précis, mais son style était lent. Firris opta donc pour une forme Ataru, et puisa dans la Force pour enchaîner des coups rapides et acrobatiques. Voyant la Sith commencer à virevolter autour de lui, la Furie opta pour une posture plus défensive, attendant que son adversaire s’épuise. Mais c’était mal connaître Firris. Son style à la fois agressif et vif poussa Scourge à commettre des erreurs. Après une série de parades et de feintes risquées, la Sith réussit à assener un coup au bras de son ennemi, qui lâcha son arme. Elle le frappa ensuite du pied de sa pique-sabre dans le genou, l’obligeant à plier devant elle. Scourge rendu à ses pieds, elle pointa l’extrémité de sa lame vers son crâne, prête à en finir. Ce fut à ce moment qu’un rire maléfique et lugubre retentit dans la pièce, glaçant le sang de Firris. Elle ressenti une sensation d’effroi comme elle n’en avait jamais connu. Tournant la tête vers le fond de la salle, elle vit l’Empereur se lever de son siège, tout en riant. Il portait une longue bure noire de Sith, une capuche rabattue sur son crâne. La peau de son visage était grise et striée de veinules violacées, et ses yeux étaient d’un rouge écarlate, vif et perçant.

- Les insectes comme vous, qui pensent pouvoir ne serait-ce que m’égaler, sauront toujours m’amuser. Il cessa de rire, fixant Firris de son regard terrifiant. Fini de jouer, petite créature.

Darth Firris rassembla toute sa puissance et son courage, et, brandissant son arme, se rua sur Vitiate. A peine eut-elle fait trois pas que, d’un geste de la main, l’Empereur la balança contre un mur, telle une poupée de chiffon. Laissant tomber sa pique-sabre, la Sith s’écroula au sol, mais le tourment ne faisait que commencer. Vitiate la souleva à nouveau du sol, d’un imperceptible geste, et la propulsa contre le mur opposé, lui brisant plusieurs côtes. Puis il l’attira vers lui, à quelques centimètres de son visage. Affichant un sourire triomphant, l’être absolu qu’il était la frappa d’un puissant Éclair de Force, qui l’envoya à l’autre bout de la pièce dans un grésillement fracassant. Enfin, la soulevant de nouveau par télékinésie, Vitiate la propulsa vers le haut, la plaquant contre le plafond, avant de la laisser retomber et s’écraser lourdement sur le sol de la salle. Firris, en souffrance, ne réussit pas à se relever, ce qui provoqua de nouveau le rire machiavélique de l’Empereur.

- Quelle faiblesse. Quelle médiocrité. Est-ce là le genre de créature sur laquelle repose tout ce que j’ai bâti ? Furie, amène-la moi.

Scourge, qui s’était redressé pendant la démonstration de son maître, s’approcha de Darth Firris. Il l’empoigna d’un coup sec par les cheveux, et la traîna aux pieds de Vitiate. La Sith, hurlant de douleur et de rage, ne réussit pas à se débattre ou se libérer, et se retrouva rapidement devant l’Empereur. Ce dernier lui attrapa le visage par le menton, la fixant d’un regard impitoyable et haineux. Il affichait un sourire carnassier, riant toujours.

- Je devrais t’anéantir pour m’avoir défié, petite Sith. Mais ce ne serait pas un juste châtiment.

- Que savez-vous… de ce qui est juste, Dévoreur de monde ?!

- Quelle fougue, constata Vitiate en ricanant de plus belle. Je compte t’offrir ce que tu désirais tant : l’immortalité. Tu obtiendras la vie éternelle, comme ma Furie ici présente. Mais contrairement à lui, tu n’en profiteras pas. Furie !

- Mon Maître ?

- Fait préparer le laboratoire. Et contacte Darth Rictus. Qu’il nous fasse parvenir le sarcophage.

- Et elle, Maître ?

- Elle souffrira les pires peines de l’univers, en attendant une punition méritée.


Alors que Scourge quittait la chambre, l’Empereur lâcha le visage d’une Firris affaiblie, avant de tendre les deux mains vers elle pour déchaîner une vague d’Éclairs de foudre sur elle. Dans un cri de douleur inhumain, la Sith se roula par terre en se tenant les côtes, rongée par la souffrance.


II – L’éternité devant soi


Firris ouvrit doucement les yeux, espérant avoir vécu un cauchemar. Elle flottait dans une cuve de liquide, son corps entièrement nu, reliée à un appareil respiratoire par un tube et un masque fixé sur son visage. En observant les alentours, elle comprit qu’elle se trouvait dans un genre de laboratoire alchimique. L’Empereur n’était plus là, mais il y avait d’étranges serviteurs Sith de sang pur qui travaillaient sur un mystérieux appareil de couleur noir. Le Seigneur Scourge était là également, la regardant à travers la vitre de la cuve. En voyant ce visage, Firris se mit à taper des poings et des pieds sur la paroi translucide, en vain. Elle voulu parler, crier, mais le masque respirateur et le liquide étouffaient le moindre son. Elle tenta enfin d’utiliser la Force pour briser la cuve, sans plus de résultat. Elle était impuissante, à la merci de ses ennemis.

- Vous ne pouvez pas user de la Force tant que le traitement fait effet, expliqua Scourge.

Il ignorait si Firris pouvait l’entendre ; il supposa que oui, car elle s’était arrêtée pour le fixer lorsqu’il avait parlé. Il décida de continuer sur sa lancée.

- L’Empereur vous a fait subir une expérience alchimique pour prolonger votre vie indéfiniment. Sans vous retirer vos émotions, contrairement à moi. Un choix curieux, mais ne vous y trompez pas : il s’agit bel et bien d’un châtiment.

Il désigna le large dispositif noir autour duquel s’affairaient les alchimistes Sith. Sa vue s’affinant, Firris put s’apercevoir qu’il s’agissait d’un genre de grand caisson, ouvert sur le dessus. Scourge reprit.

- Pour vous punir de votre ambition démesurée, l’Empereur a décidé de vous condamnez à vivre éternellement, enfermée dans ce sarcophage Sith, et enterrée vivante. C’est une merveille de technologie ancestrale, trouvée sur Korriz. Un instrument de survie comme de punition : il vous maintient en stase éveillée, vous nourrit, mais n’empêche pas le vieillissement. J’ignore combien de nos ancêtres ont bien pu mourir de vieillesse dans cet appareil, leur vie interrompue et gaspillée dans une boîte, pour les punir d’avoir défié leurs maîtres.

Firris comprit avec horreur le sort qui l’attendait : Vitiate lui avait permis de vivre éternellement, pour ne jamais profiter de cette vie. Un châtiment des plus cruels. De rage, elle tapa à nouveau contre la surface vitrée, horrifiée à l’idée de se retrouver enfermée dans une boîte pour toujours. Ses efforts restèrent une fois de plus vains, la cuve continuant de résister à tous ses coups. Elle vit Scourge faire signe aux savants Sith, qui s’approchèrent et activèrent un dispositif tout près. Le contenant dans lequel se trouvait Firris commença à se vider lentement, et elle sentit ses pieds toucher le sol métallique au fond. Lorsque tout le liquide fut évacué, cependant, la Sith s’effondra, constatant qu’elle était beaucoup plus faible qu’elle ne le croyait. La paroi vitrée s’ouvrit alors, la laissant glisser hors de la cuve. Les alchimistes la ramassèrent pour la disposer sur une table. Ils l’habillèrent d’une longue robe noire, avant de la soulever à nouveau pour la transporter dans le sarcophage. Affaiblie, incapable de se défendre ou de les empêcher de lui infliger ce châtiment, Firris se contenta d’observer la scène, impuissante et brûlante de colère. Lorsqu’elle fut allongée dans le dispositif Sith, Scourge apparut une dernière fois au-dessus d’elle.

- Que va-t-il se passer maintenant ? demanda-t-elle dans un souffle.

- Vous serez enterrée vivante dans les anciennes catacombes de Begeren, où vous resterez pour l’éternité. Des archéologues vous trouverons peut-être dans quelques millénaires, mais d’ici là, je crains que votre esprit n’ai cédé à la folie.

- Mon peuple ira me secourir.

- Malheureusement pour vous, non. Une fois que vous serez déposée sur Begeren, la flotte impériale bombardera la surface…

- Non… Non !

- C’est le prix à payer pour ceux qui s’opposent à Sa volonté. C’est vous, qui les avez entraînés dans votre chute.

- Scourge ! Avant de partir, avant de… de me condamner. Dites-moi : vous savez ce qu’il est, ce qu’il veut. Pourquoi le servez-vous ? Vous pourriez vous opposer à lui !


Le Sith hésita un instant à répondre. Il leva les yeux pour regarder autour de lui, dans la pièce. Il n’y avait personne, mais il ne pouvait pas en être sûr. Il ne pouvait prendre le risque de révéler son secret. Il avait bien trop sacrifié pour commettre une erreur aussi ridicule. Il reporta son attention sur Firris, plaçant sa main sur la commande de verrouillage du sarcophage.

- Quelqu’un se dressera contre lui, un jour. Mais vous ne serez plus là pour le voir.

- Non, Scourge ! NON !!!


Les parois du sarcophage se refermèrent, et Firris se retrouva dans le noir total. Condamnée à être enterrée vivante, à passer l’éternité éveillée et à finir atteinte par la folie, elle laissa échapper un ultime cri de rage et de haine, qu’elle fut la seule à jamais pouvoir entendre.


III – La dernière reine des Sith


Begeren, de nos jours. Le monde désertique, jadis d’une valeur historique inestimable pour les anciens Sith, n’était plus qu’un rocher sans intérêt. Largement ignorée par le Sith unique de Darth Krayt, la planète n’avait pas connu de nouveaux occupants depuis près de quatre millénaires. Pourtant, les secrets qu’elle pouvait encore renfermer attiraient parfois quelque explorateur, archéologue ou chasseur de trésor aguerri, qui bravait les tempêtes de sable et les superstitions pour tenter de découvrir une relique, un parchemin, un artéfact de valeur.

C’était le cas de cette petite équipe archéologique de l’Alliance, qui avait fait la découverte d’une ruine Sith très ancienne. Un palais, d’après leurs premières analyses, qui comportait des catacombes s’enfonçant en profondeur sous la surface, et à première vue intactes. Cette troupe était composée de deux archéologues, un Duro et un Twi’lek, ainsi que deux Jedi humains, un Chevalier et son apprenti Padawan. Ils s’étaient aventurés au plus profond des sous-sols, à la recherche de trésors historiques enfouis, mais ils s’étaient retrouvés coincés dans un cul-de-sac, sans issue ni artéfacts, qui ne comportait qu’un large autel de pierre en son centre. Le Chevalier était reparti à leur vaisseau par sécurité, laissant son apprenti avec les deux chercheurs.

Les archéologues se chamaillaient comme des enfants, se rejetant l’un et l’autre la faute de leur expédition sans résultat. Le Padawan, lui, ne les écoutait guère, affairé à regarder les gravures faites à même les murs de pierre. Il y avait de nombreuses fresques, usées par le temps, qui relataient d’histoires Sith que personne n’aurait sûrement pu comprendre ou même déchiffrer. Continuant ses observations rêveuses, le jeune Jedi remarqua que l’autel comportait lui aussi des gravures. S’appuyant sur la roche qui le constituait, essayant de comprendre les inscriptions à moitié estompées, il se rendit compte que la dalle supérieure du piédestal était amovible. Il interpella alors les deux archéologues, qui se précipitèrent pour l’aider à soulever la grande pièce de granit taillé. Ils la firent basculer sur le côté, pour découvrir qu’elle cachait un long appareil noir long de deux mètres pour un mètre de large, et semblant en parfait état.

- Une pièce superbe, commenta le Twi’lek. Qu’est-ce que c’est ?

- Je l’ignore, répondit le Padawan émerveillé. Un artéfact ancien ? C’est incroyable…

- Quel étrange objet, enchaina le Duro en parlant de la lance dorée qu’il venait de trouver contre l’engin couleur d’ébène. Vous croyez que c’est un ancien roi enterré avec ses biens ?

- Un tombeau, et une véritable arme Sith. Fascinant.

- Il y a une inscription, là, lança le Twi’lek. Oh, c’est de l’aurebesh. Un peu daté, mais…

- Qu’est-ce que ça dit ?

- Euh, alors… ’’Ci-gît Darth Firris, Reine de Begeren, punie par les siens pour avoir trahie notre Empereur vénéré, Vitiate.’’ Ouah, vous aviez raison. Il y a les restes d’un ancien Sith ici.

- A votre avis, comment on l’ouvre ?

- Eh bien, nous devrions attendre le retour de…


Le Twi’lek n’eut pas le temps de finir sa phrase. Le Padawan passa la main sur une partie du sarcophage, et un bruit de mécanisme se fit entendre. Surpris, les trois reculèrent, ne sachant pas à quoi s’en tenir. La surface supérieure du caisson se divisa en deux parties, qui se rabattirent de chaque côté de l’engin. L’espace d’un instant, il ne se passa rien, puis deux mains au derme rouge saisirent les bords du sarcophage. Se hissant hors de son tombeau, revenue d’entre les morts, Firris se redressa de toute sa taille, observant les trois aventuriers qui la dévisageaient. L’un d’eux avait sortit un sabre laser, dont la lame émettait une lueur turquoise. Envahie par la colère, se gorgeant de sa liberté retrouvée, la Sith laissa exploser toute sa puissance contenue depuis bien trop longtemps. Du bout de ses dix doigts, elle déchargea une terrible vague d’éclairs violacés, qui frappèrent de plein fouet ses trois victimes, impuissantes et à sa merci. Sans prononcer un mot, Firris se délecta de leur souffrance et de leur mort, affichant un sourire carnassier et ricanant froidement.

Lorsque les corps commencèrent à être carbonisés, la Sith descendit de l’autel, et s’empara de sa pique-sabre. Elle en fit jaillir la lame avec fierté, mais celle-ci se coupa presque instantanément, la lentille d’émission ne crachant plus qu’une mince volute de fumée. Pestant intérieurement contre les ravages du temps, qui n’avaient pas épargné son arme favorite, elle aperçu au milieu des cadavres le sabre laser du Padawan, encore intacte. Elle le saisit de son autre main, et l’activa. La lame turquoise scintilla à nouveau, éclairant d’une teinte bleu-vert le visage de Firris. Cette dernière leva un sourcil songeur, puis estima que l’arme lui servirait. Armée du sabre du Jedi et de sa pique-sabre défaillante, elle se dirigea vers la sortie des catacombes d’un pas pressé.

Arrivée à l’extérieur, elle découvrit une Begeren changée. Son palais autrefois grandiose et imposant n’était plus qu’un tas de gravas recouvert de sable. La cité qui jadis l’entourait était dans le même état, rayée de la carte et ensevelie sous le désert. Elle ignorait combien de temps avait pu s’écouler depuis son enfermement, mais elle était assez maligne pour deviner que beaucoup de choses devaient avoir changé. Pestant à nouveau, cette fois-ci contre Vitiate qui l’avait spoliée de toute sa vie, de tout ce qui la définissait, elle lâcha vers le ciel un cri de rage digne d’une bête sauvage. Ce qui ne manqua pas d’attirer l’attention du Chevalier Jedi près du vaisseau des archéologues. Celui-ci, cherchant l’origine du cri, vint à la rencontre de Firris. Sur ses gardes, il l’observa d’un air circonspect, avant de remarquer le sabre de son apprenti dans la main de la Sith. Instinctivement, il sortit son arme, dont jaillit une lame verte.

- N’approchez pas. Posez vos armes à terre et rendez-vous, sinon…

Firris hocha la tête, puis bondit telle un animal vers le Jedi, le visage déformé par la folie. Les lames verte et turquoise se parèrent et se choquèrent, mais au bout de quelques coups, la brutalité de la Sith surpassa largement la discipline du Jedi. Elle lui trancha la main pour le désarmer, puis le repoussa contre un pan de mur effondré, avec la Force. Elle courut alors vers lui et, remarquant qu’il n’était que sonné, lui saisit la tête des deux mains, et le heurta violemment contre la roche pour lui broyer le crâne. Encore. Encore. Encore. Et encore une dernière fois, pour s’assurer qu’il était bel et bien mort. La roche avait pris une teinte rouge ; le visage de Firris était lui-même couvert de projections de sang. Lâchant le corps sans vie du Chevalier, elle se laissa aller à un nouveau rire frénétique. Elle ramassa sa pique-sabre, le sabre laser turquoise du Padawan, et courut vers le vaisseau ; un modèle asymétrique de type Blade-Wing, au blindage ocre.


IV – Une destinée pour deux


Assise dans la pénombre à bord du vaisseau, Firris se tenait le visage dans les mains. Elle n’était pas sûre de ce qui venait de se produire, de ce qui lui était arrivé dans le sarcophage. Elle sentait quelque chose en elle, dans son esprit, dans son crâne, qui n’était pas à sa place, qui n’était pas… elle. Remontant le fil de ses souvenirs, elle se rappela avoir usé et abusé de méditations et de transes de Force pour ignorer le passage du temps, pour résister à la folie. Elle avait même tenté d’apprendre de façon autodidacte le Crucitorn, une technique de Force rare qui permettait à son utilisateur de détacher complètement son esprit de son corps. Mais tous ses efforts s’étaient révélés vains. Devant le gouffre de l’éternité, son esprit avait… Il avait…

- Tu as cédé parce que tu es faible.

Firris releva la tête, scrutant les alentours. Elle était certaine d’avoir entendu quelqu’un lui parler. A moins qu’elle ne soit devenue complètement folle. Elle revit alors les archéologues et les Jedi, qu’elle venait tout juste de massacrer comme un animal sauvage. Le sang de l’un d’eux était encore frais sur la peau de son visage. Ce n’était pas elle, ça ne lui ressemblait pas. Elle était Darth Firris, une reine parmi les Sith. Un être supérieur destiné à la divinité…

- Et pourtant tu as toujours rêvé de te laisser aller, de baigner dans le sang de tes victimes.

La même voix, encore. Cette fois il ne fit plus aucun doute : cela provenait de son esprit. Le sarcophage, comme l’avait prédit Scourge, l’avait brisé. Elle se rappelait. Seule et désespérée, abandonnée dans le noir le plus total, son mental avait cédé. Elle avait pleuré comme une fillette, pathétique créature soumise à son triste sort, incapable de ne faire rien d’autre que se lamenter. Dans la tourmente, elle s’était réfugiée derrière la part la plus noire et la plus bestiale d’elle-même, une chimère refoulée depuis toujours, qui avait désormais prit goût au pouvoir. La vérité lui apparut claire comme de l’eau de roche : Firris n’était plus seule dans son esprit.

- Tu as enfin compris, il était temps.

- Laisse-moi tranquille !


Elle se parlait à elle-même. Ou plutôt : l’autre parlait à travers elle, en utilisant ses lèvres. Elle pouvait prendre le contrôle de son corps. C’était elle qui avait massacré les archéologues et les Jedi comme une bête. Cette pensée terrifia Firris ; elle ne pouvait se résoudre à y croire. Sa personnalité s’était tellement scindée que son alter ego était devenu indépendant, et cherchait à prendre l’ascendant sur elle.

- Ce serait mieux pour nous deux, Firris. Je suis plus forte, tu le sais.

- Je veux que tu dégages !

- Mais je ne peux pas, voyons : je suis toi.

- Qu’est-ce que tu veux ? Pourquoi tu es là ?

- Oh, mais pour les mêmes raisons que toi : le pouvoir, la domination, la divinité. Je veux gouverner et écraser ces mortels. Je veux les voir se prosterner devant moi.

- Tu ne me voleras pas ma destinée, démone !

- Démone ? Ça sonne bien, tu ne trouves pas ? Je devrais m’appeler comme ça : Démone.

- Arrête…

- Non, en Sith, ce serait encore mieux : Siqsa !

- Silence !

- Mon nom est Siqsa. Je suis ta remplaçante, Firris, et tu ne peux rien y faire.

- Tu n’auras pas le contrôle…

- Ne fais pas de promesse que tu ne peux tenir, Firris. Tu es peut-être lucide, là, en ce moment. Tu peux peut-être garder le contrôle pour l’instant. Mais tu es faible, et tu baisseras ta garde. Et à ce moment-là, j’entrerais en scène. Et la galaxie verra ce qu’est une vraie Dame des Sith…

- SORS DE MA TÊTE !!!


Ce fut le silence complet. Firris attendit, craignant que le cauchemar continue, mais Siqsa ne répondit pas. Elle la sentait toujours, là, quelque part dans son esprit, rôdant et jubilant, préparant son prochain coup. La Sith se massa le front, fatiguée et lasse de la tournure qu’avait prise son existence. Vitiate, qu’il soit toujours en vie ou pas, avait réussi un coup de maître en la punissant : il lui avait offert le don de l’immortalité, mais avait détruit son esprit, et si elle ne faisait pas attention, cette vie éternelle profiterait bientôt à une autre qu’elle. Mais elle ne comptait pas se laisser faire. Elle espérait bien se battre, survivre, et triompher, comme elle l’avait toujours fait jusque-là. Elle était une Sith, et c’était dans la nature des Sith de surpasser et dominer leurs ennemis, quelle que soit la forme qu’ils prennent.

Firris se releva lentement, prenant appui sur la paroi métallique derrière elle. Elle jeta un regard aux armes posées à même le sol : sa pique-sabre inutilisable, et le sabre laser du jeune Padawan tué plus tôt. Elle laissa tout cet attirail à cet endroit pour le moment, avec une idée en tête : les éléments et le cristal turquoise du sabre Jedi pourraient servir à réparer sa pique-sabre. C’était la seule chose qu’il lui restait, et elle comptait bien ne pas s’en séparer.

Firris explora rapidement le vaisseau, dont l’habitacle était assez vaste malgré la taille de l’engin. Il y avait un stockage de vivres, une chambre à coucher modeste mais à l’allure confortable, un petit atelier, différents accès aux moteurs et aux systèmes du vaisseau, et bien évidemment le poste de pilotage, qui comportait deux sièges, et était entièrement équipé. Firris s’installa dans un des sièges, et consulta la base de données du vaisseau. Heureusement pour elle, le Basic et l’aurebesh étaient toujours utilisés, mais elle ne comprenait rien au contexte historique dans lequel elle était tombé. L’ordinateur du vaisseau parlait d’Alliance Galactique, d’Empire Fel et d’autres éléments qui n’avaient aucune signification pour la Sith. Poussant un long soupir, elle regarda le désert par la vitre du cockpit, pensive.

- Et voilà. Nous repartons de zéro…

- Et nous écraserons la galaxie !


Firris plissa les lèvres et grimaça. Les interventions de Siqsa promettaient d’être insupportables, aussi devait-elle être prête à tout. Cette personnalité double pourrait lui jouer des tours, voire la pousser dans des situations dangereuses. Perdue dans une galaxie inconnue, elle devrait faire preuve de prudence et d’intelligence pour redevenir la puissante Sith qu’elle était jadis. Pour être à nouveau capable d’accomplir sa destinée. Et si Siqsa tentait de l’évincer, elle ferait en sorte de partir dans un véritable coup d’éclat, digne de son pouvoir.

Mais si elle se débarrassait de son parasite, elle pourrait redevenir la grande Darth Firris. Et plus rien ne pourrait l’empêcher de devenir une déesse. Rien ne l’empêcherait de s’emparer de la galaxie, et de soumettre la Force à sa volonté…


« Les Sith savent qu’il leur faut imposer leur volonté… sur la Force et sur la galaxie. Quand la galaxie sera à notre service, nous la sauverons. »
– Darth Krayt, fondateur du Sith Unique –
Firris
Grade : Dame des Sith
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personnage
Grade : Dame des Sith

Feuille de personnage
Age: 38 ans
Race : Sith de sang pur
Inventaire :
Firris
DC Administrateur
Dim 29 Aoû - 21:21
Présentation complète postée Very Happy

L'histoire est encore une fois en 3 parties séparées, mais c'est bien pour la mise en page aussi Laughing

Bonne lecture !
Destinée
Grade : Maitre du jeu
Grade : Maitre du jeu
personnage
Grade : Maitre du jeu
Destinée
Pnj
Mar 31 Aoû - 23:45
validation

Bienvenue DAME DES SITH une présentation bien longue mais très plaisante à lire. Peut-être un peu beaucoup de référence à SWTOR mais ça reste compréhensible même sans y avoir joué.

Tu es validé au rang 3, niveau 25 avec 110 XP'S de base.

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Firris - La reine aux deux visages
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