Age : 22 ans Race : Arkanien Inventaire : Sabrelaser à lame rouge, armure légère Sith, cargo léger
Darth Irbis avait réussi sa mission et était persuadé que son maître serait satisfait. Il espérait que son succès lui vaudrait enfin l’honneur du rang de Seigneur Sith mais avant cela, le jeune Acolyte devait parvenir à fuir la planète.
Dès que la mort de Talia avait été découverte, Ondéron s'était totalement verrouillé et Irbis avait manqué de rapidité pour fuir avant. Trop sûr de lui à cause de sa réussite ? Très probable mais maintenant le Sith s'en mordait les doigts. Ce n’était qu'une question d'heures pour que la garde découvre que le vaisseau qu'il avait utilisé était volé et en déduise qu'il appartenait à l'assassin.
Sa seule chance était de parvenir à s’introduire sur un vaisseau déjà autorisé à quitter la planète. La tâche serait ardue car seuls les vaisseaux officiels avaient cet accord.
L'Arkanien errait donc près de l'astroport avec l'espoir de saisir sa chance…
La navette Hapan de classe Atlas modifiée, sortit de l'hyperespace au-dessus d’Ondéron. Les batteries laser et un nombre conséquent de croiseurs de combat entouraient la planète.
« Ils ont sorti toute leur flotte de combat on dirait… »
La femme qui venait de parler portait un uniforme et respirait la rigueur militaire. Me tenant près d'elle, je regardais attentivement les vaisseaux qui nous faisaient face, quelque peu soucieux.
« On le ferait à moins Commodore. Leur reine a été assassinée, profiter de leur désorganisation serait le meilleur moment pour toute tentative de d'invasion. »
Ma remarque sembla porter ses fruits. La Commodore baissa la tête et eut l'air gênée.
« Effectivement, mes excuses pour mon commentaire Fel Chume’tar Djo. »
Je lui adressa un léger sourire pour lui signifier qu’il n'y avait rien de grave.
« Prenez contact Commodore, annoncez les raisons de notre présence et demandez autorisation d’atterrir. »
L'officier fit un salut avant de s’éloigner vers le poste de communication. Je n'aimais guère les missions communes avec l’armée mais le Chume’doro avait en charge la protection d’Hapès et ne pouvait être envoyé massivement sur des missions extérieures. Il est vrai que si des Sith étaient réellement responsables du crimes, j’aurais préféré avoir mes hommes avec moi plutôt que des soldats mais, il me fallait m'adapter.
« Nous avons l’autorisation d’atterrir, Fel Chume’tar Djo. Il envoi une escorte pour vous accueillir et accompagner auprès de leur état major. »
« Très bien Commodore. Vous m’accompagnerez avec deux hommes. Notre mission est avant tout diplomatique afin d'apporter soutien à une planète qui pourrait devenir alliée du Consortium. S'il s’avère qu'un Sith est bien le coupable, alors notre mission aura pour nouveau but sa traque et je m'en chargerais seul. »
Le cargo modifié Alema, enregistré sous la bannière de l’Ordre Jedi, traversait la Bordure Intérieure en plein hyperespace, en direction des mondes du Noyau. A son bord, Vixena méditait dans la soute, profitant d’un peu de calme avant de devoir faire son rapport sur Tython. Elle était assise en tailleur, les yeux fermés, les mains posées sur les genoux, et flottait à une dizaine de centimètres du sol métallique. Devant elle, au niveau de son visage, son sabre laser lévitait en tournoyant lentement sur lui-même. Après une longue mission de deux mois dans les terres d’ombre de Kashyyyk, la jeune femme ne pouvait que savourer le confort et la quiétude de son vaisseau. Sa respiration se faisait lente et régulière, son esprit était focalisé sur le ronronnement des moteurs ; rien dans tout l’univers ne pouvait perturber cet état de paix profonde. Rien. Absolument rien…
Un avertisseur sonore retentit alors dans l’habitacle, arrachant Vixi à son état second. Elle retomba lourdement sur le sol avec un rictus de douleur, accompagnée par son arme qui cliqueta lors de sa propre chute. La Jedi grommela et marmonna un juron en se relevant, frottant son postérieur endolori et ramassant son sabre au passage. Elle quitta la soute, traversa une coursive illuminée par des néons émettant une lueur blanche, et déboucha sur une salle commune aménagée, comportant une table avec un projecteur holographique, deux banquettes couvertes d’un cuir usé et un genre de coin cuisine qui n’était pas souvent rangé. Vixena identifia le signal sonore comme étant la sonnerie d’un appel holographique, qu’elle afficha directement au milieu de la pièce, par le biais du projecteur de la table. Un humain, d’environ une trentaine d’années, apparut sous la forme d’une image tridimensionnelle, bleutée et translucide.
- Vixena ? Ici le bureau de liaison du Sanctuaire Jedi, à vous.
- Merros. Que me vaut ce plaisir ? Le Conseil n’a pas envie d’attendre mon retour ?
- Loin de là. Ils ont déjà reçu votre rapport préliminaire. Beau travail sur Kashyyyk.
- Merci, mais vous ne m’appelez pas juste pour me jeter des fleurs.
- Je vous aime bien, Vixi, mais pas à ce point, fit-il avec un sourire. En fait, le Conseil souhaite vous confier une nouvelle mission. Apparemment, vous êtes la plus proche de la destination.
- Allez-y, dites-moi de quoi il s’agit.
- Vous n’êtes pas au courant de ce qui se passe sur Ondéron ?
- Je sors à peine d’un marais perdu au fin fond de nulle part…
- Allumez les infos, voyez par vous-même.
Sa curiosité piquée, Vixena leva un sourcil interrogateur, avant de s’exécuter. Elle transféra l’appel de son confrère Jedi sur un canal secondaire, puis connecta le projecteur holographique au réseau Holonet. Elle afficha directement une chaîne d’informations de l’Alliance Galactique. On pouvait y voir un présentateur Chagrien en costume mauve bien repassé, avec comme phrase d’accroche qui défilait au-dessous, en aurebesh : « Ondéron en deuil. » La Jedi s’installa sur une des banquettes pour écouter le bulletin d’information.
« …rrompons notre programme pour un flash de dernière minute. Retrouvons tout de suite notre envoyé spécial, Lenkash Malar, en direct de la cité d’Iziz. »
L’image bascula sur un reporter Mon Calamari, qui se tenait sur une place publique au milieu d’une grande ville faite de bâtiments d’un blanc éclatant. Une foule était formée derrière lui ; de nombreuses personne au milieu du rassemblement tenaient une bougie dans leurs mains. Certaines pleuraient. D’autres levaient les poings au ciel.
« Oui, mon cher Salmed, c’est un jour tragique pour le peuple d’Ondéron, et pour toute la communauté galactique. La garde royale ondéronienne l’a confirmée il y a peu : la ville d’Iziz, où je me trouve, a été la cible d’une attaque terroriste d’une rare violence. Jusque-là nous étions dans le vague, mais les autorités viennent de le confirmer : la reine Talia a été assassinée, et ce il y a quelques heures à peine. Des sources nous ont informé que cet acte odieux aurait été revendiqué par les Sith. Désormais, toute la planète est en alerte, et les autorités semblent déterminées à retrouver ceux qui sont à l’origine de ce drame. Les habitants d’Iziz, comme vous pouvez le voir derrière moi, rendent un ultime hommage à leur reine bien-aimée. »
Vixena coupa le canal d’information, et fit revenir l’image de son ami Jedi. Elle était à la fois pensive, et également choquée. Car si les Sith – dont la présence n’était que vaguement soupçonnée jusque-là – orchestraient désormais des actions terroristes qu’ils revendiquaient officiellement, alors la menace prenait une ampleur toute nouvelle. Il ne s’agissait plus seulement d’un croque-mitaine caché au fond d’un placard ; les plus grands ennemis des Jedi étaient bel et bien prêts à revenir à la charge.
- Vixena ? appela Merros.
- Je suppose que je n’ai pas le choix.
- Ce sont les Sith…
- Il semblerait, oui.
- Il y a autre chose. C’est une mission officielle du Conseil, bien entendu, mais…
- Mais ?
- Il s’agit d’une faveur envers l’Alliance.
- Bien sûr, j’aurais dû m’en douter.
- Ils veulent que vous représentiez les intérêts de l’Alliance Galactique dans cette affaire.
- Je vois. Elle fut gagnée par l’agacement. Tous ces charognards de bureaucrates vont vouloir profiter de la situation pour gagner des points, faire les beaux devant les ondéroniens pour s’attirer leurs faveurs.
- Vix, le Conseil ne peut pas vous l’imposer. Nous sommes impartiaux dans les affaires politiques de la galaxie. Mais c’est important pour l’Alliance.
- Tiens, je me demande bien pourquoi ce serait important pour eux d’acquérir un monde se trouvant aux portes de la capitale hapienne, ironisa la jeune femme. Ah ! Mais oui, bien évidemment…
- Vixena…
- Je suis à quelques heures d’Ondéron, et je m’en chargerai, coupa sèchement la Jedi. Mais vous leur direz bien clairement que je ne leur servirais pas de mascotte. Ma priorité sera de trouver les assassins de Talia.
- Je ferais passer un mémo.
- Mouais…
- Une dernière chose : apparemment rien ne bouge du côté de l’Empire, mais vu la proximité d’Hapès avec Ondéron, il est raisonnable de supposer que les Hapan vont s’intéresser à cette histoire. Si ce n’est pas déjà le cas.
- Tout ça promet. Alema, terminé.
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Quelques heures plus tard, l’Alema quitta l’hyperespace pour se retrouver en orbite d’Ondéron. Vixena, sans être véritablement surprise, fut étonnée par le déploiement militaire effectué autour de la planète. C’était un véritable blocus : personne ne pouvait entrer, et surtout, sortir. A peine arrivés, la Jedi et son cargo reçurent une transmission des autorités ondéroniennes intimant l’envoi d’une autorisation valable, ou un départ immédiat de la zone.
- Ici le Chevalier Jedi Vixena Sadrani. Je représente l’Ordre des Jedi et l’Alliance Galactique. Je vous fait parvenir mes autorisations.
Il s’écoula quelques instants, qui semblèrent s’éterniser. La Jedi en profita pour admirer les vaisseaux de guerre d’Ondéron. ’’Le gros malin qui voudra forcer le passage y réfléchira sûrement à deux fois, vu ces canons d’artillerie’’, songea-t-elle en observant quelques batteries de turbolasers depuis son cockpit. Le canal des autorités grésilla à nouveau à ce moment.
- Alema, vous êtes autorisé à vous rendre au spatioport d’Iziz. Baie 2, quai C. Une escorte vous attend sur place.
Les réacteurs de l’Alema s’enclenchèrent, et le petit cargo traversa le blocus sans encombre. Il amorça sa descente dans l’atmosphère, traversa une fine couche nuageuse, et enfin se retrouva au-dessus de la cité d’Iziz. C’était une ville étincelante, une étendue de bâtisses blanches et beiges, aux toitures faites de bleu et d’or. Vixena repéra le spatioport de la ville, et y dirigea son vaisseau. Comme convenu, elle se posa en douceur à l’endroit qu’on lui avait indiqué. Avant de quitter l’appareil, elle vérifia que son sabre laser était bien accroché à son ceinturon, sur son flanc gauche. Elle se rendit dans la salle commune, récupéra son pistolet blaster qui trainait sur un coin de l’holotable et le glissa dans son étui, sur son flanc droit. Pour finir, elle se couvrit de son manteau bleu nuit de Jedi, qu’elle enfila d’un ample geste, laissant la capuche baissée. Une fois équipée, elle pouvait quitter son vaisseau.
Elle fut accueillie au bas de la rampe d’embarquement par trois soldats ondéroniens, dont un qui portait des sortes de galons, indiquant son grade supérieur à celui de ses camarades.
- Maître Jedi, bienvenue sur Ondéron, malgré les circonstances. Je suis le Capitaine Valaad, de la Garde Royale de sa majesté.
- Toutes mes condoléances, Capitaine. Je ferais tout mon possible pour mettre la main sur ceux qui vous ont attaqué.
- Merci, madame. Il indiqua à la Jedi de le suivre. Par ici, je vous prie. Vous êtes attendue au palais.
Les soldats ouvrirent la marche, et Vixena leur emboîta le pas. A peine eurent-ils quitté le quai de l’Alema, qu’un petit contingent de gardes se mettaient en position devant l’entrée, armes bien en vue. Ce qui ne fit que renforcer l’idée que Vixi s’était faite de la situation. Celui qui avait assassiné Talia, qui qu’il puisse être, devrait se montrer très inventif pour quitter la planète en un seul morceau.
Le vaisseau Hapan suivit ses instructions pour l’atterrissage. Le pilote manœuvra parfaitement et la navette se posa sans encombre. Une escouade de chasseurs d’Ondéron nous avait entourée jusqu’à ce que les batteries anti-aérienne terrestre prennent le relais. A juste raison, les Ondéroniens demeuraient méfiants et ce, quelque soit leur visiteur.
La commodore avait choisi deux soldats d’élites pour nous accompagner, ils portaient tous deux l’uniforme classique bleu et or, et conservaient la visière de leurs casques baissé de sorte qu'on ne pouvait distinguer leurs visages. Ils me précédèrent pour descendre du vaisseau tandis que la commodore restait à l’arrière. Une escouade de soldats Ondéroniens nous attendaient en formant deux rangés. Dès que j'arrivais au bas de l’escalier, un homme en uniforme d'officier vint à ma rencontre et me salua.
« Bienvenue sur Ondéron, prince Djo. Je suis le colonel Triam et j'ai été chargé de vous conduire au palais. »
En l'entendant utiliser mon titre royal, je jetais un rapide coup d’œil à la commodore qui m'indiqua d'un hochement de tête qu'elle n’avait pas précisé ceci.
Je vous remercie de votre accueil colonel, surtout que j'imagine que vous avez mieux à faire au vue des circonstances.
Je n’avais pas ignoré l’emploi des termes du colonel. Il avait précisé avoir été « chargé » de m’accompagner, il n'était donc pas volontaire.
Par contre, je ne suis pas ici en tant que membre de la famille royale Hapan mais en tant que grand maitre du Chume’doro, la garde royale. Je vous remercierais d'utiliser ce titre me concernant.
« Naturellement grand maître Djo, je vous pris d'excuser ma méprise. Si vous voulez bien me suivre, un véhicule nous attend. »
Je lui signifiais mon accord d'un signe de tête et il nous précéda. Mes deux soldats d'escorte continuèrent de marcher devant moi et la commodore vint à mes côtés j’utilisais la Force pour dresser une barrière phonique autour de nous.
Qu'en pensez vous ? Vous pouvez parler librement, personne ne nous entendra.
« J'ai l’impression que notre présence n'est guère appréciée. »
Moi aussi et j'ignore pourquoi.
Mon attention fut attirée par une présence dans la Force que j'identifiais en la personne d'une jeune femme qui sortait elle aussi du spatioport en compagnie de militaire. Sa tenue et le Sabrelaser à sa ceinture m’indiqua qu'il devait s'agir d'une Jedi.
Nous ne sommes pas les seuls à venir aider Ondéron il semblerait.
D'un signe de tête, je montrais la Jedi à la commodore.
« Jedi… Nous tenons peut-être l’explication de la froideur à notre égard. »
Nous arrivâmes au véhicule et je rompis la bulle de silence.
En traversant le spatioport, Vixena put se rendre compte de l’agitation qui régnait. Des militaires dans chaque recoin, des contrôles de sécurité accrus, des dizaines de voyageurs souhaitant quitter la planète contraints d’attendre. On ne pouvait retirer cela aux onderoniens : ils étaient efficaces. Ils avaient mis en place la quarantaine de la capitale et le blocus planétaire en un temps record. Ce qui ne semblait pas être au goût de tous. Des groupes de civils, inquiets ou furieux, se massaient au niveau des points de contrôle. Le mécontentement était palpable ; à certains endroits même, le ton montait un peu trop et des arrestations avaient lieu. Fort heureusement, la Garde onderonienne maintenait l’ordre avec une discipline infaillible, écartant toute possibilité d’émeute.
Toujours escortée par le jeune Capitaine Valaad, la Jedi eut, pendant un court instant, un ressenti étrange à travers la Force. Elle captait les énergies de deux êtres distincts. L’un était agité et trouble, mais imperceptible au milieu des ondes de la foule. L’autre était calme et discipliné, impossible à percer à jour. Sans se laisser distraire, Vixi continua de suivre d’un pas assuré son escorte, qui la guida vers la sortie du spatioport. Le Capitaine utilisa son laisser-passer personnel pour outrepasser les contrôles des portiques de sécurité, laissant traverser le petit groupe vers l’extérieur sans la moindre peine. Ils marchèrent quelques mètres, avant d’atteindre un véhicule terrestre, un transport sur répulseurs de type landspeeder, avec une grande capacité de transport. Auprès de l’engin, se trouvaient d’autres militaires d’Onderon, ainsi qu’une délégation en parure bleue et or. Et un des êtres que Vixena avait senti plus tôt par le biais de la Force.
La Jedi reconnu les militaires Hapan au premier regard, grâce à leur tenue vestimentaire. Il y avait parmi eux une femme brune à l’air sévère, qui portait des galons de Commodore, et la dévisageait froidement. Mais la personne qui intéressait le plus Vixena était l’homme sensible à la Force se trouvant avec eux. C’était un grand gaillard large d’épaule, qui portait une armure de combat de belle facture. Il possédait aussi, à sa ceinture, deux sabres laser étrangement ornés : chacune des armes était faite à partir d’un os, ou peut-être une sorte d’écaille. La jeune femme ne sut pas vraiment distinguer à distance. L’homme en question avait des cheveux bruns courts, coiffés vers l’arrière, et une barbe taillée qui lui mangeait le bas du visage. Il la dévisageait lui aussi, du regard calme de ceux qui prenaient le temps d’analyser chaque situation. Vixi déduisit assez facilement que cette personne devait appartenir à l’ordre d’utilisateurs de la Force du Consortium. ’’Un membre haut placé, d’après la qualité de son armure’’, supposa-t-elle.
Il lui fallait cependant admettre qu’elle ne savait que peu de choses sur cet ordre. Elle connaissait son nom, le Chume’doro, qui s’était inspiré de la Chevalerie Impériale. Elle savait que leur doctrine ne penchait ni vers le côté Lumineux ni vers le côté Obscur ; les Chume’doro voyaient la Force comme un tout unique. Ce qui était rassurant pour Vixena : sa vision équilibrée de la Force se rapprochait des croyances Hapan, ce qui lui permettrait peut-être d’ouvrir un dialogue constructif avec son homologue sensitif, sur un pied d’égalité, sans préjugé ni quiproquo. Et c’était à peu près tout ce qu’elle savait. Le Consortium était un gouvernement à tendance autarcique, bien que de plus en plus ouvert. Il était difficile de comprendre de façon détaillée le fonctionnement de toutes ses instances.
Le groupe de la Jedi arriva au niveau du véhicule, et le Capitaine Valaad se présenta à l’un des militaires, apparemment plus haut gradé que lui.
- Au rapport, mon Colonel.
- Repos, Capitaine. Je prends le relai. Le haut gradé se tourna vers Vixena pour se présenter. Madame, je suis le Colonel Triam. Bienvenue sur Ondéron.
- Chevalier Jedi Vixena Sadrani, mon Colonel. Elle salua le militaire avec légèreté, comme pour briser la glace. L’Ordre des Jedi et l’Alliance Galactique présentent leur amitié, et leurs condoléances, au peuple onderonien.
- C’est aimable à vous, Madame. Il désigna la délégation Hapan derrière lui. Je vous présente les envoyés du Consortium, ainsi que le Grand Maître du Chume’doro d’Hapès, Deneb Djo.
Vixena leur fit un signe de tête amical, mais ne sut dire si la réponse était positive ou non, à leur expression impassible. Et l’homme imposant en question n’était autre que le chef du Chume’doro. La Jedi ne s’y était pas attendu, mais ça ne changeait pas grand-chose à la situation. Ils étaient tous réunis dans le même objectif ; il faudrait se concentrer là-dessus.
- Pardonnez ma franchise, commenta la Commodore, mais il est étrange que l’Empire fasse représenter sa voix par un Jedi.
- En vérité, je n’ai aucune information concernant l’implication de l’Empire, informa Vixena en toute franchise. Ils n’ont pour l’instant manifesté aucun intérêt pour cette situation.
- C’est… intrigant.
- Oui, d’habitude ils aiment faire les intéressants…
- Mesdames, messieurs, interrompit le Colonel Triam. Si vous voulez monter à bord, je vais vous conduire au palais royal. De là, nous pourrons débuter notre enquête. Et retrouver au plus vite les responsables des événements récents.
Ils montèrent à bord du transport, suffisamment grand pour accueillir une dizaine de personnes. Deux autres engins sur répulseurs, derrières eux, embarquaient des soldats chargés de leur escorte. Ils entamèrent la traversée de la cité d’Iziz, dans le plus grand silence. Vixena sentait, par moment, la Commodore lui lancer des regards discrets. Deneb Djo, lui, paraissait imperturbable et serein. La Jedi décida de briser le silence qui régnait à bord, en s'adressant aux représentants d'Hapès.
- Le Conseil Jedi est quasiment sûr que les Sith sont impliqués dans cette histoire. Je le pense également. Elle se tourna vers Deneb Djo, s’adressant à lui plus particulièrement. Si vous excusez mon ton un peu familier, maître Djo, je dois vous demander : Quel est votre avis personnel sur toute cette affaire ? Quel intérêt ont les Sith à s’en prendre à la reine d’Ondéron ?
Approcher de la planète avec ce vaisseau marqué du symbole de l’Empire n’aura pas pu rendre Abasia plus fier qu’en cet instant. L’instant de sa mission. En communication avec son mentor, elle écoutait très précisément les directives, les ordres, de l’Empire.
- Tu dois tout mettre en œuvre pour retrouver la ou les personnes ayant réalisé cette attaque, si complice il y a, ils doivent également être mis en état d’arrestation. Si tu ne peux les arrêter, tu as autorisation d’entraver leur mouvement par tout les moyens que tu jugeras nécessaire, mais rappelle toi que c’est des prisonniers vivants que nous attendons.
- Entendu, mentor.
L’esprit de la jeune femme était en train de vivre une grande excitation, il carburait comme rarement auparavant. D’avoir la chance de se mettre ainsi à l’épreuve était une bénédiction. Les diplomates venues avec elle serait la voix officielle de son gouvernement, de son Empire. Mais elle en serait le chien de traque.
- Et n’oublie pas que, selon toute vraisemblance, c’est à un authentique Sith que tu pourrais avoir à faire, voire plusieurs, n’oublie jamais, ta vigilance doit être constante, tes sens, aux aguets. Soit en alerte et tu obtiendra des résultats. Pour l’Empire.
- Pour l’Empire.
La voix de son mentor s’étouffa dans son communicateur. Elle savait qu’elle devait agir discrètement. L’aide de l’Empire serait sûrement bienvenue, mais qui sait quel genre de question la présence de la Novice susciterait sur ce cas. Rien ne devait éclabousser la réputation de l’Empire et de son Empereur.
La responsabilité était lourde, mais la novice Korr se sentait plus que prête à l’assumer. Alors que le vaisseau dans lequel se trouvait les diplomates et elle se posait. Prenant quelques temps pour apaiser son esprit et calmer les quelques doutes qu’elle pouvait avoir.
Maintenant complètement concentrée sur son objectif. La chevalière débarqua dans le spatioport et les diplomates firent très rapidement leur travail. Demandant à ce qu’une délégation puisse venir au palais pour apporter officiellement du soutien dans l’enquête, et pour présenter ses condoléances à la famille royale d’Orderon. Les diplomates ajoutent qu’ils fournissent au nom de l’Empire l’un des chevaliers de l’Empereur pour qu’elle apporte toute ses compétences dans l’enquête. Elle est placée sous l’entière juridiction de la planète.
Abasia restait silencieuse et calme. Elle adressa un signe de tête par politesse et diplomatie aux officiels. Avant de suivre ceux-ci.
- Vous avez manqué les premières délégations. Nous vous envoyons les rejoindre. Veillez à obéir aux ordres. Circulez.
- Merci, dit la Novice.
Abasia Korr se hissa dans la navette qui se dirigeait vers le Palais Impérial. S’adressant à l’officier elle lui demanda.
- Vous pourriez prévenir la délégation précédente de mon arrivée ? Bien sûr, précisez-leur que je suis à leur service et sous leurs ordres. Je serais ravie de les aider.
La jeune femme s’installa alors, écoutant les rapports précis des soldats qui lui communiquait les informations nécessaires, pensant à des plans pour capturer celui qui avait osé commettre ce meurtre en plein cœur du palais et sur cette planète. Il paierait le crime, et il dévoilerait à l’Empire les noms de ses copains Sith.
Alors que notre groupe arrivait à un véhicule, celui de la Jedi nous rejoignit. Le soldat qui la dirigeait s'adressa au colonel et laissa son « colis » aux soins de son supérieur. Ce dernier écouta les présentations de la Jedi et se chargea de me présenter. Il m'évitait ainsi de prendre la parole et la chose me convenait assez.
La commodore, pour sa part, ne put résister à l'envie d’en savoir davantage. Elle questionna la Jedi sur sa présence pour le compte de l'Empire… Erreur surprenante de la part d’une militaire de ce niveau mais, la connaissant, je doutais qu'elle soit involontaire. On dit souvent : prêcher le faux pour savoir le vrai.
Priam interrompit les deux femmes en nous convient à prendre place dans le véhicule. J’étais assez hésitant à ce que la Jedi nous accompagne mais je n’étais qu'un invité. Je laissais les deux femmes monter dans le véhicule et fit signe aux deux soldats Hapan qui me servaient d’escorte de monter dans l'un des autres véhicule. Le colonel me fit signe de me dépêcher et je m’installa à mon tour. Je m’arrangeais pour prendre place à l'opposer de la Jedi mais de manière à pouvoir l'observer facilement.
Le véhicule s'ébranla rapidement. Je pus observer Iziz et l’agitation qui y régnait. En sondant la Force, je sentis que la tension était énorme et qu'il ne faudrait qu'une légère étincelle pour que tout n'explose comme une poudrière. L’assassinat de la reine mettait à mal tout l'ordre de la planète et les mesures prises par les militaires pour retrouver l’assassin ne faisaient qu’augmenter le malaise. S'il avait voulu mener Ondéron au chaos, l’assassin n'aurait pu mieux s'y prendre.
Ce fut la voix de la Jedi qui me ramena au sein du véhicule. Les Sith… Comment savoir s'ils étaient bien les coupables ? De ce que la galaxie savait, ils avaient disparu, enfin vaincus. En réalité, le Consortium n’avait jamais été dupe et savait bien que nombre des adeptes obscurs rodaient encore. Le Chume’doro avait d’ailleurs eu à faire à eux quelques fois… Alors je me permis une réponse peu protocolaire.
« Si les Jedi avaient fait leur travail, la galaxie serait débarrassé des Sith depuis des millénaires donc vous m’excuserez de ne pas porter grande attention à la pensée de votre conseil chevalier Sadrani. Quant à mon avis sur la question… »
Je fis une pause et prit une inspiration en me plongeant dans la Force vive une nouvelle fois. Toute cette colère contenue, ces sentiments de peur mêlés à l’incompréhension… Oui, le coté obscur était à l’œuvre.
« J’ignore si les Sith sont coupables mais le côté Obscur est bien présent ici. Ne sentez-vous pas son œuvre ? Si les Sith sont de retour frontalement, nous pouvons nous attendre qu'Odéron ne soit que la première étape de leur plan pour affaiblir la galaxie. »
« Maitre Djo, Maître Sadrani, excusez mon interruption mais on m'informe qu'une délégation de l’Empire est arrivée. Elle nous rejoindra au palais. »
J'inclinais la tête et reprit la parole.
« Voilà, tous les pions se mettent en place. Si un Sith est présent, je vous conseillerais de ne pas vous interposer lorsque je me mettrais en chasse. Ni vous, ni l’impérial. »
- Si les Jedi avaient fait leur travail, la galaxie serait débarrassée des Sith depuis des millénaires donc vous m’excuserez de ne pas porter grande attention à la pensée de votre conseil, chevalier Sadrani. Quant à mon avis sur la question…
La réflexion frappa Vixena comme une gifle, amère et cinglante. Mais elle savait qu’il s’agissait de la vérité, aussi dure soit-elle. Les anciens Jedi avaient échoué à neutraliser le danger représenté par les Sith auparavant, provoquant des millénaires de conflits et de massacres. Et, très souvent, les Jedi eux-mêmes avaient été à l’origine de la menace : les exilés d’Ajunta Pall, que les Jedi refusèrent d’exécuter et qui fondèrent l’Ordre des Sith sur Korriban. Exar Kun, qui détruisit Ossus et provoqua des milliers de morts à travers la galaxie. Revan et Malak, pantins cruels qui sombrèrent principalement du fait de leur propre arrogance. Phanius, qui devint Darth Ruin et provoqua mille ans de troubles au sein de l’Ancienne République. Anakin Skywalker, dont la métamorphose en Darth Vader entraîna la chute de cette République, l’extermination des Jedi et l’avènement d’un Empire tyrannique qui terrorisa la galaxie pendant plus de vingt ans. Et enfin, plus récemment A’Sharad Hett, qui prit le nom du tristement célèbre Darth Krayt et mena une campagne de domination absolue sur la galaxie, 70 ans plus tôt. Vixena connaissait l’Histoire, et elle savait que Djo avait raison : les Jedi avaient échoué. Et rien de ce qu’elle ne pourrait dire le ferait changer d’avis. Si elle espérait s’entendre avec lui, au moins le temps de cette affaire, il lui faudrait faire montre de patience et d’humilité, prouver sa valeur. ’’Et ne pas mentionner le Conseil Jedi, c’était stupide’’, se fit-elle remarquer.
Elle était habituée à opérer en solitaire et à faire des réflexions sarcastiques et agaçantes ; la diplomatie et le « social » n’étaient pas ses points forts. Il lui fallait prendre sur elle dans cette situation. Elle décida de ne répondre à la réflexion presque agressive de Deneb Djo qu’avec un léger hochement de tête approbateur. Le Hapan continua sur sa lancée.
- J’ignore si les Sith sont coupables mais le côté Obscur est bien présent ici. Ne sentez-vous pas son œuvre ? Si les Sith sont de retour frontalement, nous pouvons nous attendre qu'Ondéron ne soit que la première étape de leur plan pour affaiblir la galaxie
Il avait répondu sans répondre. Mais ce qui attira l’attention de la Jedi fut cette mention du côté Obscur. Habituellement, les sensitifs du Chume’doro ne croyaient pas à ces histoires d’aspects dissociés de la Force. Comme c’était le cas pour Vixena. La Force était un tout unique et impartial, sans pencher d’un côté ou de l’autre. Seul l’usage, bon ou mauvais, de la Force créait des déséquilibres, des « poches » que les différents sensitifs interprétaient selon leurs dogmes ; Lumière et Obscurité la plupart du temps. L’apparition de ces aspects ne découlait que du bon vouloir des êtres vivants. La Force interprétait les actes et les volontés, et se retrouvait affectée par leurs effets.
Et Vixena sentait ces effets dans la cité d’Iziz. L’air était chargé d’émotions diverses et contradictoires. Parmi la population, certains étaient effrayés, d’autres endeuillés, chagrinés ; beaucoup étaient également en colère, une colère qu’ils évacuaient sur les Gardes onderoniens, qui pourtant ne faisaient que leur travail en contenant les manifestations. Les soldats eux-mêmes contribuaient à troubler la Force par leurs propres émotions : ils pleuraient, intérieurement, le décès de leur souveraine, et haïssaient les comportements déraisonnables et insouciants de leurs concitoyens. La tension était très palpable, mais plus encore l’était la douleur de ce peuple. Une souffrance émotionnelle, cachée profondément, que tous ressentaient à l’unisson. La Force elle-même pleurait la disparition de Talia, car elle était affecté par l’immense chagrin de ces gens. Vixena elle-même l’avait ressenti, en arrivant en orbite et au spatioport. Mais pas avec une telle intensité. A cet endroit, au milieu de la cité, noyé dans la foule, son esprit empathique était envahi, accablé par la douleur et la tristesse de tous ces gens. Par le deuil de leur bien-aimée souveraine. La peine ressentie provoqua chez la Jedi une telle compassion, qu’elle versa une larme sans s’en rendre compte. Lorsque cette goutte salée lui coula sur la joue, elle s’empressa de l’essuyer, avant de rabattre sa capuche sur sa tête, se tournant vers une vitre du véhicule comme pour cacher la tristesse que trahissait son visage.
Elle se racla la gorge pour que sa voix reprenne de l’assurance, avant de répondre à la remarque de Djo. Il y avait une pointe de colère dans la voix de la jeune femme, conséquence du court choc émotionnel qu’elle venait de ressentir.
- Sith ou pas, la mort de la reine à terriblement bouleversé la Force sur cette planète. Ondéron réclame justice, et il est de notre devoir de satisfaire cette volonté.
Deneb Djo n’eut pas le temps de répondre à cela ; le Colonel Triam interrompit la conversation pour faire une annonce au petit groupe.
- Maitre Djo, Maître Sadrani, excusez mon interruption mais on m'informe qu'une délégation de l’Empire est arrivée. Elle nous rejoindra au palais.
Vixena afficha une moue de mécontentement. Les délégations impériales cherchaient toujours à impressionner, à faire dans le « m’as-tu-vu ». Des destroyers, des soldats, des Chevaliers aux armures scintillantes d’un rouge bien clinquant. Une façon de s’exprimer et de discourir qui suintait l’arrogance et le mépris à chaque phrase. Et surtout, les croyances aberrantes de la Chevalerie Impériale : la volonté de la Force incarnée en un seul être. Pour la Jedi, il n’y avait rien de plus dangereux que des adeptes dévoués à une personne considérée comme supérieure, presque divinisée. La seule chose qui pouvait encore la rassurer, était que les Hapan n’appréciaient pas plus qu’elle les représentants de l’Empire.
Deneb Djo reprit la parole. Avec franchise, il s’exprima à Vixena sans détour quant à ses intentions futures.
- Voilà, tous les pions se mettent en place. Si un Sith est présent, je vous conseillerais de ne pas vous interposer lorsque je me mettrais en chasse. Ni vous, ni l’impérial.
’’En chasse ? Charmant’’, s’amusa la Jedi en écoutant le Hapan. Elle se voulu néanmoins rassurante dans sa réponse, osant même une pointe d’humour. Juste pour essayer…
- Comme vous voulez. Vous pouvez même l’empailler, ou en faire un trophée à accrocher dans votre salon, ajouta-t-elle avec un sourire facétieux. Je m’en moque, en vérité. Je veux seulement que la menace soit éliminée. Elle se pencha légèrement vers Djo, toujours souriante, avec un ton plus allusif. Tant qu’il n’y a pas de victimes innocentes, nous devrions nous entendre à merveille sur le sujet.
Deneb Djo resta, comme à son habitude, de marbre, mais la Commodore à ses côtés afficha, bien que brièvement, une pointe d’agacement suite aux remarques de la Jedi. Mais la conversation sembla bien prendre fin à ce moment, car le véhicule venait de quitter une rue pour déboucher sur la grande place centrale de la ville, devant le Palais royal d’Iziz. Tout le groupe eut son attention attirée par cet endroit, noir de monde : des foules amassées s’étendaient d’un bout à l’autre des lieux, encadrées par des soldats onderoniens de plus en plus dépassés par l’ampleur des manifestations. ’’Que font les dirigeants ?’’ s’interrogea la Jedi. ’’Il ne peuvent pas laisser cette situation empirer’’. Alors que les véhicules du convoi se frayaient lentement un chemin à travers les masses, certains manifestants heurtaient les parois et les vitres avec une vigueur presque enragée. Au milieu du chaos ambient, Vixena et ses « comparses » Hapan purent apercevoir un autre véhicule plus loin sur la place, sortant d’une autre rue.
- Mes amis, les sauveurs de la galaxie sont dans la place, commenta Vixena avec une pointe d’ironie. Voilà la délégation impériale.
Les engins réussirent à dépasser la foule, et se regroupèrent devant l’entrée du Palais, sévèrement gardée par une élite armée jusqu’aux dents. Le petit groupe de la Jedi et des Hapan quitta le transport. Il était temps de rencontrer les retardataires impériaux.
Lorsque mon escouade à débarquée sur Onderon, la planète était déjà sens dessus dessous. En même temps, une attaque d’une telle envergure. La force de frappe de cet assassin devait être proprement prodigieuse.
J’avais entendu dire par certains des hommes et des femmes qui m’accompagnait que les Sith y était lié. Ce qui eu comme seul effet de m’intriguer légèrement. Et d’attiser un peu ma colère. SI ce triple idiot de Sith pensait bien agir et faire peur à la galaxie… Il venait simplement de révéler une existence qui y gagnait à se faire oublier. À tout les coups, les différents groupes politiques de la galaxie allait redoubler de vigilance.
Bien difficile de déchiffrer mon expression en cet instant. Tout ce que j’étais, c’était la lieutenant de l’escouade 313 de l’Alliance Galactique. Et mon but n’avait pas varié d’un iota. Inspection de la planète. Aide à l’enquête. Appréhension de la menace si jamais nous nous y retrouvions confronté. Devoir laisser la priorité à Ondéron me gonflait légèrement. Mais agir avec «Honneur et courage» sur ce champ d’enquête me ferait remarquer par mes supérieurs. La traque d’un concurrent avec des chances d’impressionner la bureaucratie en cas de coup d’éclat ? Aucune chance pour que je ne m’y investisse pas à fond.
Les informations secondaires affluaient de partout. La chose qui semblait sûre. C’est que des délégations de plus ou moins tout l’univers connu venait sur la planète. Si seulement les politiciens comprenait qu’on peut se lécher le derche après l’enquête ça simplifierait les choses. Si j’étais l’assassin, je profiterais immédiatement d’une cacophonie pareille pour m’introduire dans l’un des milliers de vaisseaux qui venait pour cirer les pompes de la royauté.
« Escouade 313, je souhaite qu’on couvre toutes les zones de fuite potentielles. Si cet assassin est encore sur la planète, on le débusquera. »
D’un signe de tête, mes hommes signalait qu’il comprenait. Je les aimais bien mon escouade. Ils n’étaient pas toujours très fin, mais ils ne rechignaient pas et ils connaissaient la valeur de l’écoute. Même si je n’étais finalement qu’en bas de l’échelle, il y avait quelque chose de plaisant dans le commandement.
L’avantage d’être un pion dans la foule. C’est que peu de gens font attention à vous quand vous atterrissez. Rien à voir avec les gens importants. Il devait bien avoir un ou deux Jedi présents sur place si on signalait une attaque Sith. Mais un Jedi, ça se fait souvent remarquer. Pareil pour les chevaliers à l’armure écarlate terriblement voyante mais malgré tout très élégante. Notre escouade, elle, a à peine eu le temps de recevoir une demande d’enquêter que nous devions déjà repartir. Sûrement que d’autres avait des infos de première main avec des officiels.
L’escouade 313 partit donc dans une navette. Avec un plan d’enquête très clair. Prévenir toute fuite. Nous ne pouvions savoir ou était le fautif exactement. Alors notre première affectation était dans l’un des spatioport de la planète. Dans lequel je fit faire à mon escouade une fouille de la plupart des vaisseaux civils. Les officiels demandait des autorisations spécifiques et toute une paperasserie inutilement longue dans ce genre de cas.
En tout cas, notre enquête était officiellement lancée. Et opérer en toute tranquillité loin des projecteurs me convenait toujours très bien. Et ce genre d’approche porterait peut-être ses fruits plutôt que de discuter tant et tant avec le gratin.
PRETTYGIRL
Grade : Maitre du jeu
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personnage
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Destinée Pnj
Dim 1 Aoû - 0:26
Hectaro Prince d'Ondéron
Age : 48 ans Race : humain Inventaire : blaster léger
Ondéron était la proie d'une engeance maléfique. En pensant cela, le prince Hectaro ne pensait aux Sith qui avaient vraisemblablement assassinés sa mère mais, plutôt au peuple qui osait manifester son mécontentement jusqu'à sous les fenêtres du palais.
Leur Reine bien aimée venait de disparaître et eux, osaient se plaindre des mesures d'urgences prisent pour empêcher le meurtrier de s'enfuir. La chose était impardonnable pour le prince.
- Votre altesse, les délégations Jedi et du Consortium de Hapès sont en approchent. Celle de l'Empire sera là bientôt et les troupes de l'Alliance prêtent déjà main forte aux nôtres pour sécurisés les spatioports.
Les interventions massives de pouvoirs étrangers montraient à quel point sa planète était estimée. Hectaro en était fier. Avec la mort de sa mère, il lui revenait de prendre le pouvoir et en attendant son couronnement officiel, il devrait prendre les bonnes décisions pour que tous les lèches bottes de la cour le suivent.
- Qu'en est-il des manifestations ?
Les officiers présents échangèrent un regard inquiet avant que l'un d'eux prennent la parole.
- Les manifestants sont nombreux et protestent contre le blocus mit en place.
Le prince s'énerva.
- Préféreraient-ils qu'on ne fasse rien ? Qu'on laisse l'assassin fuir ? Non ! Faîtes le nécessaire pour les disperser, envoyer un contingent.
- Messire, nous craignons que cela ne fasse qu'augmenter leur colère et qu'ils résistent.
- Alors nos soldats devront ouvrir le feu pour les dissuader. Vous utiliserez nos munitions incapacitantes.
Les officiers se regardèrent de nouveau, contrariés par les consignes.
- FAÎTES EXÉCUTER MES ORDRES !
Devant la colère du prince, ils abdiquèrent. La planète déjà déchirée par la mort de leur reine, sombrait dans le cauchemar...
Précisions MJ a écrit:
Le gouvernement d'Ondéron choisi de réprimer les manifestations par la force. A vous de choisir si vous aiderez les soldats ou protégerez le peuple.
La Jedi sembla s'amuser de mes paroles, ironisant sur la capture du Sith potentiel. J’hésitais sur le fait qu'elle prenne ça pour un jeu où qu'elle souhaitais simplement faire un trait d'humour. Ce fut lorsqu’elle fit mention de victimes innocentes que je fus certains qu'elle ne minimisait pas l'affaire.
Je ne pris pas la peine de poursuivre l’échange et je pouvais sentir l’exaspération de la commodore envers la Jedi. Était-ce un simple désir de protéger l’image royale Hapan ? Probablement car je savais qu'elle ne m’appréciais guère et que sa courtoisie à mon égard n’était dû qu’à mon rang.
Un choc contre une vie me fit regarder à l’extérieur. J'y vis une masse importante de ce qui semblait être des manifestants. J’ignorais leurs revendications car nous ne pouvions les entendre clairement au travers des vitres du véhicule mais je ne doutais pas que cela avait avoir avec les mesures prises suite à l’assassinat.
Notre véhicule se fraya un chemin jusqu’au palais et stoppa à sa hauteur. Le second véhicule où se trouvait la délégation Impériale, se rapprochait de la même manière. Avant que nous puissions descendre, les portes du palais s'ouvrirent et une cohorte de soldats en sortie. Je sentis aussitôt que quelque chose clochait dans la Force vive. Les soldats étaient tendus, agressifs.
Qu’est-ce qui se passe ?
La question s'adressa au colonel mais je vis qu'il n'avait pas la réponse.
Vixena, quelque chose va se passer. La Force est perturbée autour de ces soldats.
J'ouvris la porte du véhicule la plus proche et sortis la tête. La troupe d’Ondéron se dirigeait aux pas de courses vers les manifestants et il était clair qu'ils n’étaient pas là pour discuter. Ils étaient équipés et armées comme pour le combat.
« Maitre Djo, cela ne nous concerne pas. »
Je me retournais vers la commodore, abasourdi par ses paroles.
« Nous ne sommes pas là pour nous ingérer dans la politique Ondéronienne. »
Les militaires… Je n’aimais pas leur manière de penser.
Rester en dehors Commodore. C'est une affaire qui ne concerne que le Chume’doro, j'en prends la responsabilité.
Je sautais au bas du véhicule et me retournais vers la Jedi.
Et vous, que choisissez-vous ?
Sans attendre sa réponse, je m’élançais en direction des soldats, espérant les intercepter avant qu’ils n’engagent les hostilités. En m’avançant, je vis que les manifestants avaient repéré l’arriver des renforts et qu’ils commençaient à se regrouper pour y faire face. La place du palais royal risquait de rapidement devenir une véritable zone de conflit si rien n’était fait pour apaiser les choses.
En accélérant ma course à l’aide de la Force, je pus dépasser le groupe de soldat et m’interposer entre eux et les civils. Mon irruption sembla les troubler et ils s’arrêtèrent, les plus proche me mettant néanmoins en joug. Je posais ma main gauche sur le Sabrelaser attaché à ma ceinture du même côté, prêt à toutes éventualités.
Sans avoir même le temps d’ouvrir la porte du véhicule, Vixena sentit plusieurs soubresauts dans la Force, comme les ondes qu’une pierre formerait à la surface de l’eau en ricochant. Jetant un regard à l’extérieur, elle vit les portes du palais d’Iziz s’ouvrir dans un fracas, et des soldats royaux en émerger au pas de charge, armes en mains. La Jedi put sentir leur détermination, mais également le conflit chez certains d’entre eux. La tension était à son comble dans les rangs militaires, tout autant qu’au sein de la foule civile qui continuait de s’épaissir. Elle entendit Deneb Djo poser une question au Colonel Triam, puis s’adresser à elle, mais sa voix lui sembla lointaine, comme s’il se trouvait à des centaines de mètres de là. Vixena était absorbée par la scène qui se déroulait dehors, et elle savait très bien comment les choses allaient tourner. L’atmosphère était devenue explosive, tout le monde était à cran, appréhendant le pire, et il suffirait d’une minuscule étincelle pour faire sauter la poudrière qu’était devenue la cité.
- Ils vont s’entretuer, murmura-t-elle, horrifiée.
Puis il y eut à nouveau des voix derrière elle ; cette fois-ci un court échange entre le Fel Chume’tar et sa comparse militaire. Ils semblaient être en désaccord, concernant la scène qui se déroulait à l’extérieur. Vixena se tourna légèrement, pour voir le guerrier Hapan bondir du véhicule arrêté, puis s’adresser à elle avec une voix forte et sèche. Son regard brillait de détermination, mais aussi d’inquiétude.
- Et vous, que choisissez-vous ?
Elle le vit s’élancer, vif comme l’éclair, vers la zone où se faisaient face soldats et manifestants. Apparemment renforcée par la puissance de la Force, sa course l’amena très vite à sa destination. C’était un geste noble, mais également risqué, car il se trouvait dorénavant prit entre deux feux. Le reste des occupants quittèrent le véhicule en hâte. Vixena vit le Colonel Triam se tenir l’oreille, sûrement pour recevoir des instructions dans son oreillette. La Jedi se dirigea vers le militaire, bien décidée à comprendre la situation. Mais il fallait faire vite. Laisser Djo seul face à la foule pourrait lui porter préjudice très rapidement.
- Colonel ! Qu’est-ce que c’est que ce foutoir ?!
- Maître Jedi, restez calme. Nos hommes ne font qu’obéir aux ordres du prince régent Hectaro.
- C’est une blague, j’espère !
- Nous devons contenir les émeutes par tous les moyens nécessaires, ce sont les ordres.
- Ces ordres sont stupides ! Et votre prince est un salopard de despote !
- Ne me faites pas la morale, Jedi. Votre Alliance a profité de votre présence ici, pour opérer une fouille intrusive et non autorisée du spatioport et de ses occupants !
Vixena resta abasourdie par cette dernière phrase. Mais ça ne la surprit qu’à moitié, finalement. Les officiels de l’Alliance s’étaient moqués d’elle. Ils l’avaient envoyé jouer les diplomates et cirer des bottes qui ne le méritaient pas, se servant d’elle comme d’un leurre, une marionnette tandis que les militaires opéraient de leur côté ; avec toutes les ingérences et les débordements habituels que cela impliquait. ’’Enfoirés de militaires’’ jura-t-elle en pensées.
Mais elle n’avait pas le temps de tenir une conférence sur le sujet. Son attention se tourna de nouveau vers Deneb Djo, mis en joug par les soldats qui le bloquaient contre les rangs des manifestants. La Jedi comprit très bien le dilemme face auquel elle se trouvait. Elle pouvait très bien profiter du chaos, qu’allait provoquer l’inéluctable catastrophe qui se déroulait sur la place du palais, et partir à la recherche de l’assassin de Talia. Pendant un court instant, cette idée la tenta au plus haut point. Après tout, le tueur était un Sith, et les Sith étaient l’un des plus grands fléaux de cette galaxie. Le laisser filer, le laisser vivre, revenait à lui donner la chance de recommencer à tuer, de causer d’autres événements terribles comme celui qui avait lieu sur Onderon.
Elle aurait pu agir ainsi, et rester hantée par ce choix pour le restant de ses jours. Elle ne pouvait pas laisser l’armée onderonienne ouvrir le feu sur des civils, malgré ce qui était en jeu. Elle ne pouvait pas laisser la situation tourner au bain de sang. Et puis, elle devait l’admettre, il y avait Deneb, se trouvant là au milieu du tumulte, tentant de protéger le peuple par sa seule présence. Bien qu’il lui eût semblé très antipathique au premier abord, Vixena devait admettre que la décision du Hapan de prendre le parti du peuple, avait suscité chez elle de l’estime pour lui. Elle ne pouvait pas le laisser seul dans cette situation. La décision s’imposait d’elle-même.
La Jedi, d’un geste des bras, fit tomber son manteau au sol, révélant sa tunique bleu nuit, et son ceinturon auquel étaient fixés son sabre laser et son pistolet blaster. Elle s’élança vers la scène de cauchemar où se trouvait Deneb Djo, sans que le Colonel Triam puisse l’arrêter. Elle remarqua rapidement que le contingent de soldats s’était massé pour former une ligne infranchissable. Faisant appel à la Force, elle mobilisa son pouvoir à l’avance puis, arrivant au niveau des gardes, se propulsa d’un saut dans les airs. Elle effectua un salto, à peine un mètre au-dessus des têtes des combattants d’Onderon, pour atterrir avec précision aux côtés du Hapan, s’amortissant d’une légère flexion des genoux. Vixena se positionna de profil par rapport aux deux groupes, tendant les mains comme pour intimer tout le monde de reculer. Sans effet, bien entendu.
-Je vous en prie, calmez-vous ! intima-t-elle à la foule civile. Puis, se tournant vers les soldats : Reculez ! Ne faites pas ça !
Elle tenta de puiser dans la Force, de faire usage de son don empathique naturel pour apaiser les esprits. Mais il y avait bien trop de présences sur place. Son Empathie de Force était efficace sur un esprit seul et au calme. Mais dans la situation chaotique où elle se trouvait, ce pouvoir ne pouvait faire effet. Désemparée par son impuissance face aux foules enragées, elle jeta un regard désespéré vers Deneb. Elle sentait que la tension atteignait un point critique, et il devait le sentir lui aussi. Tout autours d’eux, les cris se faisaient plus forts, plus violents ; les soldats sous pression ne tenaient plus en place, certains même commençait à trembler légèrement.
C’est alors que le pire se produisit. Du coin de l’œil, Vixena l’aperçu mais n’eut pas le temps de réagir. Dans le dos de Deneb, un civil enragé avait quitté la foule, s’élançant dans un cri fou à l’assaut des gardes royaux. Le soldat le plus proche de lui craqua, paniqua en le voyant, brandit son fusil vers le manifestant et appuya sur la détente. Le temps d’un battement de cœur, l’écho du tir provoqua un silence terrible, le calme avant la tempête.
L'escouade 313 mena avec attention les fouilles dans l'un des nombreux spatioport de la planète. Je menais mes hommes directement, participant aux fouilles et zyeutant tout individu suspect. Cependant. Ce qui se passait sur la planète était bien plus intéressant. La colère. La peur, je la sentais grimper dans l'atmosphère. Nous recevions tous des informations de la planète, de première fraîcheur.
La peur, la peur de perdre leur dirigeante, avait amené le peuple devant le palais. La colère allait devenir leur prochain moteur à la moindre erreur des soldats. De la colère naîtrait enfin la haine. La haine pure. Une planète entière pouvait s'embraser suite à l'action de quelques hommes. Comme l'univers pouvait être farceur parfois.
Un plan, une horrible machination se montait dans mon esprit. Mais elle requerrait que je m'absente et que je me mêle à la foule en toute discrétion si je voulais qu'il ait un peu d'impact, un peu de panache. Quoique, il y avait des moyens détournés. Mais il fallait impérativement que j'ai un accès à cette foule en colère. Un moyen d'attiser un tout petit peu ces passions exacerbées. Leur montrer que leur dirigeant ne pense qu'à eux même, et qu'ils leur seraient profitable de se révolter.
Je devais trouver un moyen pour que la peur s'intensifie, que la colère s'empare de la foule. Et pour cela il fallait que la zone de fouille devienne une zone de tension, et laisser les informations filtré. Ce qui était facile avec mes talents de la nuit. Subtiliser l'un des détonateur thermique d'un des soldats en patrouille fut presque une chose facile, d'autant qu'il fallait que ce soit un soldat de la planète si on parvenait à retrouver la source de cette future pagaille, un traître, ça attisait toujours les esprits, j'en savais quelque chose. Je n'avais plus qu'à me servir d'une des fouilles que j'opérais pour dissimuler l'objet. Enfin, quand je fus suffisamment éloignée du véhicule. Avec mes soldats, sans rien pour me suspecter, il ne suffit que d'attendre un gigantesque...
_ "♪♫ Ondéron c'est pas mignon ♪♫" déclama-t-elle sur un air chantant
_ "Chut !" répliqua-t-il
_ "♪♫ Ondéron j'ai plus un rond ♪♫" répondit-elle sur le même air
_ "Mais tu vas la boucler, il arrive !" grogna-t-il
_ "♪♫ Ondéron sont tous grognons ♪♫" chantonna-t-elle en réponse
_ "Ils viennent de perdre leur reine... même toi tu peux comprendre ça Arg" fit-il
_ "♪♫ Ondéron j'ai pas d'compassion ♪♫" réplica-t-elle
_ "Mais tu es vraiment la reine des chieuses" dit-il d'un ton cassant
_ "♪♫ Ondéron c'a m'trou l'oig..."
_ "..BONjour Mr l'ambassadeur Melgore" coupa le planton dans un hochement de tête plus raide que la justice.
De l'autre côté de la porte, Arguah ne cilla pas, mais elle pu sentir le regard lourd de reproches de la personnalité. Une fois cette dernière passée, la novice lâcha son arme d'apparat et posa ses deux mains dans son cou, dos contre le mur, fixant le ciel dans une pose pas du tout réglementaire.
_ "Raconte moi encore une fois pourquoi je suis là Ervik ?" demanda la jeune femme d'un air las.
_ "NOUS sommes ici parce que MADAME as mis du vomitif dans le repas de l'ambassadeur et que tu t'es faite prendre comme une conne. Et qu'il a eu du retard pour aller rendre ses hommages à la famille royale en plein deuil." soupira t-il
_ "Et que je ne sais toujours pas par quelle magie tu n'as pas été renvoyée, mais juste écopé d'une semaine à garder la porte d'entrée de l'ambassade... avec MOI ! J'avais un avenir Arg !"
_ "C't un sale con, m'a mis la main aux fesses et c'était que mon premier jour !" ragea la grande brune.
_ "Tu devrais te sentir honorée par autant de ..."
_ "♪♫ Ondéron c'est tous des cons ♪♫" coupa Arguah
Les bruits de voix des manifestants étaient de plus en plus fortes autour de l'ambassade impériale. Ils étaient venus par petits groupes durant toute la journée, et maintenant que le soir tombait doucement sur l'astre en deuil, ils étaient plus d'une centaine à scander des chants anti-empire. C'était sans doute le cas pour les autres ambassades, mais Ervik et Arguah n'en savait rien.
_ "Alors Ervik, tu prends les cent de gauche et moi les cent de droite ?" demanda posément la novice
_ "Déconne pas, s'ils chargent, on est les premiers à y passer." répondit le planton d'une voix pas rassurée.
Effectivement, son analyse était la bonne. Les militaires avaient été déployés dans toute la ville pour retrouver un assassin. Et certains lieux avaient été désertés, comme l'ambassade, un fier monument à la gloire d'Ondéron loué à l'empire, mais dont les portes étaient larges et les fenêtres nombreuses. S'ils avaient l'idée de charger, ils prendraient la bâtisse en quelques dizaines de minutes. Leur radio avait signalé des coups de blasters proches du spatioport voisin, des civils étaient impliqués. Toute cette agitation ne disait rien de bon. Et puis Arguah la vit... toute seule ou presque un peu perdue dans cette immense marée humaine...
_ "Déconne pas Arguah REVIENS BORDEL !" jura son ami, quand il vit la brune quitter son poste et passer la barrière de sécurité sans son arme.
La grande brune alla directement vers les manifestants, elle pouvait presque palper la tension ambiante tant son armure rouge était signe de crainte mais aussi de colère chez eux. S'ils devaient frapper, autant que cela soit sur elle, mais Arguah suivi son instinct, comme toujours. Et ce dernier la lui avait montrée.
Elle ôta son casque intégral au moment où quelques mains s'apprêtaient à la saisir, sous le regard médusé d'Ervik et contre tous les protocoles impériaux. Et elle s'agenouilla devant une petite fille qui ne devait pas avoir plus de 12 ans. Et lui fit un grand sourire ignorant les adultes autours. Elle sortit de sous sa cape rouge un briquet et aida l'enfant à allumer la bougie signe de deuil pour son peuple. Puis se redressa en lui ébouriffant les cheveux amicalement et alluma aussi quelques bougies pour les adultes autour d'elle. Ils les avaient oubliées au profit des cries et de la haine.
Arguah retourna à son poste en remettant son casque, avec dans une main la bougie du deuil allumée en guise d'arme. La novice en donna une à son collègue, qui s'en saisit prestement. Ce geste avait fait retomber la tension qui régnait auparavant et graduellement les gens rentèrent chez eux pacifiquement. Ce que la novice n'avait pas vu, c'est qu'elle avait été filmée par les médias nationaux...
Grade : Maitre du jeu
Grade : Maitre du jeu
personnage
Grade : Maitre du jeu
Destinée Pnj
Ven 20 Aoû - 15:15
Meena Verv Capitaine
Age : 31 ans Race : Mon Calamari Inventaire :
Orbite d'Odéron, croiseur de l'Alliance Galactique
La Mon Calamari conservait le regard fixé sur les écrans de communication qui affichaient toutes les transmissions relatives à la situation d'Ondéron, lorsqu'elle fut interpellée par un subalterne.
- Capitaine, venez vite !
L'impatience dans la voix de l'officier l'a convaincu d'y prêter une attention immédiate. Elle se rendit à ses côtés et le soldat bascula ce qu'il écoutait au casque sur les haut-parleurs du pont.
"... La mission est un succès, la reine est morte. La panique est générale sur la planète, les nouvelles instances dirigeantes semblent dépassées par les événements et la population se révolte devant les mesures prises..."
- D'où provient cette communication ?
- De la surface Capitaine.
"... La planète semble verrouillée Maître, je doute de pouvoir fuir avant plusieurs jours..."
- C'est lui ! C'est l'assassin ! Bloquez la communication et repérez la source immédiatement !
"... Je vais faire de mon mieux pour accentuer le chaos qui règne sur la planète... "
Une violente explosion se fit entendre et communication stoppa d'elle-même.
- Quelle était cette explosion ? Tout le monde au rapport, vite !
- On nous signale une explosion dans l'un des spatioport. Pas de détails pour le moment.
- Prévenez les escouades à proximité de la présence de l'assassin et obtenez des détails sur l'explosion !
Chaque minute était précieuse. Si l'assassin était un Sith, il ne fallait pas le laisser fuir.
- Et prévenez l'envoyé des Jedi...
darth Irbis Acolyte de la Sith
Age : 22 ans Race : Arkanien Inventaire : Sabrelaser à lame rouge, armure légère Sith, cargo léger
Ondéron, spatioport
Irbis fut surpris par l'explosion proche et lâcha son comlink qui s'explosa au sol. Il cru un instant avoir été repéré mais constata vite que l'explosion n'avait rien avoir avec lui.
Nombre d'émeutes se déclenchait sur la planète, il pouvait sentir tout la tension et la colère qui alimentaient le côté obscur. Son succès était total et il lui fallait vraiment quitter la planète. Pour le moment, s'il ne voulait pas se faire repérer par les différentes escouades qui commençaient à converger vers la source de l'explosion, il lui fallait fuir le spatioport.
Il se dirigea vers la sortie du lieu en se mêlant à la foule qui courait en criant de peur suite à cette attentat.
HRP - indications a écrit:
L'explosion déclenchée par Mera est suffisamment puissante pour créer un nouveau mouvement de panique. La foule présente au spatioport fuit de manière désordonnée et Darth Irbis se cache en son sein. L'ambassade Impériale est suffisamment proche pour avoir entendu l'explosion et les manifestants, désormais calmés, prennent part à la panique soudaine.
Les joueurs présents sur la place du palais sont toujours au cœur des émeutes.
Je sentis l’inquiétude de Vixena avant la peur du soldat ou la colère du manifestant. Je dégainais l'un de mes Sabrelaser et frappait en direction de l'arme tendu une fraction de seconde trop tard. Le tir résonna dans ma tête comme s'il s’agissait de l’explosion d'un détonateur thermique et après il n'y eut plus que le silence.
Durant ce qui me parut une éternité, seul le grésillement de la lame de mon sabre fut audible. Rien d'autre ne semblait vouloir perturber le silence pesant qui avait prit vie après la chute du corps sans vie. Le soldat qui avait tiré regardait médusé son fusil dont le canon gisait au sol, tranchée par mon arme. Tout c’était passé extrêmement vite, personne ne comprenait réellement ce qu'il s’était passé en dehors de la Jedi et moi-même.
Nous échangeâmes un regard rempli de la plus grande inquiétude sur les instants à venir…
Le brouhaha de la colère se fit aussi soudainement que le silence s’était installé. Venant des lignes arrière des manifestants, il gonflait comme une vague vers l’avant et vers le danger pour nous. Je réagis vite, tout du moins je l’espérais, et m’adressais en criant aux gardes d’Ondéron.
Reculez jusqu’aux portes du palais où ça va se finir en bain de sang !
Aucune réaction… Aucun sourcillement… Rien. C’était comme si je m’adressais à des coquilles vides. Tous semblaient terrifiés sur ce qu'il advenait derrière moi et, sans même regarder, je ne pouvais que le comprendre. Une véritable marée humaine était réunie sur la place, si tous se mettaient en branle contre les soldats, ces derniers seraient rapidement submergés. Les morts seraient nombreux des deux côtés et je ne pouvais laisser faire ça. J’ignorais alors comment réagir et espérais que la Jedi pourrait m'aider.
Vixena…
Je n'eus pas le temps de finir ma phrase qu'une déflagration surgit au loin. Où avait-elle eut lieu ? Impossible à dire mais de nombreuses alarmes se déclenchèrent à la suite et cela eut le mérite de couper court à la charge des civils.
Des cris de terreur résonnèrent, une panique incontrôlée grandissait. Je fis alors la seule chose qui me traversa l’esprit. Avisant l'un des soldats qui transportait un matériel de communication d'urgence, je m'en emparait et le réglait sur la fonction d’amplification vocale avant de m'adresser à la foule.
Ecoutez moi tous ! Je suis Deneb Djo, Grand Maître du Chume’doro et Prince d’Hapès. Je suis ici en tant que représentant du Consortium de Hapès afin d'apporter mon soutien au peuple d’Ondéron et de m'aider dans ces douloureux moments.
Je désignais Vixena avant de reprendre.
En collaboration avec l'Ordre Jedi, nous ferons tout nôtre possible pour traquer et arrêter l’assassin de votre Reine, ainsi que faire en sorte que vos droits soient respectés. Ayez confiance en nous et aidez nous en n'enveniment pas une situation déjà trop compliquée. Je vous promet de faire entendre raison à vos dirigeants sur leurs décisions liberticides, dispersez vous maintenant.
J'adressais un regard presque suppliant à la foule afin qu'elle obéisse. J’espérais qu'aucun soldat ne paniquerait de nouveau car alors, rien ne pourrait empêcher l’émeute et nombreux seraient ceux à rejoindre le mort anonyme ignoré de tous…
La scène sembla se dérouler au ralenti, tel un holo-enregistrement diffusé en avance lente. Le tir de fusil, la lame indigo dégainée trop tard, le corps du civil s’effondrant au sol, et surtout le regard fataliste de Deneb Djo, qui savait tout comme Vixena que les instants à venir seraient des plus effroyables. Dans le tumulte ambiant, la Jedi entendit le Hapan crier un ordre aux soldats royaux, sans résultat. Elle, de son côté, ne pouvait que couvrir son camarade d’infortune ; d’un geste fluide, elle attira dans sa main son sabre laser, qui émit une lame de lueur violette pâle avec un grésillement des plus reconnaissables. Tandis que Deneb se tenait face aux soldats, Vixena était positionnée dans son dos, maintenant à distance la foule de la pointe de son arme. Une manœuvre bien futile, à la vue de cette masse interminable, mais la situation était plus que désespérée. Il y aurait des pertes des deux côtés, le sang allait couler. Au milieu du brouhaha toujours plus intense, la jeune femme crut entendre le Hapan l’appeler, sur un ton fatidique. La poudrière allait exploser…
Mais pas où on aurait pu le croire. Car une véritable explosion retentit à travers la cité, s’ajoutant à l’ambiance déjà presque apocalyptique. La foule en colère s’arrêta nette, puis à la haine et la violence succéda la panique. C’était l’occasion ou jamais d’agir. Deneb fut le plus rapide des deux, s’emparant d’un amplificateur vocal pour s’adresser à la foule. Vixena l’écouta s’exprimer avec sincérité et compassion au peuple, et fut elle-même presque transportée par son intervention. Lorsqu’il la désigna, elle s’approcha de lui pour se tenir à ses côtés, rangeant son arme qui n’avait désormais plus d’utilité. Les civils semblaient indécis, comme bloqués entre la terreur provoquée par la déflagration et la colère encore présente dans les esprits. Cependant, au bout de quelques instants, Vixena sentit comme un poids qui s’allégeait soudainement dans la Force. La marée humaine commença à se dissiper progressivement, se divisant entre les différents accès de la place. Deneb avait-il fait son effet, ou l’explosion les avait-elle effrayés à ce point ? Nul n’aurait pu le dire, mais la catastrophe avait été évitée. A cet endroit en tout cas.
Les soldats commencèrent à se regrouper au niveau du palais, sous les ordres du Colonel Triam, tandis que Deneb Djo s’accordait un peu de répit auprès de sa délégation. Vixena en aurait fait de même, si son communicateur personnel n’avait pas sonné. Elle équipa son oreillette, activant son dispositif d’une simple pression du doigt.
- Ici Vixena Sadrani. Qui est-ce ?
- Maître Sadrani, ici le Capitaine Meena Verv, à bord du croiseur de l’Alliance ’’Perle de Dac’’.
- Capitaine, vous tombez à pic ! La colère envahit la Jedi d’un coup. Vous pourrez peut-être m’expliquer pourquoi on m’a envoyé ici en tant que représentante exclusive de l’Alliance…
- Madame…
- … pour ensuite se moquer de moi, et risquer de compromettre ma mission en envoyant une escouade militaire sur place !
- Maître Sadrani, les ordres venaient du Haut Commandement. Il nous fallait des représentants de l’Alliance sur place, et pas seulement…
- Je vois. Je ne suis là que parce que l’assassin est un Sith…
- Vixena, écoutez ! Le ton du Capitaine était pressant. Nous avons des informations capitales pour vous ! Nous avons localisé cet assassin.
- Vraiment ? Où est-il ?!
- Nous n’en sommes pas sûrs, mais nous pensons qu’il est l’auteur de l’attentat qui vient d’avoir lieu au spatioport. Vous devez l’intercepter à tout prix !
- Je m’en charge. Sadrani, terminé.
Elle releva la tête, observant à nouveau la place du palais. L’endroit était désormais quasiment désert, à l’exception des soldats et de quelques trainards. La délégation impériale semblait s’être volatilisée parmi la foule ; l’explosion les avait peut-être forcés à rebrousser chemin. Le regard de la Jedi balaya la zone, avant de s’arrêter sur le palais lui-même. Et quelque chose se mit à bouillir au plus profond de l’âme de Vixena. Pas de la colère, mais une force de volonté inébranlable, une détermination sans commune mesure. Le prince régent Hectaro. C’était à lui qu’elle pensait à cet instant précis, l’apprenti tyran qui voulait profiter de la mort de sa royale génitrice, pour asseoir sa domination par la force des armes. Et s’il y avait bien un genre de personne que la Jedi détestait dans cet univers, c’étaient bien les petits êtres pathétiques qui se croyaient puissants en terrorisant les peuples sans défense.
Elle porta son regard dans la direction du spatioport, repensant à l’information du Capitaine Verv. ’’Arrêter un assassin Sith ou s’occuper d’un despote, tu parles d’un choix’’, songea-t-elle. Il ne lui fallut pourtant qu’un court instant pour décider de la suite des événements. Elle s’approcha de la délégation Hapan, s’adressant uniquement au Fel Chume’tar.
- Deneb, j’ai du nouveau. La flotte de l’Alliance a repéré l’assassin : il est au spatioport. Elle laissa passer un léger silence. Mais il faut se charger du prince régent.
De nouveau, ses yeux se posèrent sur le palais, et elle sentit une fois de plus ce bouillon de ténacité s’emparer de son esprit. Elle devait le faire.
- Je ne peux laisser Hectaro s’en tirer comme ça, mais il faut arrêter le Sith également. Son regard se fit toujours plus sérieux. Écoutez, Deneb, je ne cherche pas à me débarrasser de vous. Je vous ai mal jugé, à vrai dire… Vous avez brillé aujourd’hui, devant cette foule, et vous avez toute ma confiance et mon respect pour cela. Mais je ne peux fermer les yeux sur ce qu’il vient de se passer.
Elle marqua une fois de plus une courte pause. Elle savait qu’elle ne pouvait donner d’ordre au Hapan, ou même simplement exiger quoi que ce soit de sa part. Elle espérait juste qu’il comprendrait l’importance de sa demande.
- Occupez-vous de l’assassin. Libre à vous d’en faire ce que vous voulez, il est à vous. Moi, je vais confronter le prince. La décision vous revient, bien sûr, mais je vous en prie : il faut les arrêter tous les deux, avant qu’ils ne causent plus de dégâts.
D’un air presque implorant, Vixena adressa un sourire sincère à Deneb, avant de se tourner vers le palais. Elle prit une grande inspiration, avant de lâcher dans un soupir, à la fois ironique et amère :
- C’est dans ces moments-là qu’Ora me manque…
Elle remonta la place jusqu’aux marches de la grande porte, sans se soucier de savoir si le Hapan avait décidé de partir ou de la suivre. Peu importait, elle avait fait son propre choix. Il fallait débarrasser Onderon de ce prétendant sans scrupule qu’était le régent. Après la scène qui venait de se dérouler, c’était pour elle une absolue nécessité.
Arrivée devant la porte principale du palais, elle fut accueillie par les soldats royaux, et surtout par le Colonel Triam, qui distribuait ses ordres. Ce dernier, voyant la Jedi approcher, se hâta d’aller à sa rencontre.
- Maître Sadrani…
- Colonel, je suis prête à rencontrer votre souverain et sa cour.
- J’aimerais vous croire, Madame, mais la présence de troupes de l’Alliance dans notre ville ne joue pas en votre faveur.
- Triam, je vous le jure sur mon honneur, sur ma vie : je n’en savais rien. L’Alliance m’a doublée tout autant que vous.
Vixena songea à faire usage de son don empathique sur Triam, mais les émotions des événements de cette journée étaient encore fraîches ; elle devait être elle-même en paix pour pouvoir apaiser quelqu’un. Elle n’avait pour elle que sa sincérité et sa bonne foi.
- J’ai vu dans votre regard la surprise, reprit le Colonel. Lorsque j’ai annoncé la présence des soldats de l’Alliance. Et je sais que je ne l’ai pas imaginé. Il afficha une moue désabusée. Vous et le Hapan avez prit des risques pour nous. Pour le peuple.
- Nos intentions n’ont jamais été malhonnêtes…
- J’en suis conscient, Madame. Mais nous sommes liés par le devoir envers la couronne.
- Bien trop d’hommes ont justifié leurs actes par cette excuse, Colonel. Et vous n’êtes pas de ceux-là, j’en suis certaine.
Triam resta songeur durant un bref instant. Vixena en profita pour apprécier brièvement le silence qui régnait à nouveau sur la place, interrompu seulement par les cris et les bruits lointains d’autres mouvements de foules, et de véhicules certainement destinés à intervenir au spatioport. Le Colonel, lui, inspira profondément, bomba le torse et ajusta sa casquette sur son crâne.
- Maître Jedi, je vais vous conduire devant le prince Hectaro.
Chaos, destruction, morts et blessés, tout ça à cause d’une simple explosion, d’un simple accident, d’un futur traître à Ondéron qui serait bien mécontent d’avoir laissé traîner ses poches et ses détonateurs thermiques.
Plus la destruction et la mort se répandait, plus je sentais croître la force du côté obscur, plus je le sentais bouillir. L’assassin sur la planète devait forcément le ressentir également, tout le côté obscur s’agitait entre les émeutes, l’attentat ou le deuil de la reine. Et moi je jouais à la perfection mon rôle.
- Faites évacuer la zone, accompagner les civils blessés et ceux qui sont le plus mal en point ! Personne d’autre ne mourra tant que je serais sur ce spatioport, c’est clair ?!
La confusion allait forcément permettre à l’assassin si il était encore là, de s’échapper, si il n’était pas attrapé, alors la planète n’aurai personne vers qui rediriger sa colère, si ce n’est la personne que je ferais accuser pour l’attentat.
Un gouvernement, même à l’échelle planétaire, est comme un puissant mur, solide d’apparence, mais, si l’on applique des points de pression, même minime, les plus minuscules, mais aux bons axes du mur, il n’y a plus qu’à lui donner une petite pichenette, et il s’écroule. Le côté obscur en retirerait plus de bénéfice, et cet assassin pourrait s’échapper et continuer à agir comme une cible lumineuse, dissimulant l’attention, la focalisant sur lui, pendant que la pauvre soldate, seule et «sans défense», pouvait commencer à mettre en place ses pions.
Après tout, ce gouvernement semblait si à cheval pour écraser dans la violence et la répression les émeutes, ils en goûteraient une au centuple, une révolution !
Mais les soldats de la planète, eux, semblèrent s’affairer à tenter de camisoler l’endroit, certainement qu’ils savent que l’assassin est ici. Du moins qu’il est dans la zone.
Dans ce genre de situation, agir en héroïne est le mieux à faire pour semer le chaos. Alors, ni une, ni deux, j’attrape l’une des personnes les plus mal en point, et force le passage de l’armée d’Onderon.
- Je ne laisserai pas un innocent mourir ! Cet homme à besoin de soin, et je ne me laisserai pas intimider par une armée qui réprime son peuple au palais !
Criant bien fort, me faisant bien entendre, les soldats n’ont guère d’autres choix de toutes façons devant la masse de sang qui s’échappe de la plaie au flanc de l’homme que de me laisser passer. Mais la foule va encore plus s’agiter, Encore plus se presser, Jamais ils n’attraperont l’homme dans ces conditions.
_ "Mais pourquoi moi ?! Je suis jeune et belle et photogénique..."
Il toussa et la coupa dans son envolée lyrique
_ "Photogénique ça c'est certain, ta vilaine tronche s'étale sur tous les canaux planétaires. Tu devais juste pas te faire remarquer, rester à ta place... Mais non... Madame est allée allumer des bougies !"
Soupir d'Arguah
_ "L'ambassadeur veut ta peau, il te déteste. Maintenant vas-y. S'il te trouve encore dans les chambres tu va ramasser sévère" dit-il avec un sourire narquois.
_ "Et tu viendrais pas avec moi ?" supplia-t-elle
_ "Nop... je préfère regarder les infos... et voir tes prochaines aventures d'ici... Maintenant dégage."
Et Ervik joignit le geste à la parole en poussant vigoureusement la grande femme dans le couloir.
Argua était maintenant seule à l'extérieure de l'ambassade, sans équipement ni matricule. Vêtue de ses seuls vêtements civils, tellement peu adapté à la planète qu'on la prendrait forcément pour une femme de petite vertu. On allait la siffler... elle allait frapper... ils saigneraient... et elle finirait en prison... Le monde était tellement mal fait.
_ "Retrouve l'assassin d'leur reine... J'ai qu'ça à faire..." soupira la novice. En faite c'était vrai elle n'avait que cela à faire de ces journées. Elle était toujours de corvées de corvées, tellement son emploi du temps à l'ambassade était maussade. Son unique échappatoire était les entrainements physique. Et même là, certains de ses petits camarades refusaient de s'entrainer avec elle, sous prétexte qu'elle ne retenait pas ses coups. Alors bon, c'était vrai... mais il fallait bien que quelqu'un soit là pour qu'elle puisse évacuer sa pression.
Elle avait décidé de fureter dans les alentours du spatioport. Le seul passage pour l'assassin vers l'anonymat des étoiles. Elle grimpa sur une chaise, puis sauta sur un bidon puis bondit en tendant ses bras pour attraper du bout des doigts le haut d'un mur. A la seule force de ses bras se tracta. L'utilisatrice de la force fit quelques mètres en équilibre sur le mur pour finalement rejoindre le toit le plus proche. Le plus dur était fait. Elle couru de toits en toits se rapprochant du point de passage, s'amusant de voir les gens d'en haut... leurs petites habitudes, leurs petites manies, en somme, leurs petites vies.
C'est accroupie dans l'ombre d'un toit qu'elle fixait l'artère principale menant au spatioport. Bien gardé comme il se doit par l'armée. Une bombe avait explosée quelques minutes auparavant déclenchant une hystérie collective, laissant l'armée de la planète désemparée et visiblement sans ordre que celui de sévir. Toujours cela quand on ne voit les choses qu'à court terme. Elle se fia à la rumeur qui disait qu'un sith était à l'origine du meurtre d'une reine... dans son palais... gardée...surveillée... et personne qui n'essayait de savoir s'il a eu de l'aide de l'intérieur... à qui profite le crime, ce genre de chose...
Elle lança une vague de Force pour sonder les alentours... aucun écho en retour. Seule la vie des dizaines de citoyens était là, l'état général de ce peuple était à la peur et à l'angoisse. Soit il n'y avait pas d'utilisateurs de la Force soit ils se cachaient d'elle. En tout cas, elle était bien visible pour eux. Après la bombe... Ils allaient renforcer l'endroit, jamais il ne pourrait décoller. Ou alors de la poudre aux yeux, détourner l'attention... possible... mais où se procurer un vaisseau ? Le spacioport : trop tard, l'armée : trop dangereux... les ambassades : trop gardées... L'esprit d'Arguah dériva à la recherche d'une solution et son regard fut attiré par un très grand immeuble blanc au loin. L'hôpital général ! Il devait y avoir un genre de transporteur pour secourir les vaisseaux en détresses du secteur avec peut-être un hyperdrive.
La novice fila vers sa nouvelle cible, usant de ses pouvoirs pour bondir de toits en toits.
L'explosion avait eu le mérite de convaincre la foule d’obéir à mes paroles et, rapidement après, elle se dispersa dans les rues jouxtant la place royale. Je réalisais alors que j'avais conservé mon Sabrelaser allumé et observais un instant la lame indigo avant de l’éteindre.
J'avais encore du mal à réaliser ce qu'il venait de se passer tellement la situation avait dégénéré rapidement. Je venais traquer un assassin, probablement Sith, et je me retrouvais à faire équipe avec une Jedi pour stopper une émeute et empêcher un potentiel massacre de civils innocents.
Je vis alors la Commodore et les soldats Hapiens se tenir devant le véhicule qui nous avait conduit ici. Je descendis alors de mes hauteurs pour les rejoindre.
Vous avez été impressionnant Maître Djo.
Je ne peux pas en dire autant de vous Commodore.
J'en suis navrée mais je ne peux que suivre mes ordres. Par contre, j'ai profité que vous soyez occupé pour contacter le Consortium et rapporter les événements. Le Conseil des Lords souhaite apporter tout son soutien au nouveau souverain d’Ondéron mais, aussi lui rappeler que la transition doit se faire de manière la plus pacifiste possible. Notre Taa’Chume vous demande de représenter la parole Hapan auprès du Régent.
Je pris un instant avant de répondre. Ma sœur savait que j'avais en horreur toutes ces machinations politiques et j’étais plus que surpris de sa demande vu les circonstances.
La mission du Chume’doro n'est pas politique, je ne suis ici que pour arrêter un tueur. Si ma sœur veut des discussions différentes, elle n'a qu’à envoyer l'un de ses nobles pour le faire.
La Commodore semblait abasourdie de mes paroles. Il était vrai que dans son monde, un ordre ne se discutait pas et encore moins s'il venait de la Reine.
Mais, Fel Chume’tar, il s'agit d'un ordre direct de son altesse…
Peu m'importe, j'agirais comme je le juge en accord avec les principes du Chume’doro.
En répondant cela, je contredisais ce que je venais de dire. Le Chume’doro n’existait que pour servir la Reine Mère d’Hapès et son Grand Maître ne pouvait aller contre sa volonté. Si ma sœur désirait offrir son soutien à Hectaro, je ne pourrais m'y opposer même si ses actions étaient pour le moment haïssables. Mais je pouvais au moins gagner du temps où déléguer ce type de tâche.
Pour le moment, mon attention se porta sur Vixena qui s'approchait. Elle ignora totalement les soldats et la Commodore pour me parler directement. Elle m'apprit alors que l’assassin avait été repéré au spatioport et qu'elle désirait que je m'en occupe pendant qu'elle irait régler le problème du régent. Sa proposition m’arrangeait car elle me donnait une porte de sortie pour échapper à la demande de ma sœur mais, je ne pouvais m'y soustraire totalement.
Je me charge de l’assassin. De toute façon, j'ai déjà dit qu'il était ma proie…
D'un regard, j'imposais le silence à la Commodore qui voulait certainement me rappeler les ordres.
Vixena, vous pourrez informer le régent Hectaro du désir qu’à le Consortium de le soutenir dans ses nouvelles fonctions tant que ses actes n'ont pour but que la paix et le bien-être du peuple d’Ondéron. La Commodore Myn vous accompagnera pour porter ma parole et celle d’Hapès, elle saura agir au mieux de ses consignes.
Ainsi, je me débarrassais de l'officier et des ordres de ma sœur. La Commodore en semblait furieuse mais ne pouvait s'y opposer, surtout publiquement.
Maintenant, je pars en chasse. Nous nous reverrons certainement une fois l’assassin maîtrisé.
Sans attendre de réaction de la part de l’officier Hapan ou de qui que ce soit d'autre d’ailleurs, je partis en courant en direction du spatioport concerné. En faisant appel à la Force, je m’élançais contre le mur d'un bâtiment proche et en quelques bonds, je me hissais sur son toit. J’irais bien plus vite en me déplaçant par mes propres moyens qu'en reprenant un véhicule.
Bondissant de toit en toit, ma destination fut bientôt en vue. Il y régnait un profond chaos et je compris alors d’où provenait l’explosion qui avait retentit plus tôt. Je fis en sorte d’être le moins « visible » possible dans la Force pour éventuellement surprendre l’assassin s'il s’agissait véritablement d'un Sith et continuais mon avancée en utilisant uniquement mes capacités physiques durement entraînées.
Même sans utiliser la Force, j'y restais connecter et conservais ce sens en éveil. J'y perçu alors une présence qui ne se cachait pas, et même qui y était grandement perceptible. Elle se dirigeait dans une autre direction que celle du spatioport et je la pris en chasse. Réveillant mon lien avec la Force, j'accélérais ma course pour rattraper cette cible. Rapidement, je pus l’identifier. C’était une femme, qui elle aussi courait sur les toits. Elle semblait se diriger vers l’hôpital que j'apercevais non loin.
S'il s’agissait du Sith, le bâtiment devait sûrement être sa prochaine cible. Je devais me dépêcher de l’arrêter. Puisant d’avantage dans la Force, je fis un saut qui m’élança dans les air et je me dirigeais vers la femme inconnue. Grâce à un mouvement ample et gracieux, je me réceptionnais devant elle, brisant des morceaux de toiture sous l'impact, et me saisit dans le même mouvement de l'un de mes Sabrelaser que je dirigeais vers elle en allumant la lame.
Halte là ! Décline ton identité et tes intentions !
L’entrée du palais d’Iziz était un immense hall de réception aux airs luxueux. De grandes colonnes couleur sable soutenaient une large voûte incurvée, qui culminait à plusieurs mètres de hauteur. De longues draperies bleues couvraient partiellement les vitraux translucides, filtrant partiellement les rayons de lumière naturelle qui provenaient de l’extérieur. Des statues de bronze et des sculptures sur piédestal ornaient les lieux, affichant une opulence extravagante et assumée. Au centre, de larges escaliers montaient pour se diviser en deux coursives, permettant l’accès au premier étage. Il y avait également sur place, un contingent supplémentaire de gardes, équipés d’armures et d’épées à la finition impeccable : la Garde d’Honneur de la famille royale, réputée pour sa dévotion sans faille envers les souverains d’Onderon. Lorsque le petit groupe mené par le Colonel Triam pénétra dans le bâtiment, les Gardes d’Honneur prirent position autour d’eux pour les escorter. Triam les emmena vers les escaliers ; l’accès à la salle du trône se trouvant à l’étage.
Vixena suivit la marche sans hésitation. A ses côtés, la délégation Hapan, emmenée par la Commodore Myn, fit de même. La Jedi n’était pas enchantée de cette compagnie, mais elle comprenait tout à fait la démarche de Deneb Djo : il n’était pas difficile de comprendre qu’Hapès souhaitait s’étendre, et Onderon était très certainement le point d’entrée le plus proche, dans cette galaxie plus vaste. En vérité, Vixena n’était pas contre cela. L’Alliance Galactique était essoufflée, et ses méthodes de plus en plus discutables – en témoignait l’intervention armée de dernière minute sur la planète. L’Empire prenait de l’ampleur, pour mieux servir ses propres intérêts ; ses représentants avaient disparu en un éclair durant l’émeute. Au milieu de tout cela, le Consortium pouvait bien représenter une alternative durable : bien qu’il s’agisse d’une monarchie qui ne soit pas exempte de défauts, la société Hapan possédait une longue et riche histoire, et avait plus d’une fois agi dans l’intérêt de la galaxie. Le fait qu’elle dispose dorénavant de ses propres utilisateurs de la Force en faisait un allié potentiel formidable. Tout en marchant, les idées fusaient dans la tête de la Jedi. Elle qui avait toujours opéré en solo, se retrouvait en tête d’affiche d’un événement décisif, et un plan invraisemblable venait de germer dans son esprit : face à la déchéance de l’Alliance, et l’apathie de l’Empire, les Jedi n’avaient plus qu’un seul allié possible contre la nouvelle menace Sith. Et inconsciemment, cela la fit sourire.
- Notre situation est-elle donc si amusante ? lança amèrement la Commodore Myn.
- D’une certaine façon, oui, malgré le contexte, répondit la Jedi sans se laisser démonter. Notre collaboration dans cette histoire est une conséquence inattendue, avouez-le.
- Votre façon d’appréhender la situation avec humour est assez déplacée, je trouve. Il s’agit d’une mission officielle, pas d’un spectacle de cabaret de Coruscant.
- En fait, les cabarets sont plus la spécialité de Metellos. Les coruscanti préfèrent l’opéra classique.
Omera Myn lui lança un regard dur, poussant un grognement d’agacement. Vixena s’en voulait un peu, mais c’était plus fort qu’elle. Elle répondait à l’agression par le sarcasme et l’humour absurde, c’était une défense naturelle. Cependant, elle savait aussi que la Commodore Hapan était potentiellement sa seule alliée à l’intérieur du palais. ’’Arrête de jouer, Vixi, et fais ton boulot’’, se sermonna la Jedi avec une pointe de honte. Elle décida de relancer la conversation avec Myn, usant d’une légère touche d’Empathie à travers la Force pour l’apaiser.
- Écoutez, je suis désolée. Si vous pouviez sentir la tension sur cette planète…
- Et ce n’est pas le cas, Maître Jedi. Nous devrions rester concentrées sur nos missions respectives.
- C’est bien de cela que je veux vous parler. Elle se rapprocha de la Commodore en baissant le ton, leurs épaules se frôlant presque. Je peux vous aider, si vous m’aidez aussi.
- De quoi parlez-vous ? Vous représentez bien l’Alliance, non ?
- Je représente l'Ordre Jedi, Commodore. Et l'Alliance se moque bien de connaître notre avis quand ça l'arrange. Je pense qu'il est temps de changer cela.
Omera Myn ne répondit pas immédiatement, marquant une courte pause. Elle ne laissa rien transparaître, mais Vixena put sentir une pointe de surprise de sa part. La Jedi enchaîna aussitôt.
- Ce n’est que mon avis personnel, pour l’instant, mais je compte bien concrétiser l’idée auprès de mon Ordre.
- Supposons que je vous croie : quelle aide me proposez-vous ?
- Je soutiens le Consortium lors de vos négociations, et m’assure qu’Hectaro se range de votre côté et cesse toute action hostile.
- Que suis-je censée faire pour vous, en contrepartie ?
- Nous devrons nous couvrir mutuellement si ça tourne mal. Elle vit Myn lever un sourcil inquiet. Mais si tout se passe comme prévu, je ne vous demanderais qu’une chose : annoncer aux vôtres, à votre souveraine, que les Jedi sont ouverts à une alliance – ou au moins un partenariat – avec Hapès.
- C’est assez audacieux de votre part. Vous dites vous-même que les autres Jedi ne partagent pas forcément votre avis sur nous. Vous me demandez beaucoup.
- Quelle importance ? Je vous aide quand-même à négocier avec le prince régent. Avec la bénédiction de l’Ordre Jedi, que je représente officiellement ici.
La Commodore Myn ne répondit pas. Vixena pouvait sentir ses doutes, et elle n’avait évidemment aucune confiance en la Jedi. C’était un coup de sabacc, elle en était consciente, mais il fallait essayer. Vixi était en plein conflit, ses convictions déjà mal assurées avaient été ébranlées en l’espace de quelques moments décisifs. Le retour des Sith, qui pouvaient apparaitre et disparaitre aussi facilement ; la prise de décision brutale de l’Alliance ; la lâcheté de l’Empire dans cette histoire. Vers qui se tourner dans de tels moments, si ce n’est celui avec qui l’on est prêt à verser son sang ? Deneb n’avait pas hésité à se placer entre l’armée et la foule, au péril de sa vie, et Vixena l’avait suivi sans aucune hésitation. Elle le connaissait à peine, ignorait presque tout des Hapan, et elle lui avait fait confiance, d’instinct, comme si la Force l’avait placée là, à ses côtés, pour le soutenir. Elle ne croyait pas au destin, pourtant elle s’était retrouvée sur Onderon, à cet instant précis, et pas des moindres : un moment décisif, où elle devait comprendre que la roue tournait. Les institutions connues de tous étaient affaiblies, la galaxie plus fragile que jamais, et le Consortium était la nouvelle alternative à ce chaos. Son rôle à elle, dans cette histoire, était de s’assurer que son Ordre, sa famille, survive aux événements à venir.
Le groupe monta les escaliers du hall jusqu’aux coursives du premier étage, se dirigeant vers la salle du trône où se trouvait le prince Hectaro. Vixena affichait un visage fermé et déterminé, analysant les lieux et repérant les issues possibles en cas de problème. La Commodore Myn avait la même expression, mais elle jetait régulièrement de curieux regards à la Jedi. Il y avait une étrange tension entre les deux femmes ; une méfiance réciproque mêlée au lien qui unit deux guerriers affrontant un ennemi commun. De nouveau, Vixena projeta son empathie vers la Commodore grâce à la Force, avec légèreté et subtilité. Elles devaient cesser de se surveiller mutuellement, et faire front commun dans cette histoire. Alors que la délégation approchait d’une grande porte à double battant, la Jedi s’approcha une dernière fois d’Omera Myn.
- Plus vite nous en aurons fini ici, et plus vite nous pourrons aider Maître Djo à retrouver l’assassin.
Deux Gardes d’Honneur ouvrirent le passage pour le groupe escorté, révélant une longue et large salle. Deux rangées de colonnes s’alignaient sur les côtés, surplombées d’arches de marbre beige parfaitement taillées. Sur la gauche et la droite, de nombreuses alcôves abritaient statues, sculptures, gravures, armes anciennes et autres reliques historiques, ayant toutes appartenues à la famille royale d’Onderon. Vixena reconnu le reste d’une statuette de celui qui avait été Freedon Nadd, à une époque lointaine ; une gravure représentant une Jedi affrontant un soldat décoré, sous le regard bienveillant d’une ancienne reine ; un support qui maintenait une armure abimée de soldat clone de l’Ancienne République, sûrement tombé au combat durant la Guerre des Clones. Au fond de la pièce se trouvait un imposant trône fait de bleu et d’or. Juché sur le siège royal, se trouvait un homme qui avait dépassé les quarante ans, aux cheveux châtains et à la barbe finement taillée. Il observa la délégation approcher de son regard d’acier, sans un mot, sans changer d’expression. Les soldats réguliers d’Onderon quittèrent la salle par pure protocole, laissant le Colonel Triam faire les présentations. Les Gardes d’Honneurs se placèrent de part eu d’autre du trône, une main sur la garde de leur épée. L’officier onderonnien s’agenouilla par respect devant son souverain, et Vixena et les Hapan en firent de même.
- Majesté, annonça respectueusement Triam, je vous présente la délégation du Consortium d’Hapès, et sa représentante, la Commodore Omera Myn. Ainsi que l’envoyée officielle de l’Ordre Jedi, Vixena Sadrani.
- Relevez-vous, mes amis. Bienvenue sur Onderon, et veuillez accepter nos excuses pour ce chaos ambient. C’est une période bien difficile que nous vivons.
Les Hapan et la Jedi se relevèrent comme indiqué. Vixena resta volontairement en retrait, laissant à Omera Myn la parole. La Commodore fit un pas en avant, et s’inclina brièvement avant de commencer.
- Votre Majesté, je suis venue pour présenter mes hommages, et mes condoléances, à votre famille, en ces temps troublés.
- L’Ordre Jedi vous fait également part de sa sincère compassion dans cette épreuve difficile, ajouta Vixi, les mains croisées dans le dos.
Hectaro les observa toutes les deux, affichant un air légèrement amusé. Vixena essaya de le sonder à l’aide de la Force, mais il possédait une grande force de volonté, chose rare chez les êtres non-sensitifs. Bien qu’incapable de lire son esprit, elle pouvait lire certaines émotions qui émanaient de lui : arrogance, assurance, mais également de l’inquiétude et de l’incertitude. La Jedi voulait détester cet homme, celui qui avait voulu s’en prendre à son peuple, mais en cet instant, devant lui, elle en était incapable. Il n’était pas meilleur ou pire qu’un autre, il n’était pas un tyran sans scrupule et assoiffé de pouvoir. Le prince régent s’était retrouvé du jour au lendemain aux commandes d’une poudrière jetée au milieu d’un incendie, et il était dans l’impasse. Des assassins couraient les rues de sa ville, et son peuple n’avait plus foi en quoi que ce soit, à part la vengeance. Hectaro reprit la conversation.
- Voilà qui est surprenant : une Jedi, aux côtés d’un contingent d’Hapès. Nous vivons une époque bien étrange.
- Le Consortium souhaite vous proposer un partenariat, dans un premier temps, expliqua Myn. Une aide conséquente, pour vous aider à sortir de cette crise et à consolider votre souveraineté en ces temps compliqués.
- Vous voudriez… qu’Onderon s’allie à Hapès, Commodore ?
- Pour votre bien, effectivement. Vous admettrez volontiers que l’Alliance que votre mère chérissais tant n’est plus à même de défendre ses propres intérêts, et encore moins les vôtres.
Hectaro laissa échapper un petit rire nerveux. Pour Vixena, c’était bon signe : il était en accord avec les propos de la Commodore, bien que la mention de la défunte reine relevât du culot, voire de la provocation. Mais le message avait eu l’effet escompté. Le prince se tourna alors vers la Jedi, qui lui rendit son regard sans sourciller.
- Quel est l’avis des Jedi, Maître Sadrani ?
- Je soutiens l’entreprise d’Hapès, et me porte garante de mon Ordre en conséquence.
- Les vôtres ignorent que vous avez pris le parti du Consortium, si je comprends bien…
- Les Jedi ont cessé de s’impliquer dans la politique galactique, mais nous avons besoin d’alliés pour combattre les Sith. Même si mon soutien est purement symbolique, vous n’avez pas à craindre de réaction de notre part.
- Et si l’Alliance vous demande de défendre ses intérêts… militairement ?
- Nous sommes les garants de la paix, Majesté. Pas les garants de la guerre. Notre but est de protéger la galaxie de toute menace à son encontre. Et si le Consortium est le meilleur allié possible dans ce combat, pourquoi se priver de son aide si précieuse ?
Hectaro marqua une nouvelle pause, prenant le temps de peser toutes les informations recueillies. Vixena, intérieurement, savait qu’il hésitait, mais aussi qu’il songeait à accepter. Elle n’avait pas besoin de lire dans ses pensées ; il devait consolider son pouvoir, et après l’épisode répressif de la place, l’Alliance le condamnerait pour avoir voulu ouvrir le feu sur des civils. La Jedi put le sentir dans la Force : c’était le point de basculement, l’instant précis où le visage de la galaxie changeait de façon irrémédiable. Une nouvelle ère pour tous. Peut-être même… un nouvel âge d’or.
- Notre suggestion est simple, Majesté, reprit Omera Myn d’un ton assuré. Nous vous proposons, à vous et votre monde, de faire sécession auprès de l’Alliance, pour vous joindre au Consortium. Pour prendre en main votre avenir et faire face à nos ennemis. Tout cela, avec le soutien de l’Ordre des Jedi. Elle fit de nouveau un pas vers le prince. C’est à prendre ou à laisser, votre Majesté.
La foule criait de colère, tandis que je portais mon blessé et ordonnait à mon escouade de protéger la population. Peu m’importe que le gouvernement déteste mes actes tant que le peuple voyait que l’Alliance se battait pour lui. Pour ses intérêts et non pour préserver une dynastie de pleutres qui tirait sur sa population dès que hausser le ton ne suffisait plus. C’était le genre de dirigeant qui m’énervait et m’agaçait, me donnait envie de l’exterminer de mes propres mains. Cela me donnait envie de remercier cet assassin pour avoir mis en exergue les problèmes comportementaux du jeune prince héritier.
Cette planète devait comprendre que les dirigeants n’était pas tout puissant. Que si ils s’unissaient, ils pouvaient décider de leur destin. C’est quelque chose dont tout le monde avait le droit, le peuple méritait une justice.
Je me suis immédiatement dirigé vers l’hôpital, déposant mon blessé directement à l’entré en hurlant pour trouver un médecin, pris en charge, mon bonhomme avait de bonnes chances de s’en sortir. C’est alors que j’allais me diriger vers les manifestations que je sentis des mouvements sur les toits proches. Mes sens alertes virent un homme effectué un bond que seul la Force pouvait permettre d’accomplir. Celui-ci avait dégainé un sabre-laser, pas rouge cependant, il ne devait pas être le Sith. Il avait dégainé son arme à une femme, je n’osais sonder la Force pour vérifier qu’elle était bien connectée à elle. Cela aurait pu faire voler en éclat ma couverture si jamais j’étais repérée. Par contre, rien ne m’empêchait d’intervenir sous mes atours de Lieutenante de l’Escouade 313.
Je me suis élancée, grimpant avec mes mains, comme une soldate sans la Force le ferait. Les prises étaient simples, et ma condition physique impeccable m’amena en haut du bâtiment en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire. J’ai décidé de pointer la femme de mon blaster, l’homme au sabre jaune ne pouvant être le Sith, je devais être dans mon rôle.
- Veuillez décliner votre identité, que je vous conduise aux autorités compétentes ! SI vous n’avez rien à vous reprochez, vous n’avez rien à craindre !
Ma voix était ferme et autoritaire, une parfaite militaire, une parfaite femme dans son rôle de l’Alliance Galactique.
- Monsieur, je me doute de l’importance de votre mission, mais si j’ai des suspects, il faut les remettre aux autorités compétentes d’Onderon.
Je m’adressais à l’homme au sabre dégainé, mais si jamais les deux décidait de m’ignorer et de se battre, ou que l’un des deux s’enfuyait, je ne les talonnerait pas sans griller ma couverture, hors de question de le faire sans certitude que ce serait la dernière vision de leur vie.
Un bel homme atterri gracieusement devant Arguah. Elle était seule l'instant d'avant et maintenant : il était là, lui bloquant le passage avec les meilleures intentions du monde. Il avait même dégainé son arme et allumé sa lame. Une lame indigo, bof, pas sa couleur préférée. Le type était charismatique, genre beau ténébreux, mais il criait fort et sa voix lui donnait des ordres. Un mauvais point pour lui. Elle s'était faite connaître à travers la force pour voir ce qui allait en ressortir, et il avait bondi hors de sa boite. Bha, elle allait devoir faire avec. Bon, elle ne portait pas son sabre à sa ceinture. Au moins, celui lui éviterait de le blesser. Mais où avait-elle déjà vu sa tête... Arguah ne se rappelait plus. Une publicité ? Certainement un vendeur de speeder sous couverture.
_ "Mais intentions sont de vous poser la même question ... Vous êtes un vendeur de speeder non ? Votre tête m'est pas inconnue..." fit-elle sur un ton léger. Bon, elle n'avait pas dit son nom... encore un coup à avoir des ennuis avec son ambassadeur. Car il est vrai qu'elle n'avait rien à faire sur les toits. Elle pourrait toujours prétendre que la rue était bouchée...ce qui n'était pas faux en soi. Et il avait l'air de savoir ce qu'il faisait, un gradé en quête de gloire ?
Elle posa ses deux mains dans son cou, tout en fixant les yeux du Jedi. Et fit quelques pas dans sa direction, se retrouvant à moins de 5 mètres de la lame bourdonnante.
_ "J'suis à la cherche d'un assassin, un utilisateur de la force parait-il, un comme vous... Et mon petit doigt me dit qu'il va essayer de voler une navette là-haut pour s'enfuir" fit-elle en désigna de son index, bras tendu, le toit de l'hôpital.
Elle allait lancer un petit jeu de qui arrivera en premier, mais elle fût interrompu par l'arrivée de la soldatesque de l'Alliance Galactique. Une belle Twi'lek en armure à la peau blanche striée de noire. Mais toute les twi'lek n'étaient-elle pas belles ? ♫ Arguah siffla entre ses dents ♫.
_ "hey ! Ils recrutent des tops modèle maintenant dans l'Alliance ? Ca donne envie de s'engager y'a pas à dire." lança-t-elle admirative. C'est vrai que la Jedi n'était pas des plus jolies, et il avait de quoi être jalouse devant un visage aussi bien dessiné. Elle savait qu'elle allait l'avoir à dos... La soldate n'était pas montée sur les toits pour parler tricot. Et mettre l'accent sur sa beauté, faisant délibérément fi de ces compétences, allait certainement la mettre en pétard. Arguah répondit aux nouveaux commandements.
_ "Parfait alors je n'ai rien à craindre... Enfin sauf que ce vendeur de speeder qui me menace... Je vais donc vous laisser, j'ai une piste à vérifier pour ma part... La bonne journée à tous les deux." dit-elle se fendant d'un large sourire avant de prendre tranquillement la direction de l'hôpital, mais en prenant soin de contourner le Jedi armé.
excuses:
Encore toutes mes excuses pour ce délai. Je n'ai pas vu que c'était à moi de répondre !
Les mots de l'inconnue étaient étranges et totalement incompréhensibles. Tout ce que je notais était qu'elle ne répondait pas à mon injonction. Elle finit néanmoins par m'informer qu'elle recherchait l’assassin et qu’elle pensait qu'il allait voler une navette de l’hôpital. Presque inconsciemment, je tournais la tête vers le bâtiment et laissait mes sens sonder les présences qui y étaient. Je ne ressentis aucune menace mais le Sith semblait maîtriser l'art de la dissimulation.
Ce fut durant ce laps de temps d’observation qu'arriva un nouvel élément. D’après l’uniforme, il s’agissait d'un soldat de l’Alliance. Une twi’lek à la peau blanche qui se fit grandement remarquer par l'inconnue.
La situation commençait à grandement m'agacer. La soldat qui voulait disposer des suspects… L'inconnue qui commençait déjà à vouloir me fausser compagnie… C’était trop. Je dégainais mon second sabre et le pointa sur la twi’lek.
Personne ne va nulle part et personne n’arrête personne ! Ici, c'est moi qui commande et dicte les règles. Je suis Deneb Djo, Grand Maître du Chume’doro et j'exige que vous décliniez toutes les deux vitre identité !
Je m'avançais de quelques pas afin de m’interposer de nouveau devant l’inconnue.
Surtout toi d’ailleurs. Pourquoi pourchasses-tu l’assassin ? Et pourquoi penses-tu qu'il va à l’hôpital ?
Conservant un sabre dans chaque main, chacun dirigé vers l'une des jeunes filles.
L'alliance n'a pas sa place ici, retourne plutôt sécuriser la zone d'explosion.
Je me tenais prêt à toute éventualité et n’hésiterais pas à éliminer les obstacles.
Le prince Hectaro s’était tourné vers la baie vitrée de la salle du trône. Songeur, il observait la cité d’Iziz, plongée dans le chaos et le désordre depuis déjà plusieurs heures. Vixena était sur le qui-vive, alternant les regards entre le régent, la Commodore Myn et le Colonel Triam. La tension du moment était palpable, électrique ; la Jedi elle-même était agitée. Ses phalanges se crispaient sans cesse, et la pause théâtrale du prince lui était insupportable. Ce dernier ne cessait de se gratter la barbe d’un air pensif, les yeux perdus vers la ville ou faisant les cent pas autour de son trône. Finalement, il s’approcha à nouveau du groupe de représentants, le regard illuminé par la détermination.
- Ma regrettée mère n’a jamais compris ce que signifiait régner. Ce qui était bon pour Ondéron, pour son peuple. Il est tragique que ce soit sa mort qui doive initier ce changement, mais je me dois de faire ce qui est nécessaire…
- Nous avons donc un accord ? relança Omera Myn d’un air inébranlable.
- Le Triumvirat n’est plus que l’ombre de lui-même, Commodore, tandis qu’Hapès devient l’ultime bouclier contre nos ennemis. Il est temps pour Ondéron de suivre une nouvelle voie.
Hectaro et Omera étaient sur le point de se serrer la main, en signe de confiance, lorsque le cliquetis métallique d’une arme se fit entendre près du prince. Avec stupéfaction, ils virent le Colonel Triam braquer son pistolet vers son souverain. Avant même que les Gardes d’Honneur ne puissent réagir, les hommes du Colonel firent de nouveau irruption dans la salle, mettant en joug leurs camarades et la délégation Hapan. Omera Myn était prête à s’emparer de son arme, lorsqu’une lame violette apparue devant son visage. Sans prévenir, Vixena s’était placée entre le prince et la Commodore, tenant cette dernière à distance grâce à son sabre laser.
- Je savais que vous mijotiez quelque chose, Jedi. Depuis le début. Cet air mielleux, votre tentative d’amadouer le Fel Chume Tar’…
- J’ai fais mieux, c’est vrai. Mais j’ai dû improviser en découvrant le foutoir qui régnait sur cette planète.
- Je ne suis pas surprise que vous nous mentiez depuis le début, à vrai dire.
- Je ne vous ai pas complètement menti. En fait, j’étais sincère en disant que ce monde pouvait rejoindre le Consortium… Si telle est la volonté de son peuple.
- Le prince Hectaro…
- Hectaro est un parjure qui a menacé son propre peuple. En vertu des Accords de Chandrila sur les droits galactiques inter-espèces, il se rend coupable de crime contre la galaxie. Il devra répondre de ses actes, devant une assemblée de l’Alliance, qui décidera de sa peine.
- Comment osez-vous ?! s’insurgea le prince.
Vixena se tourna vers Hectaro, sachant la Commodore tenue en joug par les hommes de Triam. Elle s’approcha du souverain pour se retrouver à sa hauteur, et le dévisagea froidement. Ce dernier lui rendait un regard dur et plein de colère. Le meneur en proie au doute, qu’il était encore quelques minutes auparavant, avait laissé la place au tyran refusant d’abandonner son pouvoir. La Jedi fut très intriguée par ce personnage, mais il n’était pas question de satisfaire sa curiosité. Le temps était compté.
- Avec tout mon respect, Majesté, je ne peux fermer les yeux sur ce qu’il s’est produit en bas de ce palais.
- Vous osez me donner des leçons, vous qui avez été invitée ici de bonne grâce ? Me dire comment diriger mon peuple, mon monde ?
- Vous ne pouvez vous en prendre qu’à vous-même.
- Peste soit de votre Ordre, Jedi ! Et de l’Alliance ! Je vous ferais exécuter pour ça !
- Depuis votre cellule sur Coruscant ? répliqua Vixena sur un ton narquois. Ce sera compliqué, je pense…
Les sens de la Jedi s’alarmèrent soudainement, mais il était déjà trop tard. Péchant par orgueil et par assurance, elle n’avait pas perçu à temps les intentions d’Omera Myn. La Commodore avait discrètement activé un dispositif attaché à son poignet, ce qui eut pour résultat de renverser à nouveau la situation. Des commandos d’élite, aux couleurs d’Hapès, firent irruption dans la salle du trône, et tout se déroula très vite. Le Colonel Triam fut abattu d’un tir net et précis, tandis que les Gardes d’Honneurs mettaient leur prince à l’abri derrière eux. Les fidèles de Triam furent désarmés ou exécutés en moins d’une minute. Très rapidement, Vixena se retrouva seule contre les soldats Hapan et onderonien, acculée contre la baie vitrée de la grande salle. La Commodore Myn s’avança, un sourire satisfait sur les lèvres.
- Assez joué, Maître Sadrani. Déposez vos armes.
- Vous aviez tout prévu vous aussi, Commodore.
- Le prince Hectaro est en négociation secrète avec Hapès depuis plusieurs mois déjà. Seule la reine freinait la sécession d’Ondéron, mais cet obstacle n’est plus là pour nous gêner désormais.
- Vous n’auriez pas osé…
- Ne nous insultez pas, Jedi ! Jamais la famille royale n’ordonnerait l’assassinat d’une telle personnalité ! Les Sith sont en cause, ces ennemis que les vôtres sont incapables d’arrêter !
- Alors c’est là tout le fond du problème ? Les Hapan sont les meilleurs, le reste de la galaxie n’est bonne à rien, c’est ça ?
- Toujours vos pirouettes pour éviter les vrais sujets… Je ne le répéterai pas : rendez-vous !
Vixena fixa sans sourciller la militaire qui la tenait en joug. Dire qu’elle était dans une impasse était une sacrée évidence ; dire que tout était parti de travers, un bel euphémisme. Elle n’avait plus de solution, et les Hapan avaient été plus malins. Et également plus présents : si Ondéron était tombée sous leur influence plusieurs mois auparavant, ce pouvait être le cas d’autres mondes dans la galaxie. Des systèmes de l’Alliance et de l’Empire. Un sentiment séparatiste était-il en train de naître au sein du Triumvirat ? Jusqu’où pouvait bien réellement s’étendre l’influence du Consortium ?
Trop de questions se bousculaient dans sa tête, et elle n’avait pas le temps d’y réfléchir. Les commandos Hapan et les Gardes d’Honneur l’encerclaient, et même si elle était armée de son sabre et de la Force, l’affrontement ne tournerait pas en sa faveur. Il lui fallait fuir, elle n’avait pas d’autre alternative. Assurant ses appuis, adoptant une posture de forme Soresu, elle releva sa lame devant son visage, ses réflexes parfaitement aiguisés. La voyant faire, la Commodore et ses hommes se préparèrent à tirer. Mais la Jedi projeta sa volonté vers la large vitre derrière elle, la fissurant sur toute sa surface grâce à la Force. Considérant cet acte comme hostile, les soldats ouvrirent le feu. Faisant preuve d’une absolue concentration, Vixena para chaque tir avec une précision millimétrée, tout en reculant vers la vitre. Lorsqu’elle fut assez proche de la baie translucide, elle se propulsa à travers, la brisant en minuscules éclats. Dans sa fuite, un tir de laser lui érafla la cuisse droite, mais elle l’ignora pour se concentrer sur sa chute. Se préparant à l’impact avec le sol, elle fit appel à la Force pour s’amortir et éviter de se briser les os.
Elle se réceptionna lourdement sur les pavés d’une avenue adjacente au palais, roulant sur son épaule droite. Une vive douleur lui traversa le corps. Elle se releva aussi vite qu’elle le put, la jambe en feu et le bras endolori. Se tenant l’épaule en grimaçant, elle fit tout son possible pour rejoindre la rue la plus proche et disparaître de la zone du palais. Agacée et souffrante, elle prenait toute la mesure de son échec : un système influent allait se retourner contre l’Alliance, et elle n’avait pas su l’empêcher. Il ne lui restait plus qu’une seule chose à faire pour rattraper le coup : retrouver l’assassin de la reine. Se mêlant à la foule encore agitée, elle se fondit dans la masse et décida de suivre le mouvement, se concentrant pour déceler des présences liées à la Force.
Et elle en trouva. Faiblement, difficilement perceptibles au milieu du chaos, mais bien présentes. Elle reprit son rythme, traversant la foule en glissant comme une anguille, avec un regain de vigueur inespéré. Elle n’était pas encore hors-jeu…